Macron - Le Pen, ce duel dont les Français ne veulent pas en 2022

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Macron de plus en plus rejeté par la population

La classe politique et les commentateurs semblent avoir déjà validé le scénario. C’est prévu, écrit, couru : Emmanuel Macron affrontera de nouveau Marine Le Pen en 2022, alors circulez ! Les protagonistes eux-mêmes semblent se satisfaire de ce face-à-face entre « progressistes » et « patriotes » autoproclamés.


Petit détail : les Français ne sont pas d’accord... Un sondage Elabe pour BFMTV vient encore le confirmer, ce 12 février. Selon cette étude, huit Français sur dix rejettent ce duel annoncé entre Macron et Le Pen pour la prochaine présidentielle. Même s’ils sont 59% à penser qu’il se reproduira tout de même...


Trois quarts des électeurs de Mélenchon en 2017 ne distinguent aucune personnalité qui leur conviendrait


Il faut dire que le paysage a des allures de morne plaine. D’après le même sondage, 72% des Français ne voient aucune personnalité politique qui leur conviendrait dans la perspective de 2022. Et les plus orphelins se trouvent du côté de la gauche. Ainsi, 85% des électeurs de Benoît Hamon et, surtout, 74% de ceux de Jean-Luc Mélenchon en 2017 ne distinguent aucune personnalité qui leur conviendrait. De quoi confirmer la crise de La France insoumise : aujourd’hui, de nombreux électeurs mélenchonistes paraissent dispersés dans la nature.


En allant vers la droite, on trouve moins d’orphelins, même s’ils sont tout de même 63% chez ceux qui ont voté François Fillon en 2017, 58% chez les électeurs de Marine Le Pen et 55% chez ceux d’Emmanuel Macron.


Un duel présidentiel annoncé partout mais rejeté par tous, ou presque ? Voilà du déjà-vu dans l’histoire politique récente. En 2002, toute la couverture médiatique de la campagne s’était focalisée sur le duo Jacques Chirac/Lionel Jospin, mais les électeurs en avaient décidé autrement, en propulsant Jean-Marie Le Pen au second tour le fameux 21 avril. Et en amont de la présidentielle de 2017, avant la primaire de la droite et le renoncement de François Hollande, une partie de la presse fantasmait déjà sur la revanche Sarkozy/Hollande, deux personnages pourtant rejetés à toute force par l’opinion publique. On le voit, les duels annoncés se produisent rarement. Et jusqu’à preuve du contraire, ce sont encore les électeurs qui décident.


(Sondage réalisé auprès d’un échantillon de 1002 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Interrogation par Internet les 11 et 12 février 2020.)