Que faites-vous donc sur Vigile, à vouloir nous maintenir dans l’impasse du « bluff québécois »?
30 novembre 2018
M. Pomerleau, Je me permets d'intervenir de nouveau sur ce fil dans l'espoir de contribuer à l'avancement des idées politiques porteuses de renouveau. Le Québécois qui est Québécois francophone est un Canadien-français, mais il l'exprime d'une autre façon. Le Québécois tout court est un Canadien anglais ou un Canadien français (qui se dit Québécois francophone). Il n'y a pas d'opposition d'intérêt au sein d'une même nation socio-historique.
L'opposition au sein des nations du Québec se trouve entre les privilèges de la minorité anglo-saxonne ( pleins droits et pleine reconnaissance politique pan-canadienne, avantagés en éducation et en santé, etc.) et ceux qui veulent pérenniser leur existence au moyen d'une reconnaissance politique conséquente.
L'État du Québec est le reflet de ces contradictions nationales, parmi d'autres. En général, l'État du Québec n'a jamais pu faire valoir les droits politiques de la majorité démographique. Si c'était le cas, la question nationale ne se poserait pas. L'État ne crée pas la nation, la nation précède l'État. L'État est une création politique - une superstructure politique - alors que les nations sont des réalités sociologiques avant tout. Les Norvégiens n'avaient pas d'État avant de devenir un pays, et il existe plusieurs exemples de cas semblables ou de cas atypiques. Autrement dit, si des États et des pays se créent, les nations, elles, se forment dans la matrice du temps. Elles existent souvent indépendamment des États et des pays. Les Canadiens-français et les Québécois francophones sont identiques dans l'absence de reconnaissance politique nationale et par le manque d'un État qui assure leur pérennité. Je ne propose pas que l'État représente forcément une seule nation, comme au Québec, mais les nations représentées doivent être également reconnues et jouir de la pleine égalité politique. Le Québec doit reconnaître la nation canadienne-anglaise et la nation canadienne-française (Québécois francophones, si tu préfères). Mais il y aurait mieux à faire, de le faire là où ça compte, au fédéral.