Parizeau à l'Action nationale en 2007

Le gaspillage de talent: le décrochage

Tribune libre

Jacques Parizeau, en 2007, paraissait si frêle que je n'ai pas pu m'empêcher d'aller l'écouter et lui serrer la pince au souper du 90ième anniversaire de l'Action nationale, au Lion d'or. Pour notre profit, il a encore parlé pendant huit autres années. Décédé hier soir, 1er juin 2015.

De son allocution très large, ce soir-là, j'extrais ce point:

Les garçons décrochent beaucoup plus que les filles et cela se poursuit au cégep. Au bout du compte, à l’Université de Montréal, toutes facultés et écoles confondues, il y a deux femmes pour un homme. Ailleurs au Québec, la situation n’est pas loin d’être la même. Le décrochage plus important des garçons que des filles se comprend. Dans bien des pays, on l’a constaté. On a donc cherché à combiner apprentissage et scolarité, aboutissant à une diplomation régulière. L’Allemagne a tracé la voie et a été imitée un peu partout.

Nous ne pouvons pas tolérer un gaspillage de talent et de formation comme celui que l’on accepte au Québec. Ce gaspillage, il n’est dû ni au fédéral, ni à la mondialisation, ni au capitalisme sauvage, ni au syndicalisme rigide. Il est dû à notre incapacité de comprendre que dans le monde d’aujourd’hui, la seule richesse naturelle vraiment payante est celle que l’on a entre les deux oreilles.

L'Institut pour l'Indépendance doit lire Monsieur.

Squared

Ouhgo (Hugues) St-Pierre196 articles

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Fier fils de bûcheron exploité. Professeur retraité d'université. Compétences en enseignement par groupes restreints, groupes de réflexion, solution de problèmes. Formation en Anglais (Ouest canadien), Espagnol (Qc, Mexique, Espagne, Cuba), Bénévolat latinos nouveaux arrivés. Exploration physique de la francophonie en Amérique : Fransaskois, Acadiens, Franco-Américains de N.-Angl., Cajuns Louisiane à BatonRouge. Échanges professoraux avec la France. Plusieurs décennies de vie de réflexion sur la lutte des peuples opprimés.





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5 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    4 juin 2015

    Ma position n’est pas du tout ambigue. C’est bien plutôt celle de tous ces référendistes à la traîne qui l’est, c’est-à-dire tous ceux et celles qui croient encore qu’il est possible d’en découdre au moyen de ce qui n’a pourtant jamais-jamais marché.
    Comme si souffler dans un ballon crevé pouvait permettre à tout l’Électorat de s’envoler vers l’Indépendance…La chose est tristement connue : les loosers manquent de souffle !

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    3 juin 2015

    Marcel devient ambigu quand il approuve la phrase de Parizeau (faire graduellement=ne pas vouloir faire) et que PKP le winner, compte y aller graduellement lui itou... et la Question entendue préalablement avec le parlement d'Ottawa...pour couper l'herbe sous le pied du West Island... sauf que... il restera toujours la reconnaissance du 50%+1... ce qui est le cas du prochain gouvernement Mulcair... mais ça signifierait de sacrifier le Bloc Québécois... La vague orange a-t-elle encore besoin du Québec?
    Par ailleurs, Parizeau sanctifié prend du galon. Si les ennemis ont baissé les armes pour une journée, les indépendantistes en ont gagné une vigueur hybride (en élevage, le croisement entre races donne de la vigueur). Les membres d'O.N. ont juré fidélité à leur mentor. Madame David en a presque fait autant. Et les décrocheurs (jeunes, désespérés, nouveaux) ont appris comment Jacques Parizeau luttait contre le découragement. À une question de journaleux, PKP n'a pas hésité à répondre que la mort de ce Libertador pourrait bien donner de la vigueur au mouvement d'Indépendance du Québec. Hasta Siempre Comandante Parizeau! Vivement les T-shirt Parizeau

  • Marcel Haché Répondre

    3 juin 2015

    « quand les Québécois disent qu’ils veulent faire les choses graduellement, cela veut dire généralement qu’ils ne veulent pas les faire. »
    J’aime beaucoup la formule. Cela est rigoureusement exact. Cette affirmation, c’est Nous tout craché.
    Et c’est précisément pour cette raison très-très subtile que le P.Q. de P.K.P. a, lui, toute la marge de manœuvre nécessaire (cette marge incidemment que les référendistes datistes du premier mois du premier mandat du grand bla-bla ont toujours rejeté du revers de la main) pour affirmer exactement la même-même chose que l’Électorat, eh oui, soit qu’il compte y aller mollo lui-même et graduellement lui itou.
    L’Électorat comprendrait alors ce qui est à comprendre si, en l’occurrence, le P.Q. s’engageait solennellement à ne pas tenir de référendum en cours de premier mandat, certainement pas sans avoir au préalable s’être entendu avec le parlement d’Ottawa sur les contours d’une Question qui fasse du sens. Cela pourrait être une très-très agréable façon de couper l’herbe sous le pied du West Island…
    Tout cela évidemment SI, SI le P.Q. veut obtenir un mandat de gouvernement, mandat par ailleurs incontournable et absolument nécessaire à notre Cause… s’il veut vraiment obtenir un mandat, même au prix d’une simple gouvernance provinciale, ou souverainiste, ou indépendantiste, ou n’importe quoi, name it… pour « commencer » quelque part…
    Faut bien « commencer » quelque part, en effet, si on veut réellement finir Quelque Chose…
    Le malheureux « état des lieux » est devenu bien plus dangereux et autrement plus contraignant que celui aux temps de René Lévesque et de Jacques Parizeau. Le temps presse maintenant. Certes, P.K.P. a plus de marge de manœuvre que ses prédécesseurs, mais il a moins de temps. Grosse job.
    Mais tout son parcours indique assez bien qu’il est fait pour…C’est un winner, c’est ça qu’on a encore du mal à percevoir en dehors de Vigile.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    2 juin 2015

    Ivan,
    Le "gaspillage de talent", c'est le discours de Parizeau lui-même. Mais l'Action nationale le rappelle aujourd'hui, ce discours du 27 octobre 2007, au Lion d'or:
    http://www.action-nationale.qc.ca/index.php?option=com_content&view=article&id=313&catid=128&Itemid=696
    On peut y lire aussi:
    Sur le plan purement économique, sur le simple plan de la croissance du Québec, il faut procéder à un réexamen aussi profond de l’éducation que celui auquel on a procédé dans les années 1960. Il faut y aller avec la même force qu’à l’époque de la Révolution tranquille. Cela veut dire des gros changements. D’ailleurs, quand les Québécois disent qu’ils veulent faire les choses graduellement, cela veut dire généralement qu’ils ne veulent pas les faire. Regardez l’étapisme ! Dans les années 1960, on a triplé le nombre des élèves au secondaire. Il faut retrouver le goût de faire, et cesser de se plaindre et d’accuser Pierre, Jean, Jacques. Le système d’enseignement professionnel et technique au Québec, il faut le refaire de fond en comble. Et ne pas prendre dix ans pour organiser des colloques. Obtenir la collaboration des entreprises, utiliser les compétences d’ouvriers et d’employés qui, au fur et à mesure qu’ils prennent de l’expérience produisent de moins en moins et enseignent de plus en plus. Trop d’expériences ont été faites à travers le monde pour qu’on cherche à inventer la roue.
    Beaucoup d'inspiration pour le nouveau chef du nouveau P.Q.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juin 2015

    M. St-Pierre,
    Ayant banni la télévision de ma maison depuis plusieurs années, je viens tout juste d'apprendre par un coup de téléphone, le décès de monsieur Jacques Parizeau, ce grand Québécois, un des plus grands sinon le plus grand. Merci d'être le premier Vigilien à nous en parler ce matin. Ce que vous mentionnez est très vrai. Nous vivons un gaspillage incroyable de talents au Québec. Il n'y a pas qu'ici que nous faisons ce constat, cela fait partie de la grande planification de la mondialisation. Des idiots sont plus faciles à manipuler que des gens instruits. Heureusement plusieurs jeunes nous donnent de l'espoir mais beaucoup se lancent dans ce qui apparaît être la facilité des illusions de consommation.
    Ce sujet est loin d'être clos. Espérons qu'un nettoyage, que dis-je, un récurage en profondeur des mœurs politiques va inciter les jeunes à s'impliquer davantage dans notre avenir commun et les amener à se dépasser.