Mythistoire contre mythistoire...
19 octobre 2011
Le problème, c'est que dans cette histoire plurielle, on ne pose pas correctement le problème des «niveaux de lutte» pourtant bien décrits par Séguin, de l'école de Montréal, et on oublie justement d'analyser avec un système de normes cohérentes et ouvertes qui permettraient de relativiser et de discuter d'une manière franche l'importance des objets étudiés, et de les justifier.
En ce sens, la minorisation des Canadiens français, corolaire à l'Acte d'Union est le fruit d'une structure qui aura des répercussions pendant 160 ans en contraignant, d'une manière permanente, la nation québécoise à accepter le pouvoir de décision d'une autre nation.
Ça explique aussi bien le projet omnibus des conservateurs de durcissement de la criminalité, contre toute la logique québécoise, que la conscription ou la pendaison de Riel. Vous en connaissez beaucoup, des événement et des structures qui ont un impact aussi profond et durable sur le corps social?
L'exclusion de l'histoire politique (ou nationale) introduit un relativisme malsain par lequel tout serait finalement égal, de la composition des voiles de bateau au port du voile dans Parc extension, quelle est la justification d'étudier certains objets s'il n'y a plus d'étalon, d'événements prépondérants, le dada départemental? À l'aune de quelle balise décider de l'histoire commune?
L'histoire nationale n'est pas seulement celle de «l'élite», elle influence toute la société et il se peut que des événements soient avec le temps interprétés différemment, par exemple la loi 101 en 77 n'a plus la même porté maintenant que l'on peut socialement en mesurer les limites, mais encore une fois, la prépondérance du ROC et de ses juges l'emporte contre la société québécoise.
Qui étudiera ça dans 20 ans si les départements d'histoire n'enseignent plus l'histoire nationale? Ça n'empêchera pas le phénomène d'exister. Et pourtant s'il y a un phénomène dont les impacts sociaux très marquant, n'est-ce pas la question de la langue?
À moins qu'à l'Université de Montréal on préfère même désormais engager des professeurss qui maitrisent mal le français et qui connaissent peu le Québec, pour enseigner une histoire canadienne? Auquel cas, il faudrait en effet trouver une justification à cette incohérence sans perdre la face.
http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/333806/lettres-des-historiens-qui-ont-l-oubli-facile