Accusation de viol contre Polanski: cette fois, l’intelligentsia le fuit

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Lester manque l'essentiel : c'est la solidarité juive qui a permis à Polanski de trouver des appuis hexagonaux


Alors qu’il lance son film J’accuse, sur l’affaire Dreyfus, Roman Polanski met la «gauche caviar» dans l’embarras. Il fait face à une nouvelle accusation de viol, qu’il nie avec véhémence. Valentine Monnier affirme qu’elle a été «rouée de coups» et violée par Roman Polanski à l’âge de 18 ans, en 1975.  


Si l’élite intellectuelle et la gauche médiatique parisienne s’étaient portées à sa défense lorsque les États-Unis ont tenté de l’extrader il y a 10 ans, cette fois, l’intelligentsia reste discrètement circonspecte et des manifestantes féministes ont perturbé la première de son film.   


Polanski a fait face en 1977 à six chefs d’accusation pour avoir saoulé et drogué une fillette de 13 ans afin de la violer. À la suite d’une négociation de plaidoyer, il s’est simplement reconnu coupable de «relations sexuelles illégales avec une mineure» et a été condamné à 90 jours de prison. Libéré après 42 jours, il a appris que le juge, qui estimait désormais la peine insuffisante, envisageait de le condamner à 50 ans de prison. Il s'est alors enfui en France, pays dont il possède la citoyenneté. 


En septembre 2009, Polanski a commis l’imprudence de se rendre à un festival de cinéma à Zurich, où il a été arrêté à la demande des États-Unis. Mais la Suisse a refusé de l’extrader. Elle cédait ainsi aux pressions de la France. Le président Sarkozy et le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner avaient demandé des explications à la Suisse au sujet de leur illustre citoyen. 


L’ancien ministre français de la Culture, Frédéric Mitterrand (neveu de l’ancien président), s’était lui aussi porté à la défense de Polanski. Rappelons qu’il s’est vanté, dans un roman autobiographique, d’avoir fait du tourisme sexuel en Thaïlande.  


Difficile, sinon impossible, d’extrader des Français de leur pays pour des relations sexuelles avec des mineurs. Un prédateur sexuel français, qui a commis des crimes contre des mineurs au Canada, vit des jours tranquilles en France dans une congrégation d’Oblats de Strasbourg. Accusé d’avoir agressé des enfants au Nunavut, le père Johannes Rivoire est retourné en France en 1993 après avoir vécu plus de 30 ans au Canada. La CBC a découvert au début de 2019 que le Canada avait suspendu son mandat d'arrêt contre l’oblat qui faisait face à des accusations d’agression sexuelle contre des mineurs. Ottawa refuse de dire pourquoi, invoquant la confidentialité des communications entre États. Le fait que la loi française interdise l'extradition de ses citoyens pour crimes sexuels y est sans doute pour quelque chose. 


Pour revenir au cas Polanski, si le réalisateur de Rosemary’s Baby et de Chinatown avait été un inconnu ou, pire, une personne méprisée par l’intelligentsia et la gauche de salon, personne ne serait venu à sa défense et il aurait été extradé aux États-Unis en 2009. 


Mais, puisqu'il est membre en règle de l’internationale des gens célèbres progressistes, Hollywood, Paris et la Côte d’Azur se sont mobilisés pour le soutenir en lui trouvant des excuses: il s'agit d'«une vieille affaire» et «sa victime elle-même lui pardonne et veut tourner la page». Pour faciliter son pardon, Polanski a versé à cette victime la somme de 225 000$. Un autre agresseur d’enfants a dû casquer beaucoup plus. Michael Jackson aurait versé 200 M$ pour acheter le silence des parents d’une vingtaine de ses victimes


Des gens riches évitent ainsi d’avoir à subir les conséquences pénales de leurs turpitudes. Heureusement pour la justice, les États-Unis maintiennent toujours leur demande d’extradition de Polanski, qui demeure donc sur la liste rouge d’Interpol, ce qui le rend passible d’arrestation dans 188 pays.  


Le «deux poids, deux mesures» pour des crimes sexuels passés de personnalités adulées de la gauche de salon, ça nous touche aussi ici, à Montréal. L’Université Concordia a honoré une prédatrice sexuelle en acceptant que son Institut de recherches et d’études féministes porte le nom de Simone de Beauvoir, comme expliqué dans un précédent billet de blogue.




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