Le conseil d’administration de l’Université Laval vient d’accepter de verser une augmentation salariale de 100 000$ en un an à son recteur, Denis Brière, faisant ainsi passer son salaire à 330 000$, soit une hausse de 43% depuis 2009.
Même si la ministre de l’éducation dénonce une telle décision, son attaché de presse s’est contenté de dire que de nouveaux mécanismes de reddition de comptes et d’indicateurs de performance quant à l’encadrement de la rémunération des dirigeants d’universités sont présentement à l’étude au ministère.
Par ailleurs, dans sa réplique parue dans la chronique éditoriale du Soleil du 15 mars, Pierre Genest, l’ex-président du conseil d’administration de l’Université Laval, justifie, en ces termes, la décision du CA :
« Par la suite, nous avons dû amender cette prévision salariale (celle de juin de 2009) et la corriger en avril 2010 en raison des données erronées à partir desquelles les évaluations salariales avaient été faites; le conseil d’administration a donc, en plus de corriger la situation, décidé de geler le salaire du recteur à 330 000$, ce qui en 2009 était en lien direct avec l’effort salarial des professeurs. »
Imaginez! Le pauvre recteur de mon alma mater doit se contenter d’un « gel salarial » de 330 000$, une hausse de 43 % en 2 ans! De son côté, la direction des communications de l’Université Laval justifie cette augmentation par le fait que le salaire du recteur a été ajusté à celui des recteurs des universités québécoises comparables. Un argument difficile à digérer pour le Syndicat des professeurs de l’Université Laval puisque ces derniers viennent d’accepter un gel de salaires pour les deux prochaines années alors qu’ils revendiquaient justement des augmentations salariales comparables aux salaires de leurs collègues des autres universités québécoises. Et, en reconnaissance pour leur effort salarial, leur recteur a dû accepter un « gel de salaire » ou, pour être précis, une « petite augmentation » de 100 000$ !
Enfin, la cerise sur le gâteau… inutile de vous dire que la grogne règne à la Confédération des associations d’étudiants de l’Université Laval qui s’explique difficilement la justification d’une telle augmentation salariale octroyée au recteur, à la veille du dépôt du budget Bachand s’apprêtant à augmenter les frais de scolarité…pour renflouer les coffres de l’Université! Combien d’élèves défraieront-ils cette augmentation de salaire de 100 000$ à même la hausse de leurs frais de scolarité?
Vous n’êtes pas mal à l’aise, M. Brière? Dans les circonstances où vos enseignants ont été placés, soit dans le contexte de compressions budgétaires inévitables, il me semble que vous auriez pu prêcher par l’exemple en refusant ce gel de salaire « déguisé » et en acceptant un véritable « gel salarial », l’heure n’étant pas, paraît-il, à l’ajustement salarial pas plus pour vous que pour les enseignants!
Henri Marineau
Québec
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