Là où la violence est à son comble
14 février 2014
   
  Monsieur Morin,
  Nous vivons dans une société prolixe chez qui l'avoir tient lieu d'être. 
  On ne croit plus même à l'existence de l'Être, de 
  Celui-qui-est, tel qu'il s'est défini dans l'Exode.
  Il n'y a plus de balises nulle part. C'est le libertinage 
  confondu avec la liberté, qui est pourtant la plus 
  exigeante de tous les ÉTATS et manières d'ÊTRE. 
   Ce qu'il nous faut, c'est  d'une rigoureuse discipline,.
   par laquelle chacun-e abdique de son petit moi tyrannique 
   pour le bien général. 
   Aristote a défini la morale comme science et art du
   bonheur humain et le bonheur comme la qualité d'une 
   vie complète. N'y pensez même pas lorsqu'on veut tout
   tout de suite.
   Appartenant à la génération des années trente et 
   ayant  dépassé 80 depuis trois ans, je reste en 
   devenir, sachant que peu s'est  accompli
   pour moi dans l'existence et pourtant, je suis allé 
   loin et j'ai fait du chemin.  
   Je me sens encore comme à 
   vingt ans, avec plus d'expérience, ce qui m'a surtout 
   fait prendre conscience de mon ignorance et du chemin 
   qui me reste à parcourir pour atteindre un peu de 
   sagesse. 
   La nouvelle jeunesse croit tout savoir mais ignore le
   mécanisme intangible des passions, surtout l'envie et 
   la jalousie. 
   Pitié cette pauvre jeunesse qui veut tout, tout de
   suite. Il faudrait aller jusqu'à leur donner hier 
   ce qu'elle ne sera pas même capable d'obtenir demain. 
   Tenez, je travaille depuis 1957 pour l'indépendance du 
   Québec et malgré le chemin parcouru, je vois qu'il en 
   reste encore davantage à parcourir avant d'arriver 
   au but. La différence: il  y a beaucoup plus de monde
   pour cheminer qu'avant, mais du monde qui veut brûler 
   les ponts avant le temps. 
   
   JRMS
    
