Il y a vingt ans l’Amérique annonça fièrement la « fin de l’Histoire », pensant que leur hégémonie nivellera le monde. Que leur modèle rendra la nation obsolète, tous liés par la doctrine économiste de la mondialisation.
La fin de la nation devait créer ad vitam aeternam une période de prospérité purgée de conflits. Et pourtant…
La pauvreté est galopante. La violence endémique et ceux qui se voulaient les gardiens de ce monde se sont mués en une bande de brigands. Les gouvernements nationaux ont trop rapidement plié l’échine; se sont vendus à la gouvernance mondialisée d’un minuscule groupe d’hommes non-élus, jetant en même temps aux ordures l’idéal démocratique et le droit des nations à décider pour elles-mêmes.
Oui, à peine l’idée d’État-Nation fut elle déclarée dépassée que le monde plongeait dans le chaos économique, la guerre et la pauvreté. Bien sûr, nombre de penseurs s’empressèrent de décrire que la nation n’a plus de sens. Malgré les signes évidents qu’un monde sans nation n’était pas un monde de paix, de coopération et de prospérité.
Le temps fit, bien entendu, son œuvre. Nous voilà dans un aujourd’hui plus incertain que jamais :
Aujourd’hui, n’assistons pas justement au retour de l’État-Nation. Les populations de pays entiers et sur tout le globe (Moyen-Orient, Europe, Asie...etc.) dénoncent le club planétaire qui revendique la gouvernance du monde. Les populations sont-elles obligées de se rebeller par manque de démocratie?
Il semble que l’Histoire n’a pas pris fin, loin de là. Le nouveau clivage s’incarne au travers d’une lutte entre capitalo-mondialistes et États-nationalistes. Une lutte dans laquelle les peuples réclament leur autonomie, le retour de leurs services publics et de leur légitimité parlementaire. Alors qu’une élite réclame l’hégémonie de leur système sur le monde et affirme sa légitimité à diriger une gouvernance mondiale.
Le vent de révolte qui couve et secoue tant de sociétés diverses est l’incarnation même de ce clivage. La tension entre peuples soumis et peuples libres donne déjà lieu à de sanglants conflits. Nous ne pouvons plus guère faire semblant de ne pas voir.
Dépassées les nations? Bien sûr que non! Elles sont même le cœur du prochain grand chapitre de l’histoire. Elles n’ont pas encore livré leur dernier combat pour la démocratie.
Ce combat décidera de l’avenir de la nation ou du destin de la gouvernance mondiale.
M.A. politologue, UDM
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3 commentaires
Archives de Vigile Répondre
14 décembre 2013Le problème pour qu'une nation se révèle au Québec c'est qu'il faut que le peuple conquis arrive à comprendre les avantages d'une nation qui s'assume complètement, puisqu'ils vivent dans une nation de conquérants et ils n'ont pas le courage de changer parce qu'ils ont pris l'habitude de vivre au crochet de l'autre.
Comment faire comprendre au peuple Québécois qu'il serait à leur avantage de devenir un pays quand ils dorment au gaz? La peur, l'indifférence et le dénie de soi c'est dur à défaire mais pas impossible si on uni nos forces et qu'on croit en soi; si on réussit à transmettre ça aux autres on va y arriver. Pour convaincre il faut être convaincant et convaincu soi même au départ et faire une lecture adéquate de la situation au jour le jour. La clarté que les fédéralistes veulent nous imposer c'est l'assimilation et ça les Québécois en général ne l'ont pas encore compris.
Ce sont des gens comme vous M. Guersan dont on a besoin sur vigile pour jeter un peu d'éclairage sur le monde et nous amener à voir plus large dans l'ensemble de la situation mondiale où une petite pognée d'oligarches veulent soumettre les nations à leur dictature. J'aimerais ça avoir vos idées sur la nation québécoise, c'est à dire comment elle pourrait se sortir du cul-de-sac dans lequel elle s'est engagée.
Archives de Vigile Répondre
14 décembre 2013L'état nation dans la Souveraineté politique et l'indépendance économique C'EST L'AVENIR et non pas le passé dépassé.
Il devrait y avoir au moins 1200 états Nations dans le monde pour permettre une véritable cohésion des peuples formant des nations car les systèmes fédéralistes sont des leurres , des restants des colonialismes et des apartheids criminels style RÉSERVES AMÉRINDIENNES .
L'État nation seul permet la paix entre les Nations les Peuples , les Races et les Tribus libérant l'humanité des clans mafieux royalistes ou autres .
Michel Guay
Archives de Vigile Répondre
13 décembre 2013D'abord ce n'est pas l'Amérique qui a fait cette annonce.
La fin de l'Histoire est un concept, ou une idée, qui apparaît d'abord dans La Phénoménologie de l'esprit de Hegel.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ph%C3%A9nom%C3%A9nologie_de_l%27esprit
Elle a par la suite été réinterprétée, au XXe siècle, d'abord par Alexandre Kojève, qui donnait un cours magistral, dans tous les sens du terme, sur ce sujet, à la Sorbonne, par Raymond Abellio dès la parution de l'ouvrage 'Assomption de l'Europe 'en 1952 et remise au goût du jour après la chute du mur de Berlin par Francis Fukuyama, qui s'est contenté de recycler pour les badauds, une suite de concepts qui lui échappent, soyons charitables.
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Fin_de_l%27Histoire_et_le_dernier_homme
Alexandre Kojève soutient en effet que l'histoire est d'ores et déjà finie (depuis le défilé sous les fenetres de Hegel, des troupes de Napoleon, après la bataille de Iena), l'aboutissement de l'état selon ce que précisait Robespierre.
Jacques Derrida et Bernard Bourgeois ont clairement montrés les errements de Francis Fukuyama.
Il y a surtout une « histoire de la pensée de la fin de l'histoire », concept qui a existé de tout temps, une prétention des empires, la mondialisation est l'un de ceux ci.
Je ne sais pas si les états-nations sont moins capitalistes, un stade dépassé, on peut parler de ploutocratie mondiale.
Soutenir que nation veut dire démocratie c'est aller un peu vite en besogne, regardez autour de vous, c'est une condition importante, mais pas suffisante.
On annonce l'irruption des peuples depuis Les Lumières et la révolution francaise, je ne partage pas votre optimisme, sur les conditions actuelles.