Le PQ : instrument de notre assimilation
8 février 2008
« Nous savions que le PQ de Madame Marois avait mis une croix sur l’indépendance du Québec », écrivez-vous.
Cher Éric Tremblay, ce n’est pas le PQ de madame Marois qui rejette l’indépendance, c’est celui de tous ses chefs et apparatchiks, depuis sa fondation.
C’est pour éviter son avènement que René Lévesque a créé le MSA, c’est pour le contrer que Claude Morin a proposé l’étapisme, que Jacques Parizeau a démissionné plutôt que de continuer le combat, à l’issue d’un référendum qui avait amené les québécois francophones (les premiers concernés) à dire oui à cet avènement. Et que dire de l’affirmation nationale de Marc Jonhson, du refus de se regarder dans un miroir de Lucien Bouchard si la Loi 86 permettant la bilinguisation du Québec était abolie, de Bernard Landry se mettant à quatre pattes devant la dépossession de nos fleurons économiques, appuyant la disparition de la bourse de Montréal, au profit de celle de Toronto, etc. etc.
Toute l’histoire du PQ, à travers ses dirigeants et une grande partie de ses militants est celle d’une lutte contre l’indépendance du Québec.
Qu’en est-il de la part importante du peuple québécois qui a mis, qui met ses espoirs en lui ?
Je me suis farouchement opposée, en 1967, à la dissolution du RIN, ayant compris, contrairement aux Bourgault et autres d’Allemagne, intuitivement certaine, absolument certaine, que l’adhésion au MSA était plus qu’un recul stratégique, qu’il était un lâche abandon de l’objectif indépendantiste.
Or, voilà qu’aujourd’hui, certainement parce que je suis vieille, je le concède sans restriction, mais aussi parce que j’ai une confiance inébranlable en notre peuple qui a choisi ce maudit PQ comme instrument de son émancipation, je me demande s’il ne vaut peut-être pas mieux de rassembler en lui tous nos efforts pour réorienter et continuer le combat, plutôt que de le recommencer.
Je me le demande avec angoisse, malgré l'espoir que fait naître en moi la fondation du PI.
Andrée Ferretti