Au plus bas dans les sondages, le Parti québécois (PQ) s’autoproclame déjà « l’équipe Cendrillon » qui « surprendra » au 3 octobre. Le chef Paul St-Pierre Plamondon se qualifie ouvertement « d’underdog » qui « ne renonce à rien » au premier jour de la campagne électorale.
Le chef péquiste a lancé sa campagne au parc de la Promenade-Bellerive dans Camille-Laurin (anciennement Bourget) où il tente de se faire élire une première fois. Il a choisi l’ancien fief du père de la Charte de la langue française pour faire son entrée à l’Assemblée nationale. La protection du français sera d’ailleurs au cœur de sa campagne.
« Montréal fait partie du Québec, Montréal est une ville francophone et Montréal s’est toujours distinguée par son caractère sécuritaire et paisible. […] Cette campagne pour ce qui est de l’est de Montréal va porter sur un français fragilisé, une sécurité fragilisée », a lancé le chef devant un groupe de militants.
Paul St-Pierre Plamondon s’attaquait alors au bilan de la Coalition avenir Québec (CAQ) avec l’adoption de la réforme de la loi 101 (Loi 96) qu’il juge insuffisante et l’annonce d’investissements supplémentaires « à une journée du déclenchement des élections » pour contrer la flambée de violence par arme à feu qui secoue la métropole.
Le PQ deviendra « l’équipe qui sera pas mal plus loin que ce qu’on prédit » a affirmé Paul St-Pierre Plamondon.
On est des gens authentiques, véritables, fiables et c’est ce qui fera de nous l’équipe Cendrillon du tournoi.
Paul St-Pierre Plamondon, chef péquiste
M. St-Pierre Plamondon reproche en revanche à la CAQ d’être un « parti arrogant qui fait dans l’autopromotion et la vantardise constamment » et qui « recrute des candidats à coup de limousine ».
« Le prince charmant, c’est l’indépendance, le français, l’environnement… Toutes les questions qui nous tiennent à cœur, la dignité de nos aînés… On a plusieurs princes charmants qui sont ignorés par le gouvernement de la CAQ », a ajouté le chef péquiste se prêtant au jeu de pousser un peu plus loin son analogie sportive à la demande des journalistes.
La formation politique se situe dans un creux historique dans les intentions de vote. Selon le dernier Léger, publié samedi dans les médias de Québecor, le Parti québécois récolte 9 % des intentions de vote. À peine 4 % des électeurs sont d’avis que Paul St-Pierre Plamondon ferait par ailleurs le meilleur premier ministre, toujours selon le coup de sonde.
« Ce n’est pas la première fois dans ma carrière politique que je me retrouve dans la position d’underdog (celui que personne ne voit gagner) […] souvent, j’ai démontré que j’ai l’énergie et les idées pour me démarquer », a soutenu M. St-Pierre Plamondon. Il a affirmé « renoncer » à aucun scénario au 3 octobre. Il prédit que ses troupes vont surprendre pendant la campagne.
Des propos qu’il martèle depuis déjà quelques semaines. En grande entrevue à La Presse la semaine dernière, le chef péquiste soutenait que « tout peut arriver » alors que la CAQ trône au sommet des sondages et que les partis d’opposition se divisent le vote.
Reconquérir la métropole
Le Parti québécois veut reconquérir la métropole alors que ses troupes ont été complètement balayées de la carte en 2018. Outre Camille-Laurin, la circonscription de Rosemont – où l’ex-chef péquiste Jean-François Lisée a été défait par le solidaire Vincent Marissal en 2018 – est notamment sur le radar de la formation politique. Paul St-Pierre Plamondon aura aussi fort à faire dans Camille-Laurin.
En 2018, le caquiste Richard Campeau, qui sollicite un deuxième mandat, l’avait emporté à l’arraché avec 27,6 % des voix sur l’ex-ministre péquiste Maka Kotto, qui avait récolté 26 %. Mais QS était aussi dans la course avec 24,4 % des voix.
La journée se terminera dans Joliette où se tiendra un rassemblement militant. Le PQ veut lancer le signal que la circonscription n’est pas à prendre malgré le départ du pilier Véronique Hivon.
La circonscription de Bourget est officiellement rebaptisée Camille-Laurin ce dimanche avec le déclenchement des élections. Le changement de nom avait été initialement dans le projet de loi 96 sur la langue française, mais en raison des délais prévus dans la Loi électorale, il serait entré en vigueur qu’en novembre. Le gouvernement Legault a plutôt ajouté une disposition à son projet de loi 29-qui vise à faciliter le déroulement des prochaines élections générales, pour que le changement de nom soit en vigueur au moment de la dissolution de la législature, ce dimanche. Le projet de loi 29 a été adopté le 8 juin dernier.