Des linguistes à la solde du wokisme

«Le français va très bien, merci»...vraiment?

Tribune libre

Un groupe de 18 linguistes francophones originaires du Canada, de la Suisse, de la Belgique et de la France, affirment, dans un essai de 65 pages publié récemment, que «le français va très bien, merci». Selon ces linguistes «chevronnés», il ne faudrait pas s’inquiéter de l’avenir du français ni de sa dégradation aussi bien à l’écrit qu’à l’oral. Bien au contraire, il faudrait s’en réjouir et y voir une saine évolution de la langue, et condamner la prolifération de supposées idées fausses sur la langue française, notamment dans les médias et le milieu de l’enseignement. Dans cette foulée, ils arguent que les anglicismes devraient être perçus comme un enrichissement et qu’il faudrait et, de surcroît, privilégier l’utilisation d’Antidote aux dictées pour apprendre à écrire.

Toutefois, là où le bât blesse avec le plus d’acuité, c’est que les linguistes n’ont considéré dans leur étude que l’aspect formel de la langue en excluant catégoriquement le fait que notre langue incarne aussi et surtout un outil identitaire et culturel.

Par ailleurs, les données du dernier recensement de Statistique Canada, dévoilées l’automne dernier, démontrent sans le moindre doute que le français continue de décliner tant au Canada qu’au Québec. Enfin, je suis d’avis que les pires ennemis de la survie de notre langue sont les médias sociaux qui triturent la structure de la phrase et le lexique en une sorte de jargon incompréhensible réservé exclusivement aux initiés de ce club «sélect».

À mon sens, ces linguistes se conduisent comme des charlatans au service d’une langue dénaturée qui accentue son déclin, voire sa disparition. Leur laxisme éhonté doit être condamné sur-le-champ… C’est une simple question de fierté envers notre valeureuse langue française qui a su surmonter par monts et par vaux les écueils que l’histoire a placés devant elle en terre d’Amérique.


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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