La Constitution du Québec : une idée-force
25 juillet 2023
Bonjour à toutes et à tous,
En fin juin 2023, j’ai visité l’institution Maurice Lamontagne à Mont-Joli; M. Lamontagne est originaire de cette ville. Il a été économiste et sénateur canadien. J’ai découvert qu’il avait écrit «Le fédéralisme canadien; évolution et problèmes» en 1954 (PUL)! En parcourant quelques chapitres de ce livre, j’ai réalisé ceci: l’autre est souvent vu comme un ennemi dangereux.
Lisons Maurice Lamontagne qui finissait son plaidoyer pour le fédéralisme canadien en ces termes:
«C’est en s’aidant l’une l’autre et en se supportant mutuellement que les deux cultures du Canada pourront le mieux se préserver du danger de l’américanisation.
Pour parvenir ensemble à ces objectifs, il faut plus que jamais renforcir l’unité de la nation canadienne. De ce point de vue, nous ne devons pas oublier qu’un rapprochement entre les divers groupes ethniques est impossible s’il repose sur le nationalisme, car celui-ci n’admet aucune concession importante, ni politique, ni économique.
Notre but ne doit pas être de supprimer la diversité dans notre pays. Les variétés culturelles qui existent entre les différents groupes ethniques constituent l’une des plus grandes richesses de notre existence comme nation. Nous devons avoir seulement pour objectif d’empêcher ces variétés de dégénérer en conflits et de créer dans notre pays un ordre politique qui rendra possible la solution de graves problèmes économiques et sociaux qui se posent à notre époque et qui menacent notre diversité culturelle elle-même.»
Épilogue, page 298
En 1954, probablement que Maurice Lamontagne n’était pas encore sensibilisé aux pensionnats autochtones et la destruction systématique par la fédération canadienne de cette culture millénaire, ces premières nations du «Canada». Aurait-il participé à leur établissement inconsciemment?
Nous étions au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et en pleine guerre froide.
Mais Maurice Lamontagne n’exprimait-il pas l’ultime but de tout pays, de toute nation: la paix?
Je réalise que toute union réussie est à la fois une conjugaison harmonieuse du respect de soi et de l’autre, et que la priorité de ces respects doit d’abord s’octroyer à soi avant l’autre. C’est comme la charité: elle doit toujours commencer par soi-même. Là est la principale difficulté à conjuguer pour garder la paix: quand l’autre déborde sur soi, le déséquilibre ainsi ressenti et vécu cause des dommages et souvent la chute. Bien des pays ont souffert de ces déséquilibres avant de réaliser l’erreur de leur excès.
L’écriture de notre constitution devrait avoir un préambule qui souligne un passé qui doit nous enseigner: toujours apprendre de nos erreurs pour maintenir la paix; ainsi nos héritiers nous le rendront et se le rendront.
François Champoux, Trois-Rivières