Notre pouette national
19 avril 2010
Madame,
Il arrive parfois qu'on soit distrait en écoutant quelqu'un dans un show de chaise. Et Vigneault a besoin de temps pour formuler sa pensée. Se pourrait-il que vous ayez la prudence de réécouter son passage chez le pape? Trop facile de dénigrer l'homme en un coup de cuiller à pot. Son courage, réfléchi, de ne pas livrer "Son Pays" en pâture à Vancoucer est qd même magistral. S'il a eu l'habileté de ne pas se mettre à dos une majorité manipulée en insistant sur la francisation des immigrés, insistant plutôt sur les positifs individuels des nouveaux arrivants, il n'avait pas le temps de toucher à toutes les sensibilités de la question. Déjà, il pointe les abstentionnistes manquant de courage pour aller répudier le grand démolisseur, c'était déjà remarquable. Que notre peur soit explicable par le terrorisme économique qu'exercent sur nous Ottawa et Toronto, c'est à chacun de nous de le réaliser, à y réfléchir et à nous engager dans les actes de courage nécessaires. Quant à l'artiste, ne mérite-t-il par plus d'égards après son parcours classique chez nous? Petit prof, poète, parolier, chanteur par défaut, méconnu ici, déraciné de sa basse Côte Nord pour suivre les pas de Félix et se faire reconnaître par un peuple où la culture avait déjà subi l'épreuve du temps... Faire le porte-drapeau un temps, se faire humilier après le premier référendum que nous n'avons pas eu la force de défendre, se tenir à l'écart sans abandonner de créer... ça mérite mieux que cette mesquine épithète de pouette!
Écoutons plutôt son hommage: Persévérance. Donc Résistance! En contredisant le Ottawa Citizen dans ses pages mêmes: Bill Johnson le raciste. Là sont nos vrais ennemis.