Brexit : pour Boris Johnson, l’accord de divorce avec l’UE est « inacceptable »

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Johnson semble déterminé à mener le Brexit à son terme

Les termes de l’accord de divorce conclu par Theresa May avec l’Union européenne (UE) sont « inacceptables ». C’est ce qu’a déclaré, jeudi 25 juillet, le nouveau premier ministre britannique, Boris Johnson, devant les députés britanniques. Tout en soulignant préférer quitter l’UE avec un accord, le dirigeant conservateur, qui a pris ses fonctions mercredi, a annoncé qu’il avait demandé jeudi à Michael Gove, nouveau chancelier du duché de Lancastre – une fonction prestigieuse au sein du gouvernement –, de faire des préparatifs pour un possible « no deal » une « priorité ».


« L’accord de retrait a été rejeté trois fois (…). Ses termes sont inacceptables pour ce Parlement et ce pays », a assuré M. Johnson, réclamant « l’abolition du filet de sécurité » irlandais. Cette solution, dite de dernier recours, est destinée à éviter le retour de contrôles à la frontière entre la province britannique d’Irlande du Nord et sa voisine la République d’Irlande après le Brexit.


« Le ministre des finances a confirmé que tous les fonds nécessaires seront mis à disposition » pour gérer une sortie sans accord, a-t-il ajouté. « Nous sommes prêts à négocier, en toute bonne foi, une alternative » à l’accord conclu en novembre dernier, après dix-sept mois de discussions, a affirmé Boris Johnson, tout en répétant vouloir quitter l’UE d’ici le 31 octobre, nouvelle date butoir fixée après le report par deux fois du Brexit initialement prévu le 29 mars. « Il y a d’autres arrangements possibles », a-t-il poursuivi, appelant l’UE à « revoir » son opposition à rouvrir les négociations sur l’accord de divorce.


Boris Johnson a par ailleurs annoncé jeudi que le Royaume-Uni ne nommerait pas de nouveau commissaire européen pour la nouvelle commission qui prendra ses fonctions le 1er novembre, soit le lendemain de la date prévue du Brexit. « Suggérer qu’il puisse y avoir un tout nouvel accord, négocié en quelques semaines ou mois n’est absolument pas réaliste », a réagi mercredi le premier ministre irlandais Leo Varadkar.


M. Johnson, qui a pris l’habitude de moquer les esprits « grincheux » et « pessimistes », a promis de sortir de l’UE d’ici au 31 octobre, pour faire de son pays « l’endroit le plus génial du monde ».


Côté européen, la réponse est cependant inchangée : pour le négociateur de l’UE Michel Barnier, ce sont les demandes de modifications de l’accord de divorce formulées qui sont « inacceptables », et l’UE doit se préparer à une sortie du Royaume Uni sans accord.


Boris Johnson « a déclaré que si un accord doit être conclu, il faut éliminer le filet de sécurité [sur la frontière irlandaise]. C’est évidemment inacceptable et ne relève pas du mandat du Conseil européen », a affirmé Michel Barnier dans un courriel adressé aux représentants des vingt-sept autres Etats membres, vu jeudi par l’Agence France-Presse.


« Nous ne rouvrirons pas l’accord », a de son côté déclaré la porte-parole de la Commission européenne, Mina Andreeva, qui précise que Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, et Boris Johnson se parleraient au téléphone jeudi après-midi, « vers 17 h 45 ».D’après