Andrew Scheer refuse de promettre la baisse des seuils d'immigration demandée par François Legault

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Scheer devra faire plus de concession s'il veut gagner des sièges au Québec

Au terme d'une première rencontre avec François Legault, le chef du Parti conservateur, Andrew Scheer, a refusé de promettre, s'il devient premier ministre du Canada l'an prochain, une baisse des seuils d'immigration au Québec. Il est resté flou concernant les demandes du chef de la Coalition avenir Québec (CAQ).


« J'ai écouté ses explications », s'est borné à répéter jeudi matin Andrew Scheer, devant l'édifice Honoré-Mercier qui accueille le bureau du premier ministre François Legault.


Ce dernier avait fait part de son intention, durant la dernière campagne électorale, de réduire d'environ 20 % l'ensemble des seuils d'immigration, soit l'immigration économique, les réfugiés et la réunification familiale. Ces deux dernières catégories sont uniquement gérées par Ottawa.


Par ailleurs, selon l'entente entre le Québec et le gouvernement fédéral, qui permet au gouvernement provincial de choisir ses immigrants économiques, l'augmentation ou la baisse du nombre de nouveaux arrivants doit se faire en accord avec les deux paliers de gouvernement.


Dès son arrivée au pouvoir, François Legault a confirmé son intention de réduire à 40 000 le nombre de nouveaux arrivants dès 2019, contre plus de 52 000 en 2017.


Scheer travaille sur son propre « plan » d'immigration


Au cours de cette rencontre qui aura duré près d'une heure, le premier ministre du Québec « a parlé de son intention d’avoir une immigration plus concentrée sur les besoins économiques du Québec », a révélé Andrew Scheer.


« C’est un enjeu, c’est important d’avoir un système d’immigration basé sur nos besoins », a-t-il concédé, tout en refusant de dire s'il accepterait de réduire les seuils d'immigration en cas de victoire électorale à l'automne 2019.


Affirmant néanmoins vouloir « donner plus de pouvoirs au gouvernement du Québec pour gérer son aspect de l’immigration », le chef conservateur a indiqué que le gouvernement fédéral devrait se concentrer « sur l'intégration » des nouveaux arrivants, qui sont les « bienvenus », en leur offrant davantage de « services ».


Andrew Scheer a précisé qu'il travaillait sur l'élaboration de son propre « plan sur l'immigration ».


Que pense-t-il de la promesse de François Legault de mettre en place un test des valeurs, dont le succès serait déterminant pour rester au Québec, alors qu'un tel examen existe au fédéral? Là encore, le député fédéral n'a pas voulu s'avancer, assurant respecter « le champ de compétence » du gouvernement québécois, tout en mentionnant qu'aucun projet de loi n'était sur la table pour le moment.


Appui pour le troisième lien à Québec


Andrew Scheer a donné son appui à la volonté de François Legault de construire un troisième lien entre Québec et Lévis. « Je pense que c’est important pour la croissance économique de la Ville de Québec », a-t-il annoncé, sans évoquer le financement de ce projet.


Il encourage « la liberté d'expression »


Durant cette courte mêlée de presse, le chef du Parti conservateur est resté évasif lorsqu'une question concernant l'interdiction du port de signes religieux pour les personnes en autorité lui a été posée. Soutient-il la volonté du gouvernement caquiste visant les juges, les enseignants, les policiers et les gardiens de prison?


Soutenant ne pas vouloir s'impliquer dans ce dossier, Andrew Scheer a néanmoins souligné soutenir « la liberté d'expression », le choix de la « religion » et « les libertés fondamentales ».