Que signifie la reproduction des manifestes au Québec ?
16 mai 2007
Qui ont rédigés et endossés tous ces manifestes?
Des manifestes québécois? Vraiment?
Est-ce que l'association des juifs sépharades du Québec les ont endossés? Et le Conseil Juif (Ashkénazes)du Québec? Les Juifs Hassidims d'Outremont? Le Conseil des musulmans du Québec? La Communauté Héllénique de Montréal (Grecs)? La ligue des noirs? Le Conseil haitien? Toutes les chambres de commerce de toutes les communautés ethniques? Le conseils de bandes des 11 peuples Amérindiens? Les Innuits du Nunavik? Les Anglais de Westmount?
Etc...etc...
Des manifestes québécois? Vraiment?
Pourquoi donc tous ces conseils, congrès, associations, représentatifs de groupes distincts de Québécois n'endossent aucun de ces manifestes "québécois"?
Simplement parce que leurs associations produisent leurs propres manifestes spécifiques à leurs intérêts respectifs. Ce sont leurs outils identitaires. Des lobbies identitaires. Ils n'ont besoin que d'une seule signature, la leur, car ils sont bien regroupés et identifiés. Aucune ambiguité de qui en fait partie.
Tandisque ces manifestes "québécois", terme ambigue s'il en est, surtout dans son sens civique, doivent toujours se refondre une nouvelle identité et signature dont personne ne reconnaît vraiment: les lucides, les solidaires, les réalistes, etc...
Des signatures et identités abstraites et philosophiques dont personne ne se voit faire partie.
Que ce sont les seuls manifestes qu'on qualifie de "québécois" en dit long sur le vide identitaire dans lequel on nous a plongé.
Biensûr, l'insuccès de ces manifestes est assuré, car personne ne s'identifie personnellement à une vertu, à part les gros égos qui les rédigent et dont ce sont donc les intérêts spécifiques qu'ils défendent.
Le manifeste de Legault-Facal tombe dans la même catégorie. Un manifeste "péquiste" dont la signature du parti lui-même s'accapare l'identitaire ambigue "québécois" et qui a érrigé le souverainisme en vertu qui fait de celui qui s'en réclâme un "véritable Québécois". Un manifeste lucide, solidaire, réaliste, souverainiste, francophone, inclusif, rassemblant toutes les vertus du meilleur des mondes.
Biensûr aucune des communautés québécoises ne vont endosser çà. Ce n'est pas un manifeste d'un groupe réel mais d'un parti politique aux visées bien limitées.
Ce que les Canadiens français du Québec ont besoin, c'est d'un lobby comme en ont les autres identités québécoises. Un Conseil, Congrès, Association, bien identifié au groupe et dévoué à servir les intérêts spécifiques à ce groupe. Proposant à ces membres de voter en bloc, à l'instar des autres lobbies, pour les partis qui serviront leurs intérêts. Et puisque les Canadiens français sont majoritaire, ils seront une force majoritaire.
C'est ce pouvoir que la nation civique nous a retiré, dans la folie de croire à une possible unification identitaire de tous les groupes ethniques du Québec. Folie de croire que des identitées millénaires s'abandonneraient pour en adopter une nouvelle qui n'a de spécifique que sa langue. C'est cette force que le PQ s'est accaparrer en s'en présentant comme le plus sécure dépositaire et fructificateur. Il s'en servit plutôt comme un Vincent Lacroix. Dilapidant toute l'énergie du peuple.
C'est la perte de ce pouvoir, ce pouvoir que représentait jadis la Société St-Jean Baptiste qui fut forcée à remettre notre fête du peuple Canadien français à une Fête Nationale civique dénuée d'identité. On aurait pu choisir une date ailleurs dans le calandrier, mais on décida pour tous et contre tous de littéralement déloger l'identitaire de 300 ans d'un peuple de sa fête. On décida pour tous et contre tous de fusionner et détruire les symboles que portaient des noms de villes chargées de l'histoire de ce peuple.
Désolé, mais la charge émotive et identitaire d'un peuple de 400 ans ne se détruit pas aussi facilement. Il est bien imprégné dans toutes les atomes de ceux qui le portent.
Les accomodements raisonnables est un avertissement de l'inconscient collectif de ce peuple. Le cris d'Hérouxville, celui des Métis (Canadiens-français/Amérindiens) du Saguenay, et de toutes les régions ne doivent pas rester sans réponse.
Il nous faut notre lobby.
Nous aussi on veux notre musée rappellant la discrimination que nous avons subis par le fédéral canadian. Pourquoi les juifs en ont un et pas nous? On veux des fêtes, des musées, des programmes scolaires, et toutes sortes de manifestations et créations qui rappelleront notre histoire d'un peuple extraordinaire qui a résisté à toutes les tentatives d'extermination. On veux des monuments à notre persévérence en exemple à tous les autres peuples et que nos enfants en soient fières. Seulement par la fin du reniement et le retour à notre reconnaissance de qui nous sommes vraiement pourrons nous alors retrouver la confiance de l'affirmation complète d'un peuple et d'une nation.
À nous maintenant de mettre de la pression.