Bernard Drainville juge Jean Charest mal placé pour faire des leçons de moralité

Enquête publique - un PM complice?


Léo Gagnon - «Le premier ministre du Québec est mal placé pour faire des leçons de moralité ces temps-ci», a laissé entendre le député de Marie-Victorin, Bernard Drainville.
Il réagissait ainsi aux déclarations de Jean Charest qui, à l’Assemblée nationale, le 18 octobre, s’était indigné que des députés de l’opposition comme Bernard Drainville aient contribué financièrement au site Vigile.net qui héberge la campagne antilibérale de l’ex-felquiste Rhéal Mathieu.
En entrevue exclusive avec Le Courrier du Sud, vendredi, Bernard Drainville a dit croire que les gens de Longueuil savent que leur député a décidé de faire de la politique parce qu’il croit profondément en la démocratie. «Les gens qui m’ont connu comme journaliste savent que je crois profondément en la liberté de presse et d’expression, la liberté de parole. Je suis apôtre de la non-violence. C’est par la discussion, les idées et les débats qu’on peut faire avancer nos idées», a-t-il établi d’entrée de jeu.
Faire le ménage
Bernard Drainville soutient ne pas savoir pourquoi les libéraux ont décidé de le cibler. «Je pense qu’il faudrait leur poser la question. Trouvent-ils que je prends trop de place? Est-ce que je les agace par mes questions? Est-ce qu’ils trouvent que je suis devenu l’adversaire à abattre? Je ne sais pas trop», analyse le député.
Chose certain, M. Drainville n’entend pas se taire. «Je ne vais jamais cesser de demander une commission d’enquête sur la construction. Je vais continuer à demander un système de financement des partis plus propre et démocratique. Je vais continuer à dénoncer le système libéral par lequel on peut tout acheter», a-t-il avisé, s’estimant soutenu par les gens de Longueuil qui lui ont fait confiance.
Le porte-parole de l’opposition en matière d’Affaires intergouvernementales a fait un discours sur la loi 103, devenu 115 sous le baîllon. «Encore une fois, peut-être qu’ils m’attaquent parce qu’ils veulent me faire taire, car ils trouvent que je prends trop de place», a-t-il continué.
Vigile.net
Quant au site Vigile.net qui mène, selon lui, une très belle campagne contre la corruption et réclame une commission d’enquête, Bernard Drainville appuie celle-ci «parce qu’il donne la place à d’autres idées qui ne sont pas toujours bien diffusées ces temps-ci.» Il décrit le portail comme un lieu d’expression qui permet de faire circuler des idées et de s’exprimer.
Toujours selon le député, ce n’est pas au libéraux de décider ce qui est une bonne idée ou une mauvaise idée, ce qu’est un bon ou un mauvais média. «Ce n’est pas l’argent qui va décider, c’est la population qui va décider. Je suis venu en politique pour l’intérêt public et pas pour celui des petits amis», a-t-il renchéri. Il donne en exemple les dossiers des garderies, du gaz de schiste, des juges ou des permis de port d’armes. «Je m’excuse, mais ce n’est pas l’argent qui doit acheter la société», a-t-il prévenu.
«A-t-on des leçons à recevoir de Jean Charest? N’est-ce pas lui qui a accepté l’argent d’un marchand allemand Karlheinz Schreiber lors de sa course au leadership en 1993, lorsqu’il s’était présenté à la chefferie du Parti conservateur? Il est mauditement mal placé pour faire des leçons de moralité ces temps-ci», conclut M. Drainville.


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