Pourquoi j’adhère au projet de la Coalition pour la Constituante?
22 juillet 2012
Madame,
Dans les premiers moments de la lecture de votre commentaire, j’ai cru que c’était Mme Françoise David qui me répliquait, mais quelle surprise!, c’était vous, ma collègue de la Coalition pour la Constituante.
Or, il m’est presque obligatoire de vous désillusionner sur quelque aspect qui soit des régimes non capitalistes. Vous mentionnez l’accessibilité et la gratuité de l’éducation, l’accessibilité à la propriété (maison?) et l’alimentation de qualité :
• La gratuité (?) était compensée par l’endoctrinement idéologique obligatoire.
• La majorité des places disponibles aux études supérieures étaient réservées aux rejetons des camarades plus égaux que les autres. Ce qui restait était éventuellement disponible aux étudiants qui travaillaient fort, en démontrant beaucoup de talent.
• Malgré la spéculation galopante, que l’État vraiment démocratique peut aisément contrôler, l’accessibilité à la propriété est beaucoup plus grande ici que jadis, dans les pays du bloc soviétique.
• L’État communiste faisait semblant de payer ses citoyens-sujets (il était obligatoire pour tous les citoyens-sujets moins égaux d’être employés) aux tarifs répartis selon la scolarité et l’ancienneté, sans aucune mesure relative à la productivité. De retour, les citoyens-sujets faisaient semblant de travailler et pour se compenser, ils volaient, puisque tout était la propriété collective. Les cadres supérieurs provoquaient des pénuries artificielles (patates, bananes, papiers hygiéniques, souliers, etc.) pour toucher des pots-de-vin, en plus du prix de vente officiel. Et ainsi de suite, sans parler vraiment des famines provoquées intentionnellement par les camarades bien-pensants pour punir et dompter la population d’une région.
Croyez-moi, c’était un véritable cercle vicieux cruellement kafkaïen.
Pour finir, je suis tout à fait d’accord avec Mme Hannah Arendt : l’activité économique doit rester du domaine privé.
Cependant, personne dans la condition de Robinson Crusoé, seul sur une île isolée, ne peut devenir millionnaire et encore moins milliardaire. Or, la logique l’impose, les riches doivent leurs richesses à la société. Ainsi, la question de la redistribution de la richesse ne fait plus l’objet de discorde fondamentale. La vraie question est comment cette richesse est redistribuée et qui contrôle cette redistribution. Est-ce des gens désintéressés, honnêtes, imputables de leurs éventuelles malversations et agissant selon des règles et lois justes, équitables et décidées démocratiquement par l’ensemble des citoyens, ou il s’agit des groupes de gens intéressés, sans scrupules, établissant eux-mêmes des règles et des lois d’exception et iniques à leur guise, et surtout préoccupés par leur propre enrichissement et non-imputabilité?
C’est précisément là, Madame Favreau, où notre Coalition pour la Constituante trouve son sens, sa justification, sa raison d’être.
Jan Stohl, candidat de la Coalition pour la Constituante à Bourget