Ne nous énervons pas
24 février 2013
[1] Personne ne s'énerve, cher Richard LeHir. Mais personne ne se fait d'illusions non plus. Je ne verserai pas dans la littérature, ni dans la spéculation, ni dans la géopolitique, ni sur l'hypothèse d'une dislocation présumée du Canada, qui peut servir d'excuses pour ne pas mettre le cap sur l'indépendance et penser que ce sont les autres qui vont faire la job à notre place. Je vais m'en tenir juste aux faits.
[2] Fait no 1 : Pauline ouvre la porte au pétrole des sables bitumineux. On est loin des 5-6 conditions imposées par la première ministre de la Colombie-Britannique:
- "Après avoir signifié son intention de laisser le secteur privé exploiter l’or noir du sous-sol québécois, le gouvernement Marois a clairement manifesté son ouverture à la réalisation de deux projets d’oléoduc qui permettraient de faire couler du pétrole des sables bitumineux vers le Québec. Si les groupes environnementaux dénoncent la main tendue du Parti québécois aux pétrolières, certains experts estiment que ces projets devront tôt ou tard se concrétiser"
(Le Devoir)
[3] Il y a une différence entre ouvrir la porte à des vendeurs itinérants et les inviter à repasser à certaines conditions.
[4] Fait no 2 : la promesse no 6 de la plate-forme électorale du PQMarois qui se lit comme suit :
- Adopter une politique d'indépendance énergétique pour réduire nos importations de pétrole et diminuer drastiquement notre consommation de pétrole et de gaz.
[5] Fait no 3 : l'annonce d'ouverture du gouvernement Marois ressemble plus à une politique de "l'open bar" néo-libéral du gouvernement Charest qu'à celle du "No pasaran" du gouvernement de la Colombie-Britannique.
[6] Fait no 4 : C'est l'article 5.3 du programme du Parti Québécois qui parle de lui-même :
- 5.3 Créer une richesse durable au moyen de l’indépendance énergétique
- Pour participer à la lutte mondiale contre les changements climatiques, le Québec doit réduire sa consommation de carburants fossiles et en particulier de produits pétroliers. Cet impératif environnemental comporte aussi un volet stratégique pour l’économie puisque seule une réduction importante de nos importations de produits pétroliers nous permettra d’éliminer le déficit commercial ruineux du Québec.
- Les nations qui se démarqueront au 21e siècle seront celles qui contrôleront leur approvisionnement en énergie et qui feront le choix des énergies renouvelables. Le Québec a tout ce qu’il faut pour y arriver! Il doit mettre à profit son formidable potentiel d’énergies renouvelables pour créer de la richesse et améliorer le bien-être de tous les Québécois.
- En mobilisant tout le Québec pour atteindre son indépendance énergétique, un gouvernement souverainiste poursuivra l’oeuvre amorcée par René Lévesque qui a nationalisé l’électricité. L’indépendance énergétique contribuera à l’enrichissement des Québécois en leur offrant des moyens de se soustraire à l’achat de produits pétroliers – essence, diesel et mazout – qui grugent une part de plus en plus importante de leur budget. Une telle réduction permettra en outre de stimuler fortement l’économie québécoise puisque les milliards actuellement consacrés à l’importation de pétrole seront investis chez nous dans les énergies propres. Et bla, et bla et bla....
[7] Usque tandem Paulina "enfumare nosostros"?
Pierre Cloutier