Washington formalise l’interdiction de contrats publics pour le chinois Huawei

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Les Américains ne se laisseront pas espionner par les Chinois


Le gouvernement américain a dévoilé mercredi les règles interdisant officiellement aux géants de la technologie Huawei et à d’autres entreprises chinoises de nouer des contrats avec des marchés publics américain, dernier épisode du bras de fer commercial entre Washington et Pékin.


Ce règlement provisoire va empêcher toute agence fédérale américaine d’acquérir auprès de ces groupes du matériel de télécommunication ou technologique qui entrerait comme « un composant substantiel ou essentiel à l’ensemble d’un système », à compter du 13 août.


Ces règles mettent en fait en œuvre une interdiction incluse dans la loi relative à la défense approuvée par le Congrès plus tôt cette année.


Le document stipule que des dérogations peuvent être accordées « dans certaines circonstances » pendant deux ans maximum par le dirigeant d’une agence fédérale, ou dans d’autres cas, par le directeur des services de renseignements nationaux. 


La publication de ces règles constituent le dernier épisode de la campagne menée par l’administration du président Donald Trump pour restreindre Huawei aux États-Unis. Des responsables américains assurent que le groupe chinois est lié aux services de renseignement de Pékin.


Cette interdiction est aussi à rattacher au conflit commercial entre la Chine et les États-Unis.


Ces règlements, qui sont soumis à une période de commentaires de 60 jours, interdisent également les contrats publics aux sociétés chinoises ZTE, Hytera Communications Corporation, Hangzhou Hikvision Digital Technology Company et Dahua Technology Company. 


Huawei fait également face à des sanctions qui interdisent l’exportation de la technologie américaine vers l’entreprise chinoise pour des raisons de sécurité nationale.


Cette interdiction, suspendue jusqu’à la mi-août, pourrait empêcher Huawei de se procurer des matériels et logiciels essentiels, notamment des puces de téléphone intelligent et des éléments clés du système d’exploitation Google Android.


Huawei a réagi dans un courriel à l’AFP affirmant que cette annonce n’était pas une surprise. Cependant le groupe continue de « contester la constitutionnalité de l’interdiction devant un tribunal fédéral ».


La loi sur la défense nationale, sur laquelle s’appuie l’interdiction américaine, « n’assure en rien la protection des réseaux de télécommunications américains, mais constitue plutôt une barrière commerciale basée sur le pays d’origine qui invoque des mesures punitives sans avoir la preuve d’infraction ».


« En fin de compte, ce sont les habitants des zones rurales américaines qui seront les plus touchés car les réseaux qu’ils utilisent pour la connexion numérique s’appuient sur Huawei », ajoute le groupe.