La mafia policière
9 juin 2014
Didier, on a bien raison d'écouter parler Gilles Proulx. Givré quand il n'en peut plus, nature quand il se réfugie dans la photo de voyage. Souvent à contre-courant, il nous secoue quand on est assez paresseux pour croire que le sondage est exagéré: il nous rappelle que cette jeunesse, au contraire, n'est que le fruit des familles qui l'ont générée.
En 1995, nous avons subi une commotion cérébrale. L'orgueil nous a fait nous relever vite, cherchant vengeance, mais nous tournions en rond, pupille dilatée, frappant au hasard de notre ébriété, pendant que l'ennemi continuait à nous cingler, hargneux, comme sur la tête du serpent qui le menace. Hébétés, comme l'esclave, nous avons fait le dos rond, sommes rentrés dans nos terres, nous refermant sur les sports spectacle.
C'est l'éducation qu'a reçue cette jeunesse: oublie ça, fais tes choix, colle-toi au plus fort si tu le peux et Carpe Diem.
On a voulu les justifier: ils n'accordent pas les participes passés (comme nous) mais ils dominent dans les appareils "modernes" à pitons. Or ces appareils colportent les opinions de leurs semblables, les opinions... que nous livraient nos journaux, les journaux des spéculateurs du pétrole. Or les I-quelque chose ne leur parlent pas de se faire représenter au parlement, ils sont "capables de décider ce qui est bon pour eux." Les I-tout ce que tu veux leur ont dit d'aller baver la police dans la rue, mais ne leur ont pas dit comment échapper à la souricière de la police politique. Qui donc a dû payer pour les "bailer out"?
Gilles Proulx a raison, le Parti, c'était nous, les parents, c'était nous, la jeunesse, comme nous, est mûre pour disparaître.