Ottawa réécrit l'histoire pour cacher le vrai « Père » de la Confédération
21 avril 2017
Complément d'informations confirmant le rôle primordial joué par George Brown dans le Pacte de 1867 :
Dictionnaire biographique du Canada
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Pourtant, c’est cette affirmation qui permit de trouver une issue lorsque, le jour même où parut ce rapport, le gouvernement Macdonald-Taché tomba. Brown sut immédiatement mettre à profit cette nouvelle crise ; il fit savoir aux chefs conservateurs qu’il était prêt à leur accorder son appui, comme à tout autre ministère, s’ils étaient décidés à prendre les mesures voulues pour résoudre la question constitutionnelle. Ils étaient maintenant prêts à l’écouter. Le 17 juin, John A. Macdonald et Alexander Galt*, un des principaux partisans d’une fédération de l’Amérique du Nord britannique, eurent un entretien avec Brown dans sa chambre de l’hôtel Saint-Louis. Cartier se joignit un peu plus tard à la discussion. On en arriva bientôt à la conclusion que la seule solution était « le principe d’une fédération, suggéré dans le rapport du comité de M. Brown », et qu’il faudrait commencer par pressentir les provinces de l’Atlantique, pour tenter d’arriver à une union générale de l’Amérique britannique. Brown avait bien envisagé cette vaste union comme but final, mais il estimait que les recommandations faites plus tôt à ce sujet par les conservateurs étaient prématurées, et ne servaient qu’à détourner l’attention du public afin d’éviter d’avoir à prendre des mesures sur les problèmes constitutionnels internes du Canada. Mais, puisque les conservateurs avaient maintenant accepté l’idée de constituer en fédération l’union canadienne, il ne voyait qu’avantages à y inclure les autres colonies si c’était possible. Il accepta, mais à contrecœur, de faire partie du gouvernement avec deux partisans réformistes. La nouvelle coalition, formée dans le but de créer une confédération, jouirait d’un pouvoir remarquable au parlement, puisqu’elle aurait l’appui des Grits de Brown, qui avaient la majorité dans le Haut-Canada, et celui des bleus de Cartier, qui avaient la majorité dans le Bas-Canada. On était enfin sorti de l’impasse. George Brown avait été l’instigateur des pourparlers et du mouvement en faveur d’une forme d’union totalement nouvelle.
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En octobre eut lieu la conférence de Québec, qui réunit un plus grand nombre de délégués, afin de mettre au point la Confédération dans tous les détails. Là encore, Brown joua un rôle primordial au cours de cette assemblée d’une importance toute particulière ; il était, après tout, le plus éminent représentant des intérêts provinciaux les plus puissants : ceux de la future province d’Ontario.
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Et il voulait que les autorités provinciales jouent un rôle simple et apolitique, puisque leur juridiction s’exercerait sur des sujets « insignifiants ». Brown estimait qu’établir la représentation basée sur la population au gouvernement central (autre proposition qu’il soumit) suffirait à donner au Haut-Canada la voix qui lui revenait sur les sujets d’intérêt national importants et que les régimes provinciaux s’occuperaient des questions régionales, qui divisaient la population mais étaient essentiellement locales, en dehors des hautes sphères de la politique. C’était là une vision confuse, mais du moins cela trahissait-il d’excellentes intentions de la part d’un homme politique « régional » devenu homme d’état de la Confédération.
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Après la clôture de la conférence, Brown fut l’un des premiers à présenter au peuple canadien le projet véritable de confédération tel qu’il est contenu dans les 72 Résolutions de Québec. Dans son cas, ce fut par le truchement d’un important discours qu’il prononça à Toronto le 3 novembre. Un peu plus tard, il s’embarqua pour l’Angleterre. On l’avait choisi pour entamer les pourparlers relatifs à la Confédération avec le gouvernement impérial, et pour traiter du transfert des terres du Nord-Ouest, qu’exploitait la Hudson’s Bay Company, afin de les intégrer dans ce grand projet de confédération. Au cours du mois de décembre, il traita de ces questions avec le gouvernement britannique et avec les chefs de l’opposition, à Londres. On discuta également de la défense de l’Amérique du Nord britannique, question rendue pressante par le raidissement des rapports avec les États-Unis, consécutif à la guerre de Sécession qui allait bientôt se terminer par victoire du Nord. Il revint au début de 1865, assuré de l’approbation britannique au projet de confédération, plein d’espoir au sujet du transfert des terres du Nord-Ouest, mais inquiet devant la façon dont l’Angleterre semblait toute prête à laisser des colonies encore faibles « se débrouiller » en face de la menace possible des États-Unis.
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Pendant son séjour en Angleterre, Brown avait pris une part active à l’élaboration des solutions à ces problèmes si importants pour le mouvement de la Confédération. L’essentiel, maintenant, était de s’assurer de nouveau de l’appui des provinces maritimes et, là encore, après le retour de la mission au Canada, Brown eut un rôle décisif à jouer.
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. On se souvient par-dessus tout de la réussite de Brown dans le domaine du journalisme et du rôle qu’il joua au sein du parti libéral et dans l’avènement de la Confédération. Lord Monck*, qui était gouverneur général à l’époque de la Confédération, l’avait appelé « l’homme qui, en 1864, avait rendu possible le projet de confédération ».
http://www.biographi.ca/fr/bio/brown_george_10F.html