Le sens de l'effort aux prises avec la tentation de la facilité

la mauvaise touche

Tribune libre

À mon sens, l’arrivée des calculatrices dans nos écoles a développé chez les jeunes une paresse intellectuelle perverse qui a pour effet de reléguer aux oubliettes les notions acquises dans le cadre de l’apprentissage des opérations mathématiques, le sens de l’effort étant encore une fois substitué par la tentation de la facilité.
À cet effet, je vais vous raconter une petite anecdote fort révélatrice qui s’est passée au deuxième cycle du secondaire par une journée où je surveillais les élèves soumis à un examen de mathématiques.
Tout en me promenant dans les allées, je me suis arrêté devant un élève qui prenait sa calculatrice. Je lui ai alors demandé la raison, il m’a répondu qu’il devait vérifier la réponse à une opération qui consistait à multiplier 6X7. Après lui avoir demandé s’il connaissait la réponse, il m’a répondu par l’affirmative mais qu’il ressentait le besoin de s’en assurer.
Toutefois, au lieu de peser sur 6X7, il appuya sur une mauvaise touche, à savoir 5X7, faussant par conséquent la réponse. Plutôt que de se fier à lui, notre élève indiqua 35 comme réponse…Sans dire un mot, j’ai continué ma route tout en me disant que parfois, la calculatrice peut jouer des tours aux élèves au détriment de leurs acquisitions de connaissances auxquelles ils devraient se fier davantage!
Un élément important sur lequel les concepteurs de la réforme scolaire devraient se pencher devant les nombreuses critiques auxquelles elle est confrontée, au même titre que le retour à l’utilisation de la dictée comme processus d’apprentissage de notre langue maternelle.
Henri Marineau
Québec


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