Mgr Ouellet et la Bible immorale
3 juin 2010
Malheureusement, les fondamentalistes sont toujours convaincus que la Bible est «la parole de Dieu». Ils n'osent donc pas user de leur jugement pour questionner les Écrits. Les plus manipulateurs d'entre eux interprètent le message à leur guise afin d’en offrir une interprétation qui justifie leurs propres ambitions, d'où ces drames et ces excès.
Mais que sait-on vraiment sur l'origine de ces textes? S'il s'agit bien de la parole de «Dieu», a-t-on seulement cherché à comprendre QUI était ce «Dieu»? Curieusement, il semble que non: depuis des siècles, théologiens et historiens acceptent l'idée d'une tradition orale voulant qu’il s’agisse d’un être intemporel, bon et divin. C'est ainsi que ces spécialistes se sont intéressés aux origines des religions, mais qu'ils n'ont jamais sérieusement questionné la nature de ce «Dieu».
Pourtant, il est bien connu que de nombreux rois de l'antiquité se sont déifiés. Il suffit de penser aux Pharaons. Pourquoi le «Dieu» d’Abraham, qui est le père fondateur des trois grandes religions, ne serait-il pas lui aussi un roi puissant? Voilà qui expliquerait cette curieuse relation qu'il entretient avec Abraham. En effet, il lui parle, l’accompagne et mange même avec lui...
J'ai longuement étudié le récit des Patriarches et cette période de l'antiquité afin d’explorer cette idée et de voir si ce récit fondateur n'aurait pas comme origine possible une relation roi-vassal. Après huit années de recherche, j'en suis aujourd'hui absolument convaincu et j'ai publié le résultat de mes recherches dans l’essai historique "Quiproquo sur Dieu" (ed. Editas).
On ne s’étonnera pas que cet essai reste dans l'ombre et qu’il ne fasse pas unanimité. Par contre, les nombreux témoignages - dont celui de Normand Rousseau, l'auteur de La Bible Immorale dont vous faites ici référence - confirment l’intérêt et le sérieux de la démarche.
De tout temps, les connaissances et les progrès scientifiques ont fait reculer l'Église. Avec ce livre, je crois être parvenu à ouvrir une première brèche. Mais plus nous en apprendrons sur cette période et cette vaste région, plus les faits nous permettront de déconstruire ces mythes avec l’espoir que le jour où les gens comprendront mieux les origines de leurs croyances, ils pourront user davantage de discernement en lisant ces livres «sacrés».
Bernard Lamborelle
www.quiproquo.ca
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