Renaud Lachance à un cocktail du MTQ au lendemain de sa nomination

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L'étau se resserre sur Lachance

Le lendemain de sa nomination à la commission Charbonneau, Renaud Lachance a participé à un cocktail soulignant le départ à la retraite du grand patron du ministère des Transports, dont les problèmes internes avaient contribué à la mise sur pied de la Commission, qui allait d'ailleurs les scruter dans les mois suivants, a appris La Presse.
Le 9 novembre 2011, M. Lachance devient commissaire aux côtés de Roderick Macdonald et France Charbonneau, qui présidera la Commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction. Sa nomination par le gouvernement faisait suite à une recommandation de Mme Charbonneau.
Le lendemain, 10 novembre, M. Lachance s'est rendu au Château Laurier, à Québec, où se déroulait un 5 à 7 dans une grande salle au rez-de-chaussée de l'hôtel. L'événement soulignait le départ à la retraite du sous-ministre en titre au ministère des Transports (MTQ), Michel Boivin.
Manque de jugement
Une des personnes ayant participé à l'événement et qui a requis l'anonymat se souvient de la présence de M. Lachance. « Je l'ai salué, mais j'étais très surpris de sa présence à la fête. Je me suis dit : "Il me semble qu'il manque à son devoir de réserve" », a raconté cette source.
L'éthicien André Lacroix, professeur à l'Université de Sherbrooke, voit un faux pas dans la décision de M. Lachance de se rendre à ce cocktail, d'autant plus que deux ans plus tôt, en novembre 2009, M. Lachance, alors vérificateur général du Québec, avait publié un rapport dévastateur sur le MTQ ; M. Boivin était alors en fonction.
« Il a manqué un peu de jugement. À partir du moment où tu es nommé sur une commission d'enquête, il faut baliser au maximum tes conflits d'intérêts », estime M. Lacroix.
« En apparence, il y a une problématique, surtout lorsque tu signes une dissidence dans un rapport retentissant. [...] Il me semble que l'on peut questionner le jugement de la personne », ajoute le professeur d'éthique.
Son collègue de l'École nationale d'administration publique (ENAP), le professeur d'éthique Yves Boisvert, abonde dans le même sens. « M. Lachance ne peut pas dire qu'il ne sait pas à ce moment-là que le MTQ va être scruté par la commission Charbonneau. Si tu as passé officiellement au collimateur un ministère, comme vérificateur général, tu ne t'arranges pas pour fréquenter et souligner le départ de celui à la tête de l'organisation que tu es supposé avoir passée au collimateur. Ou ça démontre que tu n'es pas allé aussi loin que tu aurais pu aller », affirme-t-il.
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