La «canadianisation» tranquille de l'indépendance
7 février 2016
Bonjour M. Verrier,
Je considère M. Parizeau comme étant le plus grand homme d’État que le Québec ait connu et, comme nous tous, je lui suis reconnaissant pour tout ce qu’il a fait pour son peuple depuis les années 60.
Un an avant le référendum de 1995 il avait dit que s’il le perdait, il démissionnerait, et c’est ce qu’il a fait. Mais vous avez raison, étant en charge des affaires de l’État, il aurait dû se battre, il en avait les moyens. M. Barberis-Gervais a exprimé clairement le discours qu’il aurait dû tenir.
M. Parizeau a dit il y a quelques temps qu’il regrettait sa démission vu la tournure des événements. Je crois qu’il pensait surtout au parti Québécois et au mouvement indépendantiste.
Je crois que M. Parizeau estimait que les forces en présence ne permettaient pas le combat, que seule une victoire référendaire formelle donnait le poids suffisant pour affronter le monde anglo-saxon. Depuis 1 an aux commandes de l’État il ne voyait pourtant pas celui-ci comme belligérant dans le combat à mener, il voyait seulement son parti politique toujours sur la défensive.
Pourtant il s’était préparé pour que l’État puisse affronter la tempête économique en cas de victoire du Oui. Il semble que la préparation sur le plan politique n’était pas aussi étoffée, il semble que le résultat serré et la tricherie de l’ennemi ne furent pas envisagés comme scénario probable.
M. Le Hir pourrait peut-être nous éclairer là-dessus.
Vous touchez un point central, le déni de la volonté de suprématie de l’anglosphère, le déni de la malveillance des canadians. Nos politiciens sont-ils tous si naïfs ? Ou sont-ils bêtement soumis à la pensée ambiante, du genre « encore la théorie du complot », qui interdit tout débat qui sort trop de l’ordinaire quotidien ? Ils sont comme est la population en général, le conditionnement touche tout le monde.
Comment on change ça ? Comment d’abord se faire entendre, puis comment parvenir à ouvrir les yeux, à dire ce qui se passe au regard de notre vie collective tout en gardant l’attention des gens, donc le faire en peu de mots et avec force exemples et images ?