L'école en otage
5 octobre 2015
Les mensonges d’une propagande
Les ministres libéraux ne peuvent dire que des bêtises lorsqu’ils ont à justifier leurs coupures, que ce soit dans l’éducation, la présence internationale du Québec, la culture ou ailleurs. Nos derniers gouvernements libéraux sont embarrassés dans leurs mensonges. Ils ont vraiment exploité le thème du déficit à l’extrême. On a admis facilement que les finances publiques devaient être équilibrées. On a accepté sans broncher qu’il fallait donc couper dans les dépenses. Jusqu’à récemment les gouvernements prétendaient même le faire sans affecter les services publics, une fable qui n’a jamais été proche de la réalité.
Ce qui est bien réel c’est que les déficits sont apparus avec la crise de 2008 parce que pendant dix ans les gouvernements, incluant le fédéral, avaient miné leurs revenus en diminuant les impôts sur le revenu et en multipliant les échappatoires fiscales.
Le gouvernement du Québec triche aussi ouvertement avec la comptabilité en incluant dans les dépenses annuelles le milliard de dollars en placements qui sont destinés au remboursement de la dette et, aux dires du Vérificateur général, en inventant au besoin quelques milliards de dollars de dépenses. Le gouvernement est tellement convaincu d’avoir les coudées franches qu’il annonce en même temps pour l’an prochain des coupures additionnelles de dépenses publiques et des baisses d’impôt.
Le virage idéologique libéral qui consiste à assurer que les citoyens qui ont réussi à s’enrichir n’aient pas à financer par leurs impôts des services publics de qualité pour les citoyens moins prospères n’a jamais été débattu en campagne électorale ni approuvé par l’électorat. L’idéologie du chacun pour soi a été introduite sournoisement.
Cependant, tout Québécois le moindrement informé comprend que la lutte au déficit est un prétexte, une fraude intellectuelle. Pour un citoyen qui mise sur son bon sens, la froideur du Premier ministre lorsqu’il a admis que les coupures affectent les Québécois les plus démunis est suffisamment éclairante. Les ministres libéraux ont toujours coupé sans peine, leur sourire nous dit : mission accomplie.
Comment expliquer le succès des libéraux, l’élection de Couillard après Charest? Il semble qu’en général les Québécois les plus prospères, qui ont l’écoute des médias et une forte influence sur le citoyen moyen, aient comme priorité leurs baisses d’impôt.
Si la propagande libérale vise à opérer un transfert de richesse vers les mieux nantis, le choix des coupures et les changements structurels envisagés indiquent qu’elle vise tout autant à affaiblir l’État québécois. Cela explique sans doute la puissance des appuis aux gouvernements libéraux et la hargne qui les anime.