Selon plusieurs experts consultés sur l’argument du gouvernement Legault eu égard à la «sécurité économique» d’un troisième lien Québec-Lévis, il est préférable d’investir plutôt dans la pérennité des liens déjà existants, arguant que la construction de nouveaux ponts est généralement liée à des questions de fluidité de la circulation.
Marie-Hélène Vandersmissen, vice-doyenne aux études au Département de géographie à l’UL, n’a pas en tête des exemples de ponts construits pour la sécurité économique. Si elle ne croit pas qu’on doive écarter l’économie des questions de transport et d’aménagement, elle estime que «l’idée de construire un 3e lien au cas où le pont Pierre-Laporte ferme quelques mois ou quelques années [...] paraît un peu, disons, exagérée. Cela ressemble à un scénario “catastrophe”». Pour ma part, je suis d’avis que le gouvernement s’est inspiré d’une remarque du rapport de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), à savoir la sécurité économique, pour tabler là-dessus dans sa décision finale sur le troisième lien.
La saga du troisième lien a donné lieu à des tergiversations sans fin de la part de François Legault, le défaite dans Jean-Talon étant un des éléments catalyseurs ayant contribué à un des chapitres de cette saga. De puis les débuts, la construction d’un troisième lien est passée d’un tunnel sous-fluvial à la construction d’un pont et ce, malgré le rapport de la CDPQ qui rejetait ce scénario.
La cote de popularité de François Legault a chuté lors des derniers sondages. Il lui fallait mettre l’emphase sur un dossier majeur qui rallie une bonne partie de la population des deux rives. Aussi suis-je d’avis que le scénario du troisième lien constitue la courroie politique qui pourrait revigorer la CAQ et lui donner un regain de vie auprès des électeurs de Chaudière-Appalaches dans l’esprit du premier ministre.
Un château fort du PLC s’écroule
Le couperet est tombé. Le parti libéral du Canada (PLC) a perdu la circonscription de Toronto-St. Paul’s aux mains des conservateurs, une forteresse libérale de longue date. Cette défaite crève-coeur dans Toronto-St. Paul’s ramène à l’avant-plan la crédibilité des électeurs eu égard au leadership de Justin Trudeau dont la popularité et la crédibilité à titre de premier ministre du Canada sont mises à l’épreuve dans les derniers sondages.
Nonobstant les résultats médiocres obtenus lors du scrutin à l’élection partielle d’une circonscription en banlieue du grand Toronto, force est de constater que Justin Trudeau est victime de l’usure du pouvoir. En revanche, je suis d’avis qu’il a l’intention de demeurer à la tête du PLC envers et contre tous jusqu’au déclenchement des élections fédérales de 2025.
Toutefois, la pente est abrupte et jonchée d’écueils, telle sa propension à tergiverser sur l’aboutissement de dossiers majeurs, telle la crise du logement à travers le pays, sur laquelle «On travaille fort» comme le répète inlassablement Justin Trudeau tel un leitmotiv» creux.
Face à un scénario aussi chaotique, la défaite dans Toronto-St. Paul’s vient confirmer le ras-le-bol des électeurs devant le laxisme systémique de Justin Trudeau eu égard aux dossiers prioritaires. Conséquemment, je ne serais nullement surpris que ce mouvement de contestation se répercute dans l’ensemble du pays et que le PLC subisse une défaite cuisante lors des prochaines élections générales fédérales.
Henri Marineau, Québec
Tergiversations de la CAQ
Argument «sécurité économique» d’un troisième lien
Un château fort du PLC s’écroule
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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3 commentaires
François Champoux Répondre
3 juillet 20243 juillet 2024,
Alors, M. Marineau, il faut le dire franchement : «Je suis contre un 3e lien entre la ville de Québec et la rive sud.»
Il faut le dire et l’argumenter politiquement, philosophiquement, financièrement.
Il n’y a jamais de dossier absolu, des dossiers qui font l’unanimité. Il y a toujours du «POUR» et du «CONTRE» dans toutes les bonnes idées «économiques» des gens de pouvoir. Mais l’argument le plus important demeure le coût (financier, humain, écologique) à chaque «bonne idée» économique. Qui paiera la note?
J’ai connu des gens de pouvoir dans le système coopératif qui disaient : «Ça coûtera 1000., 2000., ce n’est pas grave; les membres n’y verront rien…»! La coopération s’est ainsi empoisonnée sans trop que les membres en soient vraiment conscients; depuis, ils payent sans bon sens leur coopération à un système qui n’a plus que le nom comme attrape-nigaud à leur exploitation éhontée. On le voit dans les «coopératives de Santé», dans les «coopératives de solidarité», dans le fonds dit «Capital régional coopératif Desjardins». Si l’on n’y regarde pas de plus près, la formule «coopérative» sert à toutes les sauces de l’exploitation de la crédulité; et les gouvernements sont d’une grande complicité financière et légale. On le voit maintenant avec un doute certain sur ce fameux dossier d’un géant au pied d’argile en innovation de piles électriques, Northvolt.
Je suis un coopérateur dans l’âme, mais je refuse d’être bêtement exploité sans bon sens, exploité sans arrêt par des gens de pouvoir qu’il faut respecter plus que soi. Il faut dire «NON» à l’exploitation de notre crédulité; nous ne l’avons pas encore assez dit.
Je signe et je persiste; je ne suis pas un anonyme...
François Champoux, Trois-Rivières
Henri Marineau Répondre
2 juillet 2024"Qu’en pensez-vous M. Marineau, citoyen de la ville de Québec? Y a-t-il d’autres priorités qui devancent ce 3e lien au Québec? En Éducation par exemple… Pouvons-nous vivre décemment sans ce 3e lien? Pouvons-nous vivre mieux sans ce 3e lien? Pouvons-nous changer des priorités farfelues vers des priorités vraiment économiques, c’est-à-dire qui favorisent le mieux vivre pour toutes et tous?"
Ce paragraphe résume fort bien ma pensée sur le sujet!
François Champoux Répondre
2 juillet 2024Bonjour M. Henri Marineau, 2 juillet 2024
Les politiciens, pour se faire élire au pouvoir de gérer un pays, font des promesses dont la réalisation sera toujours payée par les deniers publics, c’est-à-dire par nous-mêmes, jamais par eux.
À Yamachiche, des ambitieux envisagent par l’entremise d’une «Coopérative de solidarité» (coopérative mon oeil) de faire payer par les citoyens du village la sauvegarde de l’église vétuste en y incorporant une fromagerie et en «convertissant» (c’est le cas de le dire : convertir) le presbytère en une auberge et un magasin général. Le maire du village demandera aux citoyens s’ils sont d’accord à ce passe-passe financier de plus de 2 millions de dollars (référendum à l’automne 2024, lequel devait avoir lieu en avril 2024!), afin de sauvegarder sa «job» aux frais toujours des citoyens payeurs. Et l’on ne sait pas encore si le maire demandera une majorité simple (50 % plus un) ou une majorité double (66,67 %) des votes «pour» ce projet de conversion. Pire : c’est l’évêque de Trois-Rivières qui décidera si «oui» ou «non» il bénira la transaction entre son autorité et celle de la municipalité au sujet de la conversion de l’église en partie en fromagerie et en partie en lieu de culte!
Les politiciens sont de beaux parleurs qui vendent des réfrigérateurs aux citoyens qui sont en manque de Cadillac, alors qu’ils ne peuvent même pas se payer un billet d’autobus avec correspondance. J’ai rêvé toute ma jeunesse à me payer une voiture sport que je n’aurai jamais; pourquoi? Parce que cette lubie n’est absolument pas nécessaire (je le comprends maintenant…), superflue, est inabordable en qualité/prix, un gaspillage de mes fonds propres. Il m’aurait fallu être un millionnaire pour me payer ce caprice d’aucune utilité sauf celle d’afficher mon pouvoir financier, ma réussite capitaliste. Voilà ce que font nos politiciens en mal de pouvoir : des promesses farfelues aux frais des citoyens en mal de fonds propres pour vivre décemment.
On nous fait croire à la nécessité d’un 3e lien pour nous faire croire qu’on peut continuer à vivre au-dessus de nos moyens. Pouvons-nous nous payer une Cadillac quand on a seulement les moyens de se payer un billet d’autobus?
Qu’en pensez-vous M. Marineau, citoyen de la ville de Québec? Y a-t-il d’autres priorités qui devancent ce 3e lien au Québec? En Éducation par exemple… Pouvons-nous vivre décemment sans ce 3e lien? Pouvons-nous vivre mieux sans ce 3e lien? Pouvons-nous changer des priorités farfelues vers des priorités vraiment économiques, c’est-à-dire qui favorisent le mieux vivre pour toutes et tous?
Je reconnais que gouverner c’est prévoir, mais n’y a-t-il pas un prix raisonnable à envisager la prévention? Si la vie est sacrée, devons-nous prévoir la résurrection de tout un chacun par un système de Santé qui ferait des miracles?
N’oublions jamais (ce qu’on oublie toujours!) que ce sont les Québécois qui payent au complet les ambitions sans bon sens des politiciens en mal de pouvoir. À Yamachiche, les promoteurs du projet pour la sauvegarde de l’église catholique vétuste dans ses bâtiments et dans sa spiritualité n’investissent pas un sou noir dans leur patente; bien pire encore : dans notre beau Québec «laïc», c’est la municipalité qui deviendra propriétaire de l’église catholique et son presbytère! Parlez-moi d’un beau projet de société « laïque »!
Le monde est fou et le monde est en envers; mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa.