Après la démission de Wauquiez, une course contre la montre à LR pour éviter « l’explosion »

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La droite française en pleine déroute : elle mourra de ses ambiguïtés

Et maintenant ? Pour Les Républicains (LR), les deux ou trois jours qui suivent l’annonce du départ de Laurent Wauquiez vont être décisifs, pour « conjurer le double risque de l’explosion et de la congélation », selon le secrétaire général délégué du parti, Guillaume Larrivé. Un bureau politique va être convoqué mardi 4 juin pour entériner cette démission. Selon les statuts, c’est le premier vice-président, Jean Leonetti, qui assure l’intérim dans l’attente de l’élection d’un nouveau président, qui doit se tenir dans les deux mois.


Mais, observe le vice-président, Damien Abad, « une élection dans les soixante jours, ça nous amène en août, ce n’est pas sérieux ». Il va donc falloir composer avec le calendrier. Et trouver un candidat à la succession pour prendre la tête d’un parti qui vient d’essuyer plusieurs déroutes électorales successives. « Il faut éviter l’hémorragie militante et des élus locaux, ceux qui sont tentés soit par La République en marche soit par le Rassemblement national », ajoute le député de l’Ain.


« Il n’y a pas d’urgence », estime Jean-François Copé, président de l’UMP de 2012 à 2014. Face au « malaise », LR peut « se donner trois, quatre, cinq mois » avant de « se lancer tête baissée dans de nouvelles élections » : « On n’a pas une échéance immédiate (...). Les [élections] municipales [prévues en mars 2020], moins les partis politiques s’en occuperont mieux ce sera », a jugé le maire de Meaux sur Europe 1.


« Il faut organiser une collégialité qui travaille à recréer de la crédibilité et rassurer les élus locaux, montrer que l’étiquette LR n’est pas à arracher, estime Eric Woerth. Il faut mettre tous les ego narcissiques des uns et des autres aux oubliettes. Gérard Larcher peut être une personnalité qui articule tout ça. »


Aux yeux de nombreux cadres et militants, le président du Sénat fait figure de recours. Celui-ci doit réunir mardi soir la plupart des grandes figures de la droite et du centre droit. L’initiative, visant à rassembler sous l’égide des grands élus locaux, avait été décidée avant que Laurent Wauquiez annonce sa décision.


« Il ne faut pas ravauder, juge le président de l’Assemblée des départements de France, Dominique Bussereau, proche de Jean-Pierre Raffarin. Il faut faire un congrès constitutif d’une nouvelle alliance à l’automne, sur un positionnement qui ne soit pas une opposition systématique à Emmanuel Macron et Edouard Philippe. »


Quelle que soit l’issue, cela veut dire que la droite entre dans une nouvelle période de turbulences, qui risque de la rendre inaudible tout en la rendant friable face à la double offensive macroniste et lepéniste. « Il va y avoir la gestion LR d’un côté et la gestion des municipales et des sénatoriales de l’autre », reconnaît Damien Abad. Et ce n’est pas forcément le plus simple à conduire.