Plaidoyer pour la responsabilité
19 août 2010
Monsieur Le Hire,
D’après les exemples que vous citez, dans votre entrée en matière, en notre système capitaliste, le citoyen, le seul vrai, celui des classes pauvres et moyennes, semble déresponsabilisé, en tout ou en partie, mais tout compte fait, l’est-il vraiment ? Il assume, là où la facture fait vraiment mal, une responsabilité pour des coûts qui ne lui incombent pas vraiment.
Est-ce que ce ne sont pas les riches, les puissants, le capital, qui ont le moins à assumer leurs responsabilités en ce système capitaliste ?
Je pense ici aux banques des États-Unis, mais aussi de tout l’Occident, sauvées de la faillite dans l’affaire des « subprimes », à la suite des mauvais choix, des mauvaises décisions, de leurs dirigeants. Est-ce qu’en fin de compte, ce ne sont pas les citoyens-consommateurs des classes pauvre et moyenne, auxquels le capital, en augmentant les prix, et les gouvernements au service de ce même capital, en pigeant dans les coffres de l'État, qui se sont fait refiler la facture du déficit des banques, assumant ainsi la responsabilité du manque de jugement de ces capitalistes ?
Vous voyez clair, je l’ai constaté à la lecture de votre excellent texte : Le capitalisme en capilotade... Or, les capitalistes et leurs gouvernements cherchent à nous culpabiliser pour les moindres gestes visant à nous donner des outils collectifs qui nous mettent à l’abri des requins du capital, comme les programmes universels de santé ou même d’assurance automobile. La responsabilité, vous en conviendrez, devrait appartenir à tous, à commencer par les riches, les puissants ; mais est-ce faisable en notre système capitaliste ?
Vous parlez de L’Évangile, et de 2000 ans de civilisation. Je suppose que vous faites allusion à l’ère chrétienne. L’ère chrétienne, quant à moi, c’est le Moyen Âge. Tout progrès de la pensée, s’est fait malgré, à l’encontre, de l’Église chrétienne.
Mais l’essentiel de votre propos portait sur notre responsabilité envers la cause indépendantiste. Lorsque vous dites : « … même dans le cas de l’indépendance, une responsabilité qui nous appartient pourtant à tous, mais que nous avons cru pouvoir faire assumer par le gouvernement. » …je crois comprendre, qu’il y a beaucoup de travail à faire pour les indépendantistes dans le milieu politique, de la culture, etc..
Je ne voudrais pas, je le répète pour ceux qui me connaissent, que tout ce travail indépendantiste, soit récupéré par les opportunistes de la politique qui s’en serviraient pour nous conduire à une souveraineté-partenariat.
En somme, tout ce que vous dites ne sera applicable qu’à partir du moment où entrera en scène un premier, et puissant parti, voué à conduire le Québec vers son indépendance totale.
Michel Rolland