Sur la base d’une rumeur, probablement de source étasunienne, prétendant qu’Edward Snowden était dans l’avion du Président bolivien, François Hollande a fait interdire le survol du territoire national à l’avion du Président Morales. Selon Le Monde, une telle interdiction après le décollage de l’avion transportant un président, donc après que son plan de vol fut approuvé, est une grande première diplomatique !
Résultat des courses, le drapeau français est brûlé en Amérique Latine, l’ambassade de France attaquée. Le gouvernement cubain qualifie d’outrage l’interdiction de vol, et une réunion d’urgence des chefs d’État était prévue lundi (8 juillet, NDLR) ! Bien joué, pépère !
Ah, François Hollande se voyait déjà félicité par Obama pour sa contribution à la justice étasunienne si Snowden avait été dans l’avion. Mais accorder l’asile politique à Snowden est une chose, le faire voyager avec le Président en est une autre. Evo Morales n’est pas un vulgaire passeur, c’est un président qui a le sens de la dignité !
Alors voilà l’affaire : les États-Unis espionnent le monde, y compris ses plus proches vassaux qui protestent, menacent et demandent des explications…mais se précipitent pour choper celui qui a levé le lièvre, parce que le grand frère a fait les gros yeux. Bassesses ridicules !
Mais cette affaire recèle un autre versant, étasunien celui-là. En effet Edward Snowden n’est pas un révolutionnaire exalté (pas plus que ne l’est Bradley Manning). À 21 ans, il s’engage dans les forces spéciales étasuniennes : il faut quand même y croire ! Puis il est embauché à la NSA, puis à la CIA. Voilà bien un cursus que l’« Amérique profonde » adore ! Mais, par son activité professionnelle même, il finit par comprendre qu’il ne travaillait pas pour la défense de son pays, mais au service de ce qui se révèle comme, purement et simplement, une entreprise criminelle !
Une entreprise criminelle qui espionne, ment, tue et pille !
Alors Snowden ne peut plus se taire. Il n’est pas le premier, et ne sera pas le dernier. Et comme il connaît bien la justice de son pays, il préfère mettre un peu d’espace entre lui et les tribunaux ! D’où sa recherche d’asile politique. Pour l’instant, la réponse la plus raisonnable a été celle de la Russie : on vous donne un passeport russe, mais vous cessez vos activités publiques.
Pour la France, Manuel Valls a un argument en béton pour refuser l’asile : « les États-Unis sont un pays démocratique, avec une justice indépendante » ! Brave homme ! Mais indépendante de quoi au juste ? Indépendante des intérêts populaires, c’est sûr !
D.R.
http://www.resistance-politique.fr/article-affaire-snowden-hollande-a-ridiculise-la-france-118976101.html
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