Redonnons à l'enseignement ses lettres de noblesse d'antan
15 juin 2023
Re-Bonjour M. Marineau, enseignant à la retraite
La lettre de noblesse d’antan qu’on a beaucoup entendue à propos de l’enseignement était qu’il fallait avoir la vocation; il en était de même pour les professions en lien avec l’aide à autrui. Mais à bien y penser, tout travail dans une société exige cette dimension de «vocation», cet esprit d’aide à autrui : que nous soyons professeurs ou docteurs ou éboueurs, ou agriculteurs, toujours nous travaillons pour aider.
Il y a évidemment cet autre aspect du travail qui est important : celui de trouver sa nourriture pour atténuer notre faim; il y a aussi tous ces autres appétits à assouvir que le travail permet de satisfaire.
Je pense qu’il serait bien de sensibiliser les jeunes à cet aspect de s’instruire pour acquérir cette autonomie : pourquoi apprenons-nous? N’est-ce pas que c’est pour devenir autonome, quérir soi-même sa nourriture, fabriquer soi-même son logis, son vêtement, son utilité à la société, quelle qu’elle soit?
Le travail d’un étudiant, c’est d’apprendre; celui d’un adulte, c’est de montrer à apprendre, à devenir autonome, et ainsi de suite.
Je ne pense pas qu’il y ait de nobles travaux plus que d’autres tant que ceux-ci favorisent l’autonomie et l’utilité à la société. La grandeur humaine tient à cet amour, à ce don de soi, à cet apprentissage à savoir souffrir pour favoriser ce don de soi : ce n’est pas un don absolument altruiste, mais un don égoïste : un don où tout un chacun y trouve son intérêt par la fabrication d’une société plus juste, plus équitable, plus reconnaissante.
François Champoux, Trois-Rivières