Chasse à l’homme en France après une attaque au colis piégé, non revendiquée

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Lyon | Une vaste chasse à l’homme se poursuivait samedi en France pour retrouver l’auteur présumé de l’attaque au colis piégé qui a fait 13 blessés légers vendredi à Lyon, troisième ville de France, et n’a pas été revendiquée.  


«Tous les moyens sont actuellement mis en œuvre pour parvenir rapidement à l’identification et à l’interpellation de l’auteur des faits», a annoncé le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, en charge de l’enquête. 


«À l’instant où je vous parle, cet acte n’a donné lieu à aucune revendication», a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse à Lyon. 


«Plusieurs dizaines» de témoignages ont été reçus en réponse à un appel à témoins, a-t-il précisé, ajoutant que «de nouvelles photographies de l’individu» allaient «être très prochainement diffusées». 


L’enquête mobilise «90 enquêteurs et 30 techniciens de la police technique et scientifique», assistés par «une vingtaine d’enquêteurs des brigades de recherche et d’intervention locales». 


Sur les lieux de l’explosion, ont été retrouvées au sol «des vis de 2 cm, des billes de métal, sept piles de type LR6, un circuit imprimé, un dispositif de déclenchement à distance [...] et des morceaux de plastique blancs pouvant être des résidus de l’engin explosif», a enfin révélé M. Heitz. 


La section antiterroriste du parquet de Paris a été saisie, les faits ayant été commis «en plein jour dans un lieu particulièrement fréquenté» et en raison du «mode opératoire, l’emploi d’un engin explosif permettant d’atteindre un grand nombre de personnes», a encore indiqué M. Heitz. 


Sur treize blessés légers, «onze ont été hospitalisés» et certains «doivent subir une intervention chirurgicale, afin d’extraire des éclats». 


La photographie du suspect, capté par une caméra de vidéosurveillance municipale, montre un homme «porteur d’un haut sombre à manches longues» et «d’un bermuda clair», poussant un vélo noir. Selon une source proche de l’enquête, il est âgé d’une trentaine d’années. 


Une «faible» charge


«Nous avons un dispositif de vidéoprotection qui est assez étendu, donc on a vu la personne arriver et repartir sur son vélo, peut-être aurons-nous un certain nombre de témoins qui pourront faire avancer l’enquête», a précisé le maire de Lyon et ancien ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, joint au téléphone par l’AFP. 


La ville de Lyon, avec son demi-million d’habitants, est une des plus peuplées de France derrière Paris et Marseille.  


La section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert «une enquête de flagrance des chefs de tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste et d’association de malfaiteurs terroriste criminelle». Toutefois la ministre de la Justice Nicole Belloubet a souligné vendredi soir qu’il était «trop tôt» pour évoquer «un acte terroriste». 


L’homme recherché est suspecté d’avoir déposé un sac ou colis explosif contenant des vis, clous ou boulons devant une boulangerie d’une artère piétonne commerçante dans le cœur de Lyon. 


D’après un dernier bilan, 13 personnes, dont une enfant de dix ans, ont été légèrement blessées, «atteintes aux membres inférieurs», a indiqué Gérard Collomb, précisant qu’une d’entre elles, «un peu plus grièvement blessée», devait être opérée samedi. 


Le maire du 2e arrondissement Denis Broliquier a révélé dans la presse locale que «la charge était trop faible pour tuer». Une source administrative a confirmé à l’AFP que le colis contenait une «charge explosive relativement faible» et avait été «déclenché à distance». 


Dans une première réaction vendredi, Emmanuel Macron a évoqué «une attaque», mais le chef de l’État s’est ensuite montré plus prudent, déplorant «la violence qui s’est abattue» sur les Lyonnais. 


Les faits se sont produits au moment où la France élit dimanche ses députés au Parlement européen. Le pays a connu une vague d’attentats jihadistes sans précédent depuis 2015 qui a fait au total 251 morts. 


Le dernier en date a eu lieu le 11 décembre 2018 à Strasbourg (nord-est), faisant cinq morts et dix blessés.  


Depuis cette fusillade, le plan Vigipirate est resté au niveau «Sécurité renforcée – Risque attentat» sur tout le territoire, signe d’une menace terroriste persistante aux yeux des autorités.