Un Québécois sans droit ?
25 février 2016
À propos de "L’affaire Jutra", je suis très heureuse de trouver enfin un texte venant d’un membre du Barreau, car je commençais, depuis quelques jours, à me demander QUAND un ou une avocate se lèverait enfin pour non seulement dénoncer ce véritable lynchage public sans absolument aucune forme de procès, d’autant plus que cette "affaire" ressemble étrangement à celle de 2000, dite "l’affaire Michaud". Ce matin même, je lisais le plaidoyer de Me F Côté, acheminé à la CDPJQ (voir la chronique de P Cloutier du 24 fév), et je ne pouvais faire autrement que de faire les rapprochements.
«L'accusation est en soi une condamnation. Le dossier devient passionnel; il ne devient plus question de savoir ce qu'Yves Michaud a réellement dit ou fait – l'urgence réside dans le fait de s'en distancer pour ne pas être associé aux accusations dont il fait l'objet.» - Changez le nom d’Yves Michaud par celui de Claude Jutra et c’est du pareil au même.
«On le qualifie ouvertement d'antisémite et d'abject dans les médias – non plus à la manière d'une accusation controversée, mais d'un fait. Sa réputation s'écroule, sa carrière politique meurt.» - Pour Jutra: On le qualifie ouvertement de pédophile et d'abject dans les médias – non plus à la manière d'une accusation controversée, mais d'un fait. Sa réputation s'écroule, sa carrière artistique meurt.
«La motion du 14 décembre 2000 se retrouve à avoir nié les droits judiciaires fondamentaux d'Yves Michaud et les garanties procédurales qui s'y rattachent. Nous affirmons aussi que cette motion n'avait aucun fondement factuel et qu'elle a ainsi au surplus enfreint le droit fondamental d'Yves Michaud au respect de sa dignité, de son honneur et de sa réputation.» - Pour Michaud, le «aucun fondement factuel» réfère au fait qu’après examen de ce qu’il a vraiment dit, on s’est aperçu qu’il n’avait jamais dit ce qu’on lui a fait dire. Pour Jutra, le seul fait que nous ayons est un (1) témoignage, celui de «Jean», qu’un minimum de décence et de justice exigerait d’être étudié de plus près, et non servir de condamnation "sans autre forme de procès". Pour le second témoignage, celui de Bernard Dansereau, fils de Fernand, il n’est pas très clair ou précis et mériterait, lui aussi, un minimum d’examen. – Mais non, comme pour Michaud, la condamnation est tombée SANS PROCÈS et le jugement a été rendu comme à l’époque du Far West: on te soupçonne, alors on te lynche immédiatement, sans autre forme de procès.
Comme aurait dit ma grand-mère belge, «Sommes propres avec vous!»