Multiculturalisme au Québec et en Wallonie
6 février 2010
C'est une fort jolie Flamande. Mais en dehors de cela, je ne sais rien d'elle. Par contre j'apprécie Bart, le nationaliste flamand quand il parle de la Belgique (que je n'aime pas non plus). Mais, "Miss Belgium", cela s'impose d'autant plus dans un pays comme la Belgique, que c'est une façon d'éviter le français qui, bien que compris par tous les Wallons et tous les Bruxellois (et sans doute par 50 à 60% des Flamands sinon plus), est une langue dont la Flandre (politiquement et démographiquement majoritaire - nous ne sommes qu'une minorité -), cherche à se défendre exactement comme le Québec se défend de l'anglais. Les Flamands ont toujours été majoritaires, ce qui leur donne un avantage énorme (dont les Québécois n'ont pas idée bien qu'ils soient aussi très souvent bilingues français/anglais), puisque la connaissance de l'autre langue leur permet, avantage joint à leur position majoritaire, d'occuper énormément de postes dans le public, mais aussi le privé, ce que les Wallons n'obtiendraient sans doute pas ou guère s'ils étaient aussi bilingues que les Flamands.
Encore une chose qui distingue la Flandre du Québec: pendant des siècles les élites flamandes ont parlé le français, de sorte que cette langue n'a pas du tout la même position que l'anglais au Canada et au Québec. Il me semble qu'un Flamand ne me démentirait pas si je disais que le français est réellement une langue de la Flandre, cela sans qu'il y ait eu colonisation à proprement parler. Si la Belgique n'existait plus, il est même probable que la Flandre ferait partie de la Francophonie car l'avantage de parler le français, pour elle, ne se limite pas qu'à la Belgique. Plusieurs Premiers ministres belges (flamands, il n'y a d'ailleurs plus que les Flamands qui occupent ce poste depuis un demi-siècle), ont été soutenus par la France dans leur volonté de présider la Commission européenne. L'actuel Président du Conseil européen est d'ailleurs un ancien Premier ministre belge, soutenu par Sarkozy qui doit se moquer du problème wallon encore plus que du problème québécois. Nous ferons sans lui pour nous en tirer: la France est profondément réticente à l'égard de la Wallonie, notamment quand elle signe des traités internationaux. Et cela, même si les Français comprennent très bien ce qu'est le fédéralisme lorsqu'il leur permet d'agir dans le sens de leur langue et de leur intérêt comme à Montréal en juillet 1967. Je sais que les pouvoirs des entités fédérées ne s'étendent pas au domaine international dans le cas du Québec, mais imaginons une seule seconde que cela aurait été le cas quand de Gaulle était le président de la République...