Décrochage des futurs profs
4 septembre 2024
Au Québec, à n’en point douter, nous avons un grave problème de société : nous ne savons plus aimer. Nous avons cru le savoir, mais un déséquilibre s’est orchestré à notre insu. Et quand on est déséquilibré, il y a risque de chute.
Lentement, cette chute se profile à l’horizon; il va falloir revenir aux valeurs humaines de base : aimer, s’aimer.
L’amour est don; l’amour est «prendre soins», m’a dit une amie; l’amour est bienveillance, ajouterais-je. Sois d’abord, évidemment, avec justesse. Mais il y a celles et ceux qui abusent avec leur rétribution personnelle démesurée; ça cré déséquilibre, jalousie et, l’injustice croît. D’où le goulot d’étranglement, l’étouffement. Le chacun pour soi, au lieu du «aime ton prochain comme toi-même».
Le syndicalisme comme le coopératisme qui réclamaient chacun la solidarité et l’égalité semblent s’être joué un vilain tour : un abus de pouvoir de l’intérieur. On a oublié que l’amour doit être mutuel, dans les deux sens. On a oublié qu’on n’impose pas la solidarité, on n’impose pas la coopération; ils doivent être proposés jamais imposés.
Grâce à l’immigration, ces dimensions de l’amour prennent vie auprès des personnes qui ne sont pas nées au Québec : les Québécois de souche n’ont plus la fibre d’antan! Mais les pauvres qui acceptent des conditions «ordinaires» de travail ne sont pas bien vus par les Québécois maintenant plus nantis, trop nantis.
On décroche des valeurs humanistes et l’on cesse de s’aimer. Il faudra réapprendre nos leçons d’amour.
François Champoux, Trois-Rivières