Accusé d'intimidation physique par l'opposition, Trudeau s'excuse aux Communes

Un vulgaire petit «bully» de cour d'école





Accusé d’intimidation physique par les partis d’opposition, Justin Trudeau a dû s’excuser pour son comportement après avoir bousculé des députés en pleine Chambre des communes mercredi.

Les images captées par la caméra montrent le premier ministre impatient se lever de son siège et traverser le plancher de la Chambre, pour empoigner le whip conservateur, Gordon Brown, et le tirer vers son siège.

Ce dernier était pris derrière un groupe de députés du NPD, alors qu’un vote sur une motion visant à limiter le temps de débat sur le controversé projet de loi de l’aide médicale à mourir devait être débattue.

Le premier ministre y a vu une tactique de la part du NPD pour ralentir les travaux de la Chambre.

La députée néo-démocrate Ruth Ellen Brosseau qui se trouvait derrière le premier ministre a reçu un coup de coude de sa part à la poitrine et a dû s’absenter de la Chambre, manquant ainsi son vote.

«J’étais dépassée par les événements et j’ai dû quitter la Chambre pour m’asseoir dans le hall d’entrée. J’ai manqué le vote à cause de cela», a-t-elle déclaré en Chambre à la suite de l’incident.

M. Trudeau a immédiatement pris la parole pour présenter ses excuses. «Je veux lui exprimer mes excuses sans réserve pour mon comportement et mon geste», a-t-il soutenu, quittant plus tard la Chambre sans s’expliquer davantage.

«On va avoir le temps de s’en parler, j’en suis certain», s’est-il contenté de répondre à la presse.

L’affaire a été référée à un comité de procédures parlementaires à la demande du député conservateur Peter Van Loan. Il a fait valoir que les privilèges parlementaires de la députée avaient ainsi été violés, puisqu’elle avait raté son vote.

«On voit cela dans les livres d’histoire du 19e siècle. Je n’ai jamais vu une telle chose de mon vivant, a lancé M. Van Loan. C’est clair que la Chambre devrait voter pour étudier et faire des recommandations pour éviter cela dans le futur», a-t-il ajouté.

Le président de la Chambre, Geoff Regan, a affirmé qu’il n’était «pas approprié de malmener d’autres députés».

La députée du NPD, Niki Ashton, s’est dite «traumatisée» par le comportement du premier ministre. «Toutes femmes ou quiconque dans la Chambre ne se sentent pas en sécurité et sont profondément troublés par la conduite du premier ministre», a-t-elle lancé.


Ce qu’ils ont dit...


«Je suis outré, c’est inacceptable, je ne peux pas croire qu’on vit ça dans un parlement au Canada. Ce serait n’importe quel parlementaire qui aurait agi comme ça, ce serait inacceptable, puis ça vient du premier ministre.»


– Rhéal Fortin, chef intérimaire du Bloc québécois

«C’est un geste inacceptable, c’est certain. C’est une surprise. J’ai vu des gestes disgracieux au cours des 30 années souvent, mais de la part d’un premier ministre lui-même non.»


– Louis Plamondon, député bloquiste et doyen de la Chambre des communes

«Ce qui compte, c’est que le premier ministre s’est excusé sans réserve aujourd’hui et deux fois plutôt qu’une. Il n’y avait rien d’intentionnel qui est survenu.»
- Judy Foote, ministre libérale

«Ce qu’il aurait dû dire, c’est : «J’ai perdu mon calme, j’ai perdu le contrôle et je m’excuse sans réserve. Je n’aurais pas dû faire cela et je suis très désolé.» Mais ces mots ne sont pas sortis de sa bouche.»


– Peter Julian, leader parlementaire du NPD

«De toute évidence, ce n’est pas un environnement respectueux (...) Je n’ai jamais vu rien de tel de la part d’un premier ministre de tous les partis.»


– Andrew Scheer, député conservateur


«C'est tout à fait inacceptable et indigne de quelque député que ce soit, et surtout du premier ministre de tous les Canadiens. Ce qui s'est passé est inacceptable!»


– Gérard Deltell, député conservateur


«Je ne pensais jamais entendre à la Chambre, en devenant députée, des excuses que j'entendais chez les maris violents de la maison d'hébergement, où j'étais intervenante pour les femmes victimes de violence. On entendait des maris violents nous dire qu'ils n'avaient pas fait exprès, qu'ils ne voulaient pas leur faire mal. Je m'excuse. Il n'y a aucune excuse.»


– Brigitte Sansoucy, députée du NPD



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