La STASI canadienne : Le silence des agneaux
16 septembre 2010
Les intellectuels canadiens reviennent sur les mesure de guerre de 1970:
http://www.vigile.net/TRUDEAU-S-DARKEST-HOUR
JCPomerleau
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Sortir des illusions référendaires
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Revenir à la realpolitik
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La géopolitique répond à cette question
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Pour ajouter à l'argumentaire de Me Néron sur impeachment de Trudeau
Réseau libéral
Le règne de la technocratie rouge
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L'oppressante rectitude politique
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Le sport est une composante essentielle de l'existence nationale
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L'empire maritime atlantiste contre la puissance terrestre euro-asiatique
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Bastien sert aux souverainistes une leçon politique
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Kenney et Trudeau vont s'unir contre le Québec
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L'aliénation de l'Alberta est une occasion pour le Québec
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Rien ne va plus pour Pee Wee Trudeau
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L'histoire et la géopolitique répondent à cette question
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Élections fédérales et guerre froide proche-orientale
16 septembre 2010
Les intellectuels canadiens reviennent sur les mesure de guerre de 1970:
http://www.vigile.net/TRUDEAU-S-DARKEST-HOUR
JCPomerleau
15 septembre 2010
"Demography is destiny" (disent les anglo-saxon).
Votre lecture est exacte la démographie du peuple "canayen" a forcer les Anglais à consentir à l'Acte de Québec de 1774. Cekla est très clair dans les communications de Carleton (1767-68): Il s'agit de la reconnaissance de jure d'un État nation, français et catholique.
En 1760, les anglais se sont buté à ce que Aristote appel l'État organique.
JCPomerleau
15 septembre 2010
S'il y a une preuve qui ressort clairement de cette pièce de théâtre c'est ce qu'on appel en terme juridique: Une preuve de caractère sur Jean Charest. On voit clairement jusqu'où il peut se rendre pour instrumentaliser les institutions judiciaires afin de sauver sa peau. On imagine que le même "pattern" se joue avec la Caisse de dépôt, Hydro Québec. etc...
Trop tard, il n'y a rien à faire pour sauver le soldat Charest, pour lui le compte à rebours est en effet commencé. La mission maintenant est de sauver la marque de commerce du PLQ; le dernier porte ballon fédéralise au Québec. Après le PCC (de Mulroney) et le PLC, il ne reste plus grand monde de crédible pour défendre le statu quo.
JCPomerleau
12 septembre 2010
La manifestation aura lieu en même temps que le Congrès mondial de l'énergie qui se tient au Palais des Congrès:
........
Le congrès est organisé par le Conseil mondial de l'énergie (CME), un organisme qui réunit les producteurs de pétrole, de gaz, de charbon, d'énergie nucléaire et d'hydroélectricité.
Près de 300 conférenciers participeront à des ateliers et à des colloques. L'éditorialiste en chef du quotidien La Presse, André Pratte, animera deux de ces ateliers, dont une conférence des ministres canadiens, fédéral et provinciaux, responsables de l'énergie.
(...)
Par ailleurs, la participation à ce congrès de quelques environnementalistes, dont Steven Guilbeault, d'Équiterre, fait réagir les opposants. «Ces soi-disant environnementalistes ne font que donner une fausse caution écologiste aux discussions, derrière des portes closes, des grands pollueurs de la planète», déplore Cameron Fenton, du Campement climatique.
* Les billets pour le congrès se vendent entre 1 000 $ et 3 800 $. Un événement public, appelé Expo Énergie, se déroulera parallèlement. L'ex-chef du PQ, André Boisclair, en est le porte-parole.
http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/archives/2010/09/20100912-052800.html
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Pour défendre la politique du Maître chez nous (ironie): André Pratte, Steven Guilbeault, d'Équiterre, André Boisclair
JCPomerleau
11 septembre 2010
Vigilance Énergie: Quelques éléments d'une campagne médiatique efficace:
Le réveil du journal Le Devoir:
Lettre de M Daniel Breton et André Bélisle
(Les auteurs sont respectivement président de Maîtres chez nous-21e siècle et président de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA).)
Le Devoir: http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/295995/gaz-de-schiste-des-faits-qui-commandent-un-moratoire
Le Devoir; le portrait sans complaisance d'André Caillé; l'homme du gaz.
(...)
Quand le Québec entreprend de s’attaquer à son bilan de gaz à effet de serre (GES) en 2003, André Caillé propose de hausser les émissions à 4 % au-dessus du niveau de 1990 plutôt que de cibler –6 % en vertu du protocole de Kyoto. L’ancien p.-d.g. de Gaz métro, qui a fait acheter à Hydro-Québec un important bloc d’actions de cette société, lance alors l’idée de construire 12 centrales thermiques au gaz sur la frontière étasunienne pour approvisionner «d’urgence» le Québec, raconte Daniel Breton, de Maîtres chez nous au 21e siècle, «une fausse urgence puisque que c’était l’effet de sa politique à 3 cents». Le premier projet sera celui du Suroît, qu’une mobilisation citoyenne et écologiste sans précédent mettra en échec.
Mais André Caillé «déjouera l’opinion publique et le milieu écologiste, poursuit Daniel Breton, en faisant autoriser la construction d’une autre centrale thermique le même jour où Québec abandonnait le Suroît», soit celle de Bécancour, propriété de TransCanada Énergie.
«Le pire, poursuit ce militant en première ligne maintenant contre les gaz de schiste, c’est que la direction d’Hydro va refuser de se transformer au gaz naturel pour une maigre somme de 120 millions sa centrale au kérosène de Bécancour. Aujourd’hui, en raison de la stratégie d’André Caillé, on a versé près d’un demi-milliard à TransCanada pour qu’elle ferme sa centrale de Bécancour parce que le gaz coûte trop cher. Ça ne coûterait rien à Hydro-Québec de fermer sa propre centrale! On paye pour le dogme du tout au privé!»
Le milieu écologiste accuse encore André Caillé d’avoir torpillé le projet de moteur-roue, d’avoir démembré le service écologique de la société d’État et d’avoir englouti des dizaines de millions dans l’exploration du golfe pour finalement céder le tout au secteur privé, y compris à des entreprises parmi lesquelles on retrouve aujourd’hui André Caillé.
(...)
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/296037/comment-andre-caille-est-devenu-la-bete-noire-des-ecologistes
Pour en savoir plus:
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/296035/qui-sont-les-acteurs-derriere-les-gaz-de-schiste
ARTICLES
Une mission impossible
11 septembre 2010 Actualités sur l'environnement
Qui sont les acteurs derrière les gaz de schiste?
11 septembre 2010 Québec
Survol des entreprises qui convoitent le gaz au Québec
11 septembre 2010 Québec
Les gaz de schiste - Et dire qu'on voulait importer
11 septembre 2010 Québec
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M Daniel Breton (punché) chez Dutrizac (98,5) :
http://mcn21.org/mcn21-dans-l-actualite/dans-la-presse/site/dutrizac-l-apres-midi-o-98-5-fm
Ce ne sont là que quelques élément d'impact médiatique de la campagne d"information de Vigilance Énergie. Les TV et Radio ont abondamment couvert le sujet du gaz de schiste avec une perspective fort critique dernièrement.
Bref, la "boule schiste" d'André Caillé passe de plus en plus mal dans l'opinion publique.
JCPomerleau
8 septembre 2010
Des droits cédés dans des circonstances nébuleuses à des petites entreprises qui servent de "front". Qui se cache derrière Pilatus Energy AG ?
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Le Devoir, 8 Septembre 2010
Du pétrole de schiste sur l'île d'Anticosti?
Pétrolia aurait découvert des formations rocheuses prometteuses
(Alexandre Shields)
(...)
"Fait étonnant, les permis détenus aujourd'hui par le secteur privé ont été cédés par Hydro-Québec en 2008, en contrepartie d'une «redevance prioritaire» sur la production pétrolière. Hydro n'a pas précisé le montant de ladite redevance. La société d'État avait déjà effectué des forages exploratoires et des relevés sismiques sur Anticosti, mais, semble-t-il, sans succès."
(...)
Selon le Registraire des entreprises du Québec, le premier actionnaire de Pétrolia est Pilatus Energy AG, une compagnie qui a pignon sur rue en Suisse et dont le président réside aux Émirats arabes unis.
http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/295718/du-petrole-de-schiste-sur-l-ile-d-anticosti
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JCPomerleau
7 septembre 2010
À lire pour connaitre la vraie nature de la Loi sur les mines et les droits d'explorations (claims):
L’incroyable mais véridique histoire du « free mining » au Québec
http://www.lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=2479
JCPomerleau
7 septembre 2010
La riposte aux libéraux s'organise:
Lancement du Mouvement Vigilance Énergie
Les groupes environnementaux, dont l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), la Fondation Rivières, Greenpeace, Nature Québec, MCN21, le Mouvement Sortir le Québec du Nucléaire, et « Mobilisation Gaz de Schiste » - convient les médias à un point de presse afin de souligner le lancement du Mouvement Vigilance Énergie. Face à l’urgence actuelle en matière d’énergie au Québec (gaz de schiste, nucléaire, pétrole, etc.) et l’incohérence du gouvernement qui n’a d’égal que l’irresponsabilité dont il fait preuve, les groupes font front commun pour remettre le Québec sur les rails en matière d’énergie.
Quoi : Lancement du Mouvement Vigilance Énergie
Quand : Mercredi, le 8 septembre 2010, 10 h 30
Où : Salle des Boiseries (J-2805), de l’UQAM, pavillon Judith-Jasmin, 1455, rue Saint-Denis, Montréal
Une invitation de : Attention Fragile, l’AQLPA, Centre Québécois du droit de l’environnement, Eau Secours !, Fondation Rivières, Greenpeace Québec, MCN21, Mouvement au courant, Mouvement Sortir le Québec du Nucléaire, Nature Québec, Regroupement citoyen « Mobilisation Gaz de Schiste », STOP, et le Réseau Québécois des groupes écologistes.
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http://www.mcn21.org/communiques/article/lancement-du-mouvement-vigilance
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JCPomerleau
7 septembre 2010
Entre le laisser faire qui mène au pillage actuel de nos ressource et la soviétisation,il existe un modèle à suivre pour que le Québec tire le maximum de ses ressources: La modèle Norvègien.
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(...)
C’est pour ce faire une tête sur cette stratégie à suivre que Mme Marois s’est rendue en Norvège en Juillet dernier (2008). Elle était accompagnée par M Camil Bouchard, lequel a livré un compte rendu, au journal Le Devoir des bénéfices que ce pays tire sa stratégie (Pourquoi pas un partenariat avec eux ?) :
« (…) « Le PQ croit avoir trouvé un cheval de bataille pour rendre concrètes les aspirations souverainistes : l’exploration et l’exploitation des gisements de pétrole et de gaz que recèlent le lit du Saint-Laurent et le site de Old Harry au large des îles de la Madeleine. Le gouvernement fédéral n’a toujours pas délivré de permis pour l’exploration de ces gisements. Les négociations entre Québec et Ottawa à ce sujet achoppent. Le Québec n’a pas les pleins pouvoirs pour lancer ce grand projet d’autosuffisance énergétique. « Quand on dit ça aux gens, ils sont outrés », a fait valoir Mme Marois. Le potentiel d’hydrocarbures représenterait un minimum de 20 milliards en redevances et autres revenus sur dix ans, avance-t-on au PQ.
La chef péquiste et le porte-parole en matière d’environnement, Camil Bouchard, ont effectué à la fin de juillet une mission en Norvège qui « concilie l’exploitation de ses ressources gazières et pétrolières avec le développement durable », ont-ils affirmé.
À l’instar de l’État norvégien, le gouvernement du Québec doit être le maître d’oeuvre de l’exploitation pétrolière et gazière au Québec. La société norvégienne StatoilHydro, dont l’État détient plus des deux tiers des actions, extrait 60 % des barils de pétrole de la mer du Nord. L’État norvégien détient des intérêts minoritaires dans toutes les entreprises engagées dans l’exploitation de cette ressource, a souligné en outre M. Bouchard. Grâce aux redevances et aux profits de la société d’État, la Norvège, qui ne compte que 4,6 millions d’habitants, a ainsi constitué un formidable fonds de 550 milliards qui fait saliver les péquistes. « Ça nous libérerait de notre dépendances au pétrole étranger et améliorerait notre balance commerciale », a avancé Mme Marois. Un gouvernement péquiste formerait une société d’État, qui pourrait se nommer Pétro-Québec, pour se consacrer à l’exploration, à l’extraction et à la distribution d’hydrocarbures. « Tout est imaginable », a dit Pauline Marois. » (...)
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/202297/le-cynisme-plombe-la-souverainete
JCPomerleau
2 septembre 2010
@ Marianne Papillon
Un collision frontale se met en place entre les groupes éco-énergétique qui ont fait déraillé le Suroit à l'époque et Le régime Charest. Voici une entrevue avec deux de ses portes paroles à l'Émission d'Isabelle Maréchal au 98,5 (Montréal). Vers les deux dernières minutes M Daniel Breton y va d'une accusation clair: (Les droits pétroliers et gaziers, bradés par les libéaraux) "Le plus grand vol depuis 80 ans ! "
http://www.985fm.ca/in/isabelle-marechal-969.html
Un autre qui frappe le clou sur la tête; Jean Pierre Major en entrevue chez Dutrizac:
http://www.985fm.ca/em/dutrizac-apres-midi-393.html
Son site:
http://www.infosuroit.com/gaz-de-schiste-le-gouvernement-de-jean-charest-a-vendu-le-quebec-a-des-amis-du-parti-et-a-des-etrangers/
JCPomerleau
P.s Je suis en contacte avec ces groupes depuis que j'ai publié ce texte en Novembre 2008:
http://www.vigile.net/Les-Liberaux-font-mains-basses-sur
2 septembre 2010
Vous ais-je parlé de la nécessaire doctrine d'État. Je me permet de reproduire ce texte d'une très grande pertinence pour un thème fondamentale: Le contrôle effectif de notre territoire (JCPomerleau):
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"Comme leurs cousins chinois, nos Inuits du Nunavik ont une intelligence politique et une vision stratégique à mon avis considérablement supérieures à celles de la plupart des hommes et des femmes politiques du Canada et du Québec."
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Les Cahiers de lectures de L’Action nationale, volume III, numéro 3, Été 2009
AMBITION INUITE,
ANESTHÉSIE QUÉBÉCOISE
André Binette
ÉRIC CANOBBIO
GÉOPOLITIQUE D'UNE AMBITION INUITE: LE QUÉBEC FACE A SON DESTIN NORDIQUE
Sillery, Septentrion, 2009, 365 pages
Le 28 avril 2009, l'Inuit Circumpolar Council (ICC), organisme représentant les quelque 135000-150000 Inuit répartis en quatre États souverains (la Russie, les États-Unis, le Canada et le Danemark), a adopté en Norvège une déclaration de souveraineté sur l'ensemble de l'Arctique, en guise de prélude à l'indépendance annoncée du Groenland. La souveraineté est considérée dans ce document comme un concept évolutif sans définition établie (article 2.1). Les auteurs s'y réfèrent afin d'affirmer leur identité millénaire, leur sentiment d'appartenance, et leur désir de signifier aux États de cette région de plus en plus névralgique que l'on ne pourra ignorer ni leur présence ni leurs droits dans la prise de décision relative à leurs territoires historiques.
Lors de l'automne 2008, la population groenlandaise (55 000 personnes), très majoritairement inuite (en réalité fortement métissée), approuvait par référendum un traité avec la puissance coloniale danoise qui prévoyait un partage des revenus des ressources naturelles, et surtout l'accession du Groenland à l'indépendance au moment choisi par ce dernier, l'une des principales conséquences étant la fin de l'aide financière très importante de Copenhague. Le Groenland avait obtenu l'autonomie politique interne, ou Home Rule, en 1979, ce qui avait inspiré les Inuits canadiens et québécois à rechercher un statut comparable. Les Inuits de l'Arctique canadien obtinrent ce statut politique nouveau en 1999 avec la création du Nunavut. Le Québec et le Canada s'apprêtent conjointement à faire de même au Nunavik avec le récent Accord sur les revendications territoriales du Nunavik.
L'erreur que fait Éric Canobbio dans son très remarquable ouvrage, erreur que reprend généralement la classe politique québécoise, est de laisser croire que les choses trouveront bientôt leur aboutissement et qu'elles en resteront là, dans le cadre de la stabilité présumée du Canada. Si l'autonomie du Groenland a eu, après quelques décennies de décalage, un tel effet d'entraînement au Canada, qu'en sera-t-il de son indépendance? Un Groenland indépendant enrichi par le développement de ses ressources naturelles ne risque-t-il pas de renforcer le rêve persistant d'une grande patrie inuite? Utopie? Dans l'exposé magistral de Canobbio d'une fascinante clarté, c'est plutôt la réalité politique construite par les Inuits depuis un demi-siècle qui pouvait, en 1950, paraître utopique. Dans un XXIe siècle où la souveraineté canadienne dans l'Arctique est contestée par ses plus proches alliés, face à une Russie qui cherche à s'imposer, les Inuits peuvent trouver une occasion inespérée, comparable à celle ouverte par le débat constitutionnel canado-québécois, de faire avancer leurs propres projets. Qui sait si ces projets ne feront pas un jour l'affaire d'acteurs politiques plus puissants que le Canada, ou même de la communauté internationale, dans un Arctique transformé ?
Comme leurs cousins chinois, nos Inuits du Nunavik ont une intelligence politique et une vision stratégique à mon avis considérablement supérieures à celles de la plupart des hommes et des femmes politiques du Canada et du Québec.
L'objectif d'une partie de l'élite politique inuite est de démontrer, lorsque les circonstances internationales s'y prêteront, que le Canada et le Québec sont tous deux divisibles. L'autonomie régionale n'est pour elle qu'une étape historique, nécessaire, mais transitoire, dans cette direction. Lors de mon mandat à la coprésidence de la Commission du Nunavik, certains membres de cette élite ont eu la franchise, dans des échanges souvent empreints d'une inoubliable intensité, de le reconnaître. Lorsque j'ai entrepris ce mandat, le meilleur conseil que j'ai reçu était: «N'oublie jamais que ce sont des Chinois. » je me méprenais toutefois sur la portée de cette remarque. J'ai longtemps cru qu'elle ne signifiait que l'horreur asiatique de perdre la face devant des vérités dites trop brutalement. Il y a bien davantage. Comme leurs cousins chinois, nos Inuits du Nunavik ont une intelligence politique et une vision stratégique à mon avis considérablement supérieures à celles de la plupart des hommes et des femmes politiques du Canada et du Québec, qui n'y voient souvent que du feu et qui s'éparpillent en amabilités qui ne trompent personne Un intellectuel canadien, John Saul, conjoint d'une ancienne gouverneure générale, confiait récemment dans une conférence qu'à son avis, les leaders politiques autochtones avaient une culture politique plus profonde et plus subtile que celle de nos politiciens. C'est encore plus vrai chez les Inuits.
À la fin de mon mandat, je leur ai proposé d'inviter le président de l'Assemblée nationale au Nunavik et d'approfondir leur relation avec lui. On m'a répondu qu'il ne valait pas la peine de faire son éducation.
Tout commence par une différence fondamentale de perspective. Les Canadiens de souche britannique et française, souverainistes québécois ou patriotes canadiens, partagent en gros le même univers mental et sont généralement à mille lieues d'imaginer les autres conceptions qui ont cours sur ce qu'ils croient être leur territoire. Pour eux, le Canada, dont le Québec, fait partie de l'Extrême-Occident. Dans cet univers mental, l'histoire commence en Europe occidentale et se déplace vers l'ouest dans des bateaux transportant les explorateurs, les marchands, les pêcheurs, les missionnaires et les colons. Pour les autochtones, au contraire, dont les Inuit, nous sommes à l'est de l'Extrême-Orient. L'histoire commence en Asie du Nord il y a dix mille ans et se déplace vers l'est. Dans cette perspective, les premiers Québécois étaient des Asiatiques et sont demeurés les seuls sur les lieux pendant des millénaires. Dans cet univers mental, les descendants des colons européens sont toujours de nouveaux venus.
Cette différence de perspective a des conséquences inattendues à notre époque. Ainsi, la montée en puissance de la Chine et le déclin relatif de l'Occident suscitent des réactions différenciées, souvent discrètes. Pour les Euro-Canadiens que nous sommes en majorité, cela est parfois une source d'inquiétude. Pour les Inuit, une source de dignité qui les conforte dans leurs aspirations politiques.
Que fait le gouvernement québécois devant ce phénomène? Il a longtemps cru qu'il pouvait enfermer les aspirations du Nunavik à l'intérieur du régime administratif de la Convention de la Baie James et du Nord québécois. Les Inuits se sont plutôt servis de la Convention pour asseoir leur juridiction sur 500000 kilomètres carrés un tiers du territoire québécois, en choisissant, comme au Nunavut et au Groenland des institutions publiques, en principe non ethniques, que leur majorité démographique (environ 80% dans chacun de ces territoires) pouvait contrôler. La plus lourde erreur historique du Québec a été de rechercher, dans la convention et ses lois de mise en œuvre, l'extinction présumée des droits ancestraux des Incus, que les Québécois confondent massivement avec les Inuit, et qui fréquentaient eux-mêmes ce territoire en
suivant le caribou depuis des millénaires. Cette erreur a causé l'une des plus exécrables injustices de l'histoire canado-québécoise, car les Incus (des Amérindiens que les Français appelaient les Montagnais) ont été dépossédés sans leur consentement et sans aucune compensation. Les Inuits ont ainsi gagné le gros lot, en profitant sans coup férir des retombées de la stratégie plus agressive des Cris, car ils n'ont jamais eu à prouver leur occupation historique d'un territoire aussi étendu devant un tribunal, ce qui est l'une des preuves les plus ardues, complexes et coûteuses dans l'état actuel du droit canadien. Et ils ont maintenant beau jeu de clamer, ce qu'ils font plus souvent qu'on ne le croit dans le Québec méridional, que cet immense domaine leur appartient exclusivement et irrévocablement. En réalité, ce domaine n'est historique que depuis 1975. Le Québec, dénué d'une vision aussi efficace que celle des Inuit, concourt ainsi à sa propre déperdition.
L'État québécois cherche à faire contrepoids en utilisant Hydro-Québec, en créant des parcs et des aires protégées dans le Grand Nord, et en fournissant des services publics. Ne nous méprenons pas. Il s'agit bien de stratégies concurrentes d'occupation du territoire, en attendant le jour où le droit international et surtout l'implacable logique géopolitique les départageront. Hydro-Québec est effectivement un puissant agent d'occupation du territoire. Outre le fait qu'il n'y a pas d'infrastructures hydroélectriques d'une taille comparable au réseau de la Baie James dans le Grand Nord, en définitive la majorité démocratique inuite a plus de poids aux urnes que les réalisations matérielles d'ingénieurs ou de travailleurs de la construction en transit. Les Québécois n'occupent pas le Grand Nord en permanence car ils n'aiment pas y vivre.
Éric Canobbio offre une lecture captivante, écrite dans une langue exemplaire, des événements constitutionnels des trente dernières années dans la perspective inuite. Les lecteurs qui croyaient tout connaître de ces événements y apprendront beaucoup, et s'étonneront de la multidimensionnalité de notre histoire récente. L'origine française de l'auteur lui fait souligner des parallèles peu connus chez nous, notamment avec la Nouvelle-Calédonie. Quelques erreurs mineures feront sourire, lorsque, par exemple, le projet de souveraineté de 1995 est qualifié de beau risque. Il ne faut toutefois pas, nous l'avons dit, laisser considérer le Nunavik en vase clos, comme le font de nombreux universitaires, fonctionnaires et députés, sans que l'on tienne compte, sauf par des allusions insuffisantes, du contexte arctique global, ni des revendications légitimes des voisins amérindiens non-signataires de la Convention de la Baie James et du Nord québécois ou de la Convention complémentaire du Nord-est québécois. Ces voisins sont des victimes de l'ambition inuite. Les Inuits cherchent désormais à protéger une intégrité territoriale qui est, comme partout et toujours, le pur produit d'un rapport de force géopolitique.
Éric Canobbio appelle régiogenèse la prise de conscience des habitants du Nunavik et leur lente évolution vers un gouvernement régional à partir de l'apparition dans la baie d'Hudson du mouvement coopératif, inspiré du Mouvement Desjardins, à la veille de la Révolution tranquille. Le succès de cette entreprise, qui met en marché les sculptures où l'on retrouve le puissant imaginaire de ce peuple et l'approvisionne en aliments et en carburant, a ouvert la voie à l'ambition politique. Le parcours sinueux du projet de gouvernement régional a souvent épousé celui du projet de souveraineté du Québec, et s'est intensifié en réaction à ce dernier.
Si l'on compare les ambitions souverainistes inuites et québécoises, on constate que les premières, malgré un immense désavantage démographique, jouissent d'une longueur d'avance sur le plan de la sympathie internationale. L'indépendance du Groenland sera vraisemblablement bien accueillie par la planète entière. Il est concevable que celle du Québec, plus hypothétique, reçoive au mieux un accueil mitigé. La personnalité internationale du peuple inuit, qui a su habilement tirer parti des préoccupations écologistes et anticoloniales, est déjà à certains égards en meilleur état que celle du Québec. Celle-ci repose en grande partie sur une relation amochée avec la France et une Francophonie qui n'a jamais pris son envol. L'importance stratégique de l'Arctique fera en sorte que le Québec devra se souvenir qu'il est la seule province arctique de la fédération canadienne (hormis une mince bande de terre au nord du Labrador), et qu'il devra assumer cette part de son identité sous peine d'y renoncer, en demandant par exemple à être admis au Conseil de l'Arctique aux côtés du Groenland et de l'ICC, deux entités jusqu'ici non souveraines, mais dont le statut évolue à un rythme que le Québec, aujourd'hui figé sur le plan constitutionnel, ne peut qu'envier. La stratégie francophile du mouvement souverainiste québécois aura fait long feu pendant que les Inuits devenaient des participants prestigieux dans de multiples dossiers majeurs dans l'enceinte de l'Organisation des Nations Unies. Jean Charest, l'ICC et la société Makivik étaient à Rio en 1992 pour discuter de la biosphère, pendant que les ténors souverainistes québécois cultivaient les mondanités à Paris, Bruxelles et Barcelone. N'y aurait-il pas là quelques leçons à tirer?
Le nouveau siècle peut offrir des formes inédites de coexistence politique et la superposition de multiples identités sociopolitiques. Il n'en reste pas moins qu'il faut connaître les interlocuteurs avec qui l'on entend partager son territoire. Les Inuits nous connaissent bien davantage que nous ne les connaissons. Ils distinguent depuis longtemps les Kabloonat anglophones (les gros sourcils, expression qui décrivait à l'origine les représentants écossais de la Compagnie de la Baie d'Hudson et qui s'est étendue à l'ensemble des Canadiens) des Oui-oui, comme ils appellent les Québécois francophones. Ils ont adapté habilement leurs stratégies à la situation politique du moment et aux tensions entre le Canada et le Québec. Ils ont conduit l'un et l'autre à la possibilité du démembrement territorial. Ne sont-ils pas les véritables gagnants de nos guerres constitutionnelles?
31 août 2010
Le plus gros vol depuis 80 ans (D Breton)
À écouter absolument pour comprendre que la politique énergétique du Québec est une longue chronique de dépossession. Un vol historique:
Le gaz de schiste: André Belisle et Daniel Breton en discutent.
Avec : Isabelle Maréchal
Émission : Isabelle le matin | Mis en ligne le mardi 31 août 2010 | Durée : 33:43
http://www.985fm.ca/em/isabelle-le-matin-392.html
JCPomerleau
P.s Voir aussi mon texte de Novembre 2008:
Les Libéraux font main basse sur notre pétrole et notre gaz
La stratégie énergétique de M Charest équivaut à brader le bien public au profit des petits amis du privé, on parle ici de dizaine de milliards !
http://www.vigile.net/Les-Liberaux-font-mains-basses-sur