Tony Accurso écope de 4 ans d’emprisonnement ferme

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Fera-t-il seulement 1 an ?

L’entrepreneur déchu Tony Accurso a été condamné jeudi à une lourde sentence de quatre ans de pénitencier pour avoir participé au trucage des contrats publics à Laval.


Accurso, 66 ans, espérait s’en tirer avec une peine d’emprisonnement dans la collectivité, mais le juge James Brunton, de la Cour supérieure a écarté d’emblée cette possibilité.


Il a imposé à l’ex-propriétaire des firmes de construction Louisbourg et Simard-Beaudry une sentence d’emprisonnement ferme de 48 mois.


«Il est permis de prétendre qu’il s’agit d’un des pires, sinon le pire exemple de corruption municipale qui s’est retrouvé devant les tribunaux canadiens», a sévèrement affirmé le juge au moment de rendre la sentence.


Par contre, l’homme d’affaires n’aura pas à payer l’amende de 1,6M$ que souhaitait lui imposer la Couronne. Cette dernière réclamait 5 ans de détention.


Le visage fermé, Accurso a été placé dans le box vitré des accusés immédiatement après le prononcé de sa sentence.


Il a pu échanger quelques mots avec son avocat Marc Labelle à travers un combiné téléphonique, avant d’être conduit dans le couloir des détenus par une constable du palais de justice.


Il pourrait être admissible à une libération conditionnelle au sixième de sa peine.


Jeudi, au palais de justice de Laval, le juge a insisté sur la gravité des infractions commises par M. Accurso, ainsi que sur l’importance des sommes de fonds publics subtilisées. Il a également rappelé que la collusion avait duré pendant 14 ans, et qu’elle avait été bien planifiée.


«C’est l’appât du gain qui a motivé la participation de M. Accurso. (...) Sans son appui, le système collusionnaire n’aurait pas pu durer», a soutenu le juge Brunton.


Le 25 juin dernier, au terme d’un procès devant jury qui a duré presque un mois, Accurso a été reconnu coupable des cinq chefs d’accusation criminels qui pesaient contre lui, dont corruption, fraude, abus de confiance et complot.


Entre 1996 et 2010, ses entreprises ont participé à un stratagème dirigé par l’ex-maire de Laval Gilles Vaillancourt dans le cadre duquel elles versaient des pots-de-vin de 2% de la valeur des contrats truqués qu’elles recevaient.


Accurso, jadis à la tête d’un empire de 4500 employés dont le chiffre d’affaires annuel a atteint le milliard de dollars, serait d’ailleurs au bord de la faillite, selon ce qu’a affirmé son avocat Marc Labelle la semaine dernière. Il est visé par plus de 900 chefs d’infraction émis par les autorités fiscales.


L’ex-maire Gilles Vaillancourt a pour sa part écopé d’un peu moins de six ans de prison en décembre 2016. Il a recouvré sa liberté moins d’un an plus tard.