Pourquoi soutenir la montée du Front national en France?
12 juin 2016
Excellent commentaire Carole Jean, qui résume les grands enjeux d'aujourd'hui. Et singulièrement le retard du PQ à se mettre à jour. Ce dernier persiste à se fixer dans le passé, d'où son manque de pertinence et de leadership que je déplore.
Pour revenir au FN, il faut créditer Alain Soral d'avoir clarifié ces questions pour le FN; un crédit légitime qui lui sera rendu tôt ou tard. La différence entre la ligne de Soral et celle de Marine Le Pen ne tenant plus - sur le plan d'une réconciliation nationale générale - qu'à la question des gages que donne le FN au sionisme. Une soumission qui s'exprime notamment via la médiation de Louis Alliot - époux de Marine - dans l'espoir (vain selon moi) pour le FN d'accéder à la «crédibilité-système». Sur la question de l'Islam et de la réconciliation avec lui, les difficultés rencontrées sur le terrain rendent difficile le louable objectif de réconciliation. Hormis la pierre angulaire de la soumission au sionisme, la médiation entre le FN et ER (Égalité et Réconciliation) apparaît plus gérable. Comme le dit Soral, il détient les 10% de votes qui manquent à Marine. Sur d'autres questions, en effet, la formule «droite des valeurs et gauche du travail» apparaît porteuse d'avenir en présence de l'effondrement des gauches et des droites traditionnelles dans l'ensemble de l'Occident, où elles ont fait la pluie et le beau temps. Dans un sens, pour se libérer il faudra faire fi (sans faire tabe rase !) de ces dénominations héritées de la révolution française - 1789. Une mise à jour s'imposait. Nous y sommes presque.
Pour ce qui est du PQ, il faut profiter au maximum de la course à la chefferie pour faire bouger les lignes. Sagesse politique oblige, résister le plus longtemps possible à la tentation d'appuyer l'un ou l'autre candidat en lice. Le pouvoir des militants se résume dans leur capacité de laisser le plus longtemps mariner les arrivistes dans leur jus pour éventuellement en tirer la substantifique moelle. Soit les soumettre doucement à la question, question de les faire parler. Ceci dit sans sadisme ou mauvaise intention. Un (une) chef pourrait en ressortir. Une fois le chef élu, il n'y a plus de retour en arrière possible et le pouvoir des militants s'estompe, il devient largement symbolique, voire nul. Il s'agira pour les militants d'user adéquatement de leur pouvoir ou d'en faire roupie de sansonnet.