Au travail !

« Notre avenir, un dialogue public »

Lettres : Julien Prud'homme
_ Montréal, le 20 octobre 2006

M. Bouchard veut nous faire travailler plus. Fort bien! Je lui suggère de commencer à prêcher par l'exemple. Car, depuis une année, c'est la croisade des «lucides» qui se distingue par sa paresse et la stagnation de son discours, bien plus que par sa rigueur au travail.


C'est bien de la paresse de n'offrir que des sermons moralisateurs quand cela fait un an qu'on plaide l'urgence de projets concrets. Où est-il, le dynamisme bridé de la communauté d'affaires, dont M. Bouchard s'est fait le porte-parole ? Englouti avec le projet «rigoureux» du casino qu'elle voulait construire à coups de milliards sans même une réelle étude de marché ? Qui, des «lucides» et des Chambres de commerce, nous présentera enfin un projet d'envergure qui soit le fruit d'un réel travail, ni opaque, ni improvisé ?
C'est aussi de la paresse que de faire autant de bruit à partir d'aussi mièvres données. Nous voulons tous faire mieux, mais, en vérité, quelle est la réelle mesure de notre économie ? Un an après leur manifeste, les «lucides» n'ont guère plus à offrir que des moitiés de chiffres tirés hors de leur contexte, choisis de manière bien sélective et assemblés à l'avenant par rien d'autre que des slogans. À la sortie du manifeste, plusieurs scientifiques et experts ont utilement nuancé le constat «lucide» à l'aide de chiffres complets sur, par exemple, les défis assurantiels du vieillissement ou la vraie nature des hausses de coûts en santé. Pourtant avides de débats, les «lucides» ne se sont jamais joints à cette discussion. Si bien qu'après un an d'appel à la réflexion, on a tout entendu de leurs pleurnicheries sur leurs éléphants blancs (le casino, le Suroît, le CHUM à Outremont), mais on ne sait toujours pas en quoi leurs seules propositions concrètes à ce jour, comme la hausse des droits de scolarité, sont de vrais projets de bâtisseurs.


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