Changer pour vrai

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Il est loin d'être assuré qu'un changement du mode de scrutin règlerait le problème de la division du vote francophone





La démocratie québécoise va mal. Le diagnostic est connu. Pendant que les non-francophones votent encore massivement pour le Parti libéral du Québec (PLQ), l’électorat francophone est plus fractionné que jamais. L’ère d’un bipartisme qui facilitait les changements de régime est aussi révolue.


Dans un tel contexte, notre mode actuel­­ de scrutin «uninominal à un tour» facilite l’émergence d’un «monopole libéral». L’Histoire enseigne pourtant ceci: lorsqu’un parti trône au pouvoir­­ trop longtemps, quel qu’il soit, au pire, la corruption s’installe et l’arrogance­­ l’éloigne des vrais besoins de la population.


Dysfonctionnelle


Bref, la démocratie québécoise est gravement dysfonctionnelle. D’où l’intérêt d’une nouvelle initiative multi­partite misant sur un nouveau mode de scrutin proportionnel dit mixte et à compensation régionale.


Dans un point de presse conjoint exceptionnel­­, des élus du PQ, de la CAQ, de Québec solidaire, du Parti vert et d’Option nationale s’engageaient hier aux côtés du Mouvement démocratie nouvelle.


L’objectif: «travailler ensemble» à l’avènement d’un nouveau mode de scrutin nettement plus représentatif du vote populaire. À l’élection de 2014, ces cinq partis combinés représentaient d’ailleurs une majorité claire de l’électorat.


Changer pour mieux


Il n’y manque plus que les libéraux. Or, dès qu’un parti prend le pouvoir grâce au mode actuel de scrutin, il refuse­­ illico de le réformer. Même René Lévesque, malgré sa promesse formelle de le faire, fut frappé d’amnésie dès sa première victoire électorale en 1976.


Et c’est là que le bât blesse. Pour changer le mode de scrutin, il faut être au pouvoir. Mais une fois au pouvoir­­, le gagnant s’accroche au statu quo. À moins que la prochaine fois, à l’élection de 2018, la chute des appuis au PLQ ne se termine sur un gouvernement minoritaire libéral, péquiste­­ ou caquiste.


Auquel cas une majorité d’élus pourraient fort bien s’unir pour adopter un nouveau mode de scrutin à temps pour l’élection de 2022. À suivre...




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