Allemagne: 9 morts dans deux fusillades, la piste «xénophobe» privilégiée

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La société utopique multiculturelle va se révéler être un cauchemar multiconflictuel


HANAU | Neuf personnes ont été tuées mercredi soir dans deux fusillades visant des bars à chicha à Hanau, dans le centre de l’Allemagne, un crime probablement «xénophobe» dont l’auteur présumé a été retrouvé mort jeudi matin à son domicile.  


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Le parquet fédéral allemand, notamment chargé de l’antiterrorisme, s’est saisi de l’enquête et dispose «d’éléments à l’appui d’une motivation xénophobe», a indiqué un porte-parole à l’AFP.  


Selon des sources proches de l’enquête, une lettre d’aveux et une vidéo ont été retrouvées. D’après Peter Neumann, spécialiste du terrorisme au King’s College de Londres, il s’agit d’un «manifeste de 24 pages» témoignant d’une «haine des étrangers et des non-blancs».  





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«Il appelle à l’extermination de plusieurs pays en Afrique du Nord, au Proche-Orient et en Asie centrale» en usant «de termes explicitement eugénistes, affirmant que la science prouve que certaines races sont supérieures», développe M. Neumann sur Twitter.  


Par ailleurs, l’auteur présumé dit avoir été «surveillé toute sa vie par les services secrets» et se décrit comme un «incel», un «célibataire involontaire», «confessant n’avoir jamais eu de relation avec une femme», poursuit M. Neumann.  


La police avait annoncé vers 6 h 00 locales avoir retrouvé mort «le probable auteur» du crime, aux côtés d’une autre personne décédée, sans plus de précisions. Identifié comme «Tobias R.» par plusieurs médias allemands, le suspect avait 43 ans et a été découvert auprès de sa mère, selon la chaîne ARD.  





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Deux scènes de crime 


Les enquêteurs ont également retrouvé dans sa voiture des munitions et des chargeurs, selon la presse locale, ajoutant que le suspect était muni d’un permis de chasse.  


Mercredi soir, un bar à chicha, le Midnight, avait été visé par des tirs dans le centre-ville de Hanau, ville de près de 100 000 habitants à 20 kilomètres de Francfort, avant que le tireur ne gagne en voiture un deuxième établissement, L’Arena Bar, dans le quartier périphérique de Kesselstadt.  


L’assaillant aurait sonné à la porte du deuxième bar et tiré sur des personnes présentes dans la zone fumeur, tuant cinq personnes, dont une femme, selon des informations de Bild, ajoutant que des victimes sont d’origine kurde.  





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«Les victimes sont des gens que nous connaissons depuis des années», a réagi le fils du gérant du bar, cité par l’agence DPA. Deux employés figurent parmi les victimes, selon ce témoin, absent comme son père au moment des tirs. «C’est un choc pour tout le monde.»  


Le bilan, d’abord de huit tués, est passé en fin de nuit à neuf quand une victime a succombé à ses blessures, selon la police.  


«C’est un véritable scénario d’horreur», a déploré la députée conservatrice de la circonscription, Katja Leikert. Le maire social-démocrate de Hanau, Claus Kaminsky, a lui évoqué une «soirée terrible, qui nous hantera certainement pendant très, très longtemps».  





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Terrorisme d’extrême droite 


La menace d’un terrorisme d’extrême droite inquiétait de plus en plus les autorités allemandes, depuis notamment le meurtre d’un élu allemand pro-migrants, membre du parti de la chancelière Angela Merkel, en juin dernier.  


Vendredi, 12 membres d’un groupuscule d’extrême droite ont été arrêtés dans le cadre d’une vaste enquête antiterroriste. Ils sont soupçonnés d’avoir planifié des attaques de grande ampleur contre des mosquées sur le modèle de l’auteur de l’attaque de Christchurch en Nouvelle-Zélande, qui en mars 2019 avait tué 51 personnes dans deux mosquées en se filmant en direct. Ils ont été placés en détention.  





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En octobre, un extrémiste de droite négationniste avait tenté de commettre un attentat dans une synagogue de Halle, un massacre n’étant évité que de justesse. Faute de pouvoir pénétrer dans l’édifice religieux dans lequel les fidèles s’étaient barricadés, il avait abattu une passante et le client d’un restaurant de kébabs, diffusant en direct sur internet ses forfaits.  


À Dresde, dans l’ex-RDA, huit néonazis sont également jugés depuis près de cinq mois pour avoir planifié des attentats contre des étrangers et des responsables politiques.  


L’association Ditib, principale organisation de la communauté turque musulmane d’Allemagne, a réclamé plus de protection pour ses fidèles qui ne «se sentent plus en sécurité». 




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