Les sceptiques seront confondus
12 novembre 2011
Monsieur Le Hir,
Je désire vous remercier pour vos deux derniers textes qui sont des pièces d'anthologie en matière d'analyse politique et de vulgarisation des principes juridiques fondamentaux qui sont à l'origine de ce que l'on appelle "l'État de droit". En tant que citoyen, avocat de profession, ma confiance en notre système démocratique, qui a parmi ses fondements la séparation des trois pouvoirs selon Montesquieu, a été revigorée par l'exercice qui s'est déroulé sous nos yeux.
Le gouvernement Libéral a tenté une fois de plus d'abuser de ses prérogatives de façon à subordonner le pouvoir judiciaire à ses impératifs politiques et il a lamentablement échoué... Si Charest pensait pouvoir répéter le désolant spectacle qu'il nous a offert à l'occasion de la Commission Bastarache, il doit être aujourd'hui amèrement déçu et inquiet... Nous jugerons éventuellement cette Commission Charbonneau à ses résultats, mais pour le moment, les trois pouvoirs semblent s'être repliés sur leurs territoires respectifs !
À partir du moment où, de gré ou de force, l'exécutif confère au judiciaire les pleins pouvoirs pour examiner sa conduite, il perd le contrôle. Si le gouvernement Libéral en est venu à agir de la sorte, c'est parce que c'était nécessaire. Nécessaire pour la survie du Parti ou nécessaire pour notre société ? Et le Parti Québécois, qui a beaucoup exercé le pouvoir au cours des dernières décennies, est-il prêt à se soumettre lui aussi à l'examen et au traitement ?
J'espère que le pouvoir politique dans son ensemble sera soumis par cette Commission au traitement de type "pontage coronarien" dont il a clairement besoin ! Il va falloir décrasser les artères de notre société pour lui permettre de vivre quelques années de plus, le temps de faire le travail d'introspection qui lui incombe et, par voie de conséquence, de lui donner la chance de mener à terme son grand projet, celui de l'indépendance !