Après plusieurs semaines d’une saga fertile en rebondissements, l’affaire SNC-Lavalin semble avoir l’heur d’exaspérer certains libéraux qui prônent ouvertement que les ex-ministres Jody Wilson-Raybould et Jane Philott soient expulsés du caucus après la publication d'une conversation téléphonique enregistrée secrètement par l'ancienne ministre de la Justice alors qu'elle s'entretenait avec Michael Wernick, l'ancien greffier du Conseil privé.
À titre d’argument, les tenants de l’expulsion arguent le manque d’éthique professionnel de Jody Wilson-Raybould qui a pris l’initiative de téléphoner à Michael Wernick en enregistrant leur conversation à son insu…. Va pour le manque d’éthique!
Néanmoins, le contenu de l’enregistrement de la conversation vient réaffirmer que les pressions dont est victime Mme Wilson-Raybould sont « entièrement inappropriées » et qu’elles représentent de « l’ingérence politique ». Quant à M. Wernick, il lui répond en disant que le premier ministre ne lui demande pas de faire quoi que ce soit d'inapproprié, et qu'il est «très décidé» sur ce sujet.
À mon avis, le manque d’éthique de l’ex-ministre de la Justice doit être condamné. Toutefois, les preuves manifestes de pressions inapproprièes et d'ingérence de la part de l’ex-greffier, de la garde rapprochée du premier minstre et de Justin Trudeau lui-même ne doivent pas être évincées pour autant.
Par conséquent, je suis d’avis que les deux personnes concernées doivent être convoquées à nouveau par le comité de la justice des Communes d’autant plus que, interrogé sur cette conversation, Michael Wernick a répondu laconiquement qu’il ne portait pas d'enregistreur, qu’il n'enregistrait pas la conversation et qu’il ne prenait pas de notes improvisées… Comme défense, c’est plutôt dérisoire!
En dernière heure...
Une saga qui ne veut pas mourir
Je n’ai jamais compris les motifs qui justifiaient que Jody Wilson-Raybould et Jane Philpott aient fait le choix de demeurer au sein du caucus du Parti libéral du Canada après leurs déclarations clamant l’ingérence de la garde rapprochée de Justin Trudeau, y compris lui-même, dans l’affaire SNC-Lavalin. À mon sens, la congruence aurait dû les amener à démissionner du caucus libéral et à siéger comme indépendantes.
Il ne faut donc pas s’étonner que la grogne règne chez de nombreux militants libéraux québécois qui ne croient pas que les ex-ministres Jody Wilson-Raybould et Jane Philpott, au coeur de l'affaire SNC-Lavalin, devraient rester au sein du caucus de Justin Trudeau, mais qu’elles soient plutôt expulsées du caucus. « Qu’elles parlent ou qu’elles jouent en équipe », lance une militante qui soutient du même souffle que les deux ex-ministres doivent « dire ce qu’elles ont à dire ou se taire ». Une autre voix libérale explique que des militants considèrent les deux ex-ministres comme des « traîtres ». Le fait qu’elles restent au sein du caucus dérange plusieurs militants.
L’affaire SNC-Lavalin domine les discussions politiques fédérales depuis déjà sept semaines. Quel lapin le chef conservateur Andrew Scheer peut-il sortir de son sac? Quelles sorties médiatiques les deux ex-ministres nous réservent-elles? Sommes-nous confrontés à une saga qui ne veut pas mourir?...
Wilson-Raybould refait surface
Un autre chat vient de sortir du sac de l’ex-ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould. Cette fois-ci, elle a présenté au comité de la justice de la Chambre des communes un enregistrement d’une conversation avec l'ancien greffier du Conseil privé, Michael Wernick, dans laquelle elle dit qu'il lui a fait des menaces voilées au sujet des procédures criminelles contre la firme de génie montréalaise SNC-Lavalin.
Dans l'enregistrement datant du 19 décembre 2018, on peut entendre Mme Wilson-Raybould dire qu'elle est «certaine à 100 % qu'elle ne fait rien d'inapproprié». Elle ajoute que cette campagne visant à la convaincre est «entièrement inappropriée» et représente de «l'ingérence politique». L'ancienne ministre dit également à plusieurs reprises qu'elle est «mal à l'aise» d'avoir cette conversation. M. Wernick lui répond en disant que le premier ministre ne lui demande pas de faire quoi que ce soit d'inapproprié, et qu'il est «très décidé» sur ce sujet. «J’ai peur qu’il y ait un conflit, parce qu’il est très ferme à ce sujet… Je l’ai vu il y a quelques heures, et c’est quelque chose de très important pour lui».
Michael Wernick a nié avoir menacé Mme Wilson-Raybould ou avoir exercé des pressions indues sur elle. Au moment où il a comparu pour la deuxième fois devant un comité, le 6 mars, M. Wernick semble avoir appris que sa conversation du 19 décembre avait été enregistrée. Lorsqu'il répondait à des questions sur ses souvenirs au sujet de cette conversation, il a déclaré: «Je ne portais pas d'enregistreur, je n'enregistrais pas la conversation et ne prenais pas de notes improvisées ».
L’opposition, bien sûr, n’a pas tardé à réagir à ces nouvelles révélations. Quant au bureau du premier ministre Trudeau, c’est le silence complet, Enfin, pour ce qui est de Jody Wilson-Raybould, elle a déclaré qu’elle n’avait plus rien à ajouter sur le sujet… Suite au prochain épisode? Les Conservateurs ne lâchent pas le morceau (1er avril)...
Les Conservateurs ne lâchent pas le morceau... (1er avril)
Henri Marineau, Québec
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1 commentaire
Henri Marineau Répondre
5 avril 2019Wilson-Raybould aurait-elle commis de l’ingérence?
Selon le Toronto Star et le Réseau CBC, l’ex-procureure de la Couronne, Jody Wilson-Raybould, aurait posé une série de conditions pour mettre fin à la querelle qu'elle avait avec le premier ministre Justin Trudeau. Et, parmi ces conditions, elle aurait exigé l'engagement que son successeur David Lametti ne fasse pas bénéficier SNC-Lavalin d'un accord de réparation.
S’il s’avérait que ces allégations soient fondées, Jody Wilson-Raybould aurait commis de l’ingérence auprès du nouveau procureur général, David Lametti,, à savoir le même subterfuge qu’elle reprochait à MM Butts et Wernick et même à Justin Trudeau dans l’affaire SNC-Lavalin.
Inutile de dire qu’une telle ingérence viendrait porter ombrage grandement à la crédibilité et la transparence de l’ex-ministre de la Justice et enlever des munitions à l’opposition… Toutefois, un fait demeure, la saga SNC-Lavalin semble vouloir s’éterniser en rebondissements de toutes sortes.