La modération n’a pas toujours meilleur goût
3 août 2023
Bonjour M. Marineau,
Tripotage des notes, modération statistique des notes, injustice flagrante, démarche de modération; voilà des mots qui portent en eux-mêmes un sérieux questionnement lorsque nous parlons d’éducation et d’instruction envers nos jeunes.
L’esprit de la modération est vieux comme le monde; il souhaite l’absence de trouble, l’absence d’exagération dans les plaisirs de la vie, et par le fait même, la découverte d’une lente progression vers la connaissance. Il semble donc que nos élites de l’Éducation aient perdu le véritable sens de la modération.
Les talents furent distribués inégalement, ce qui n’excuse pas les échecs scolaires. L’effort, le travail doivent être inculqués d’abord par nos maîtres d’école à cette jeunesse inculte et ignorante afin d’acquérir des notions de base, lesquelles permettront à chacune et à chacun le dépassement de soi. Sortir de notre ignorance graduellement exige le respect du rythme de chacun, et donc, la modération, ce que le XXe siècle n’a pas compris : il faut faire vite et de plus en plus vite.
Il semble que c’est plutôt le laxisme qui a pris la place de la modération : n’avons-nous pas confondu les termes? La rigueur dans le travail et l’effort à l’apprentissage ont été remplacés par des machines, par l’informatique et, de plus en plus, par ce qui est faussement appelé "l’intelligence artificielle". Ce n’est pas d’hier que nous faisons fausse route en éducation de notre jeunesse…
La première qualité d’un enseignant doit de nouveau être promue : la patience, celle qui sait faire oeuvre de modération et de discernement dans cette distribution des talents et qui permet alors d’orienter nos jeunes vers l’actualisation de leur capacité intellectuelle respective.
Oui, il faut ralentir, il faut modérer, il faut reprendre contact avec l’intelligence de nos jeunes en herbe et ne pas rater le virage de l’Éducation et celui d’Instruire avec un grand «É» et un grand «I». Il faut réapprendre à placer les priorités à la bonne place sinon nous creusons notre tombe de plus en plus rapidement.
François Champoux, Trois-Rivières