Qui devrait avoir le droit de voter lors d’un éventuel référendum?
11 juin 2010
La guerre, yes, Sir.
Vous êtes jeune, cher monsieur Montmarquette, ce qui me réjouit profondément, croyez-moi, d’autant plus que j’aime votre conception de l’indépendance politique du Québec, comme projet de libération nationale et sociale, indissociablement.
Cela dit, si vous n’étiez pas si jeune et si vous connaissiez mes prises de position stratégiques exprimées et vécues, depuis près de 50 ans, vous sauriez que je n’ai jamais conçu notre lutte autrement que comme une guerre à finir contre un ennemi réel, soit le Canada, depuis 1867 (avant, c’était Londres). Vous serez donc heureux de m’entendre le déclarer, en octobre prochain, dans une émission de RC consacrée aux événements d’octobre 1970, enregistrée, il y a déjà plus d’une semaine.
Cela dit, parlez-en à monsieur René Marcel Sauvé, une guerre, pour être victorieuse, doit être menée dans la parfaite connaissance et conscience des forces en présence, c’est-à-dire que la stratégie doit décider des tactiques, en tenant compte du rapport de force.
On peut le déplorer rageusement, ce qui est mon cas, dans sa guerre contre le Canada, le Québec, tant au plan intérieur qu’au plan international, ne jouit d’aucun autre atout que celui, nommé à tort ou à raison, « démocratie », compte tenu de notre situation dans le monde occidental.
Nous, nous savons que notre nation est objectivement dominée et exploitée par le Canada. Malheureusement (ou peut-être heureusement?), elle n’est pas opprimée, en ce sens précis qu’elle jouit, du moins selon les normes de la démocratie libérale (celle à l’oeuvre aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis et ailleurs) de la liberté d’expression et d’action.
Ce fait conditionne inévitablement le choix de nos moyens d’action. Et, à mes yeux, aujourd’hui comme hier, cela commence par l’éducation politique des Québécois et leur mobilisation massive.
Andrée Ferretti.
P.S. Cela pourrait aussi commencer chez les lecteurs actifs de Vigile par une éducation à la lecture et, conséquemment, à la compréhension des textes soumis à leur réflexion. Cela éviterait les débats mal fondés.