Aux lendemains des affaires Mouawad et Turcotte

Sur le direct de nos vies environnantes

Pour entreprendre la critique post-2 mai

Chronique d'Élie Presseault

Réjean Tremblay est parti. Et alors? Depuis le 2 mai et ses lendemains cahoteux, nous sommes sur une fâcheuse impression que le monde ne se force plus à trancher sur le vif des enjeux complexes. Nous pouvons repasser en revue une multitude d’événements, de l’assassinat d’Oussama Ben Laden aux décisions politiques malencontreuses qui l’ont suivi et en passant par l’anecdote Wajdi Mouawad. Nous pourrons bien dire ce que nous voudrons, ceux qui scribouillent dans les grands médias n’ont cure de former l’avenir de la nation québécoise, tout au plus le souci de paraître iconoclaste pour mieux dissimuler cette absence de profondeur.
La semaine dernière, le rideau tombait sur la conclusion d’un épisode de l’immense saga judicaire impliquant l’ancien cardiologue et assassin de ses propres enfants, Guy Turcotte. Devant la décision du jury, fort impopulaire, la population s’est déchaînée devant une impression d’injustice. État d’âme par-dessus état d’âme, nous avons observé à quel point le dénuement émotif avait acquis valeur de justice indubitable. Pourtant, le classique cinématographique « 12 hommes en colère » gagnerait à être revu. Au cours des récentes années, nous ne comptons plus les « remakes » qui ont succédé à ce film.
Pelure d’oignon par-dessus pelure, nous créons par-dessus l’impression d’une valeur de justice. Du duo Lagacé-Cassivi et en passant par Mathieu Bock-Côté, nous sommes passés par les plates-bandes du tribunal populaire intellectualisé et l’insurrection des intellectuels qui perpétraient des crimes de lèse-caricature. Qu’importe, nous avons déjà une caricature contente : Stephen Harper. Quand ce dernier mentionne l’imprimatur d’un Canada uni par la force de ce qui formerait l’esprit des valeurs du PCC et autres consorts, nous ne pouvons que rigoler à l’avance et accuser le coup des ambitions dictatoriales. Non, nous ne banaliserons pas certainement ce qui fait dictature d’une part, et échec des aspirations démocratiques. Là-dessus, j’imiterai une des caricatures qui a cité une chronique d’une ancienne collègue de classe, Judith Lussier.
Pour épiloguer sur Wajdi Mouawad, soulignons que je me suis déjà porté à un certain éloge des prises de position qu’il avait assumées, du moins pour avoir osé parer aux coups des ambitions mises en échec. Il est toujours difficile de se prononcer sur ce qui touche la condition féminine sans prêter les flancs. Qu’on soit ou non d’accord avec les prises de position assumées de part et d’autre sur l’affaire Bertrand Cantat, la notion des libertés artistiques et politiques nécessitent toujours d’être sur une corde raide. Nous ne pouvons jamais sacrifier un capital de sympathie pour accéder à une forme de liberté pleinement assumée.
Écrire et faire de la politique sont deux actes quelque peu distincts, peu importe ce que nous pourrions bien en penser. Parfois, nous pourrions avoir l’impression d’une certaine confusion des genres. Wajdi Mouawad et Jean-François Lisée, pour en citer deux, ont prêté le flanc aux critiques diverses. Pour leur part, Stephen Harper et Patrick Bourgeois sont deux opposants politiques de haut vol. Prétendre le contraire serait s’illusionner dans un unanimisme béat. Qu’importe, ce qui grouille et scribouille a habituellement droit de cité et c’est en ce sens que nous devons préserver l’espace de liberté de Vigile.net.
Évoquer quelque avenir politique est périlleux et même hasardeux. Nous pouvons prendre à témoin les chroniques successives de Jean-François Lisée prenant position contre le NPD au cours de la dernière campagne électorale fédérale. Les commentateurs et intellectuels à l’instar du professeur de l’Université de Montréal, Louis Massicotte, ont beau jeu d’annoncer la clôture du paradigme du Lac Meech. L’ère de la postsouveraineté est à peine entrevue qu’on épilogue sur la mort annoncée de quelque mouvement. Nous nous garderons une petite gêne quant à l’avenir des Khadir, Legault et du NPD. De l’eau devra inévitablement couler sous les ponts, et l’argent d’être effeuillé en espèces sonnantes pour autant?


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6 commentaires

  • Élie Presseault Répondre

    13 juillet 2011

    Bonjour,
    J'attendais le moment propice pour intervenir. Les députés démissionnaires du PQ se sont rencontrés à nouveau. Camille Bouchard était de la partie. Fort bien... Avant de reprendre cet élan, je vous soumets une petite correction que M. Frappier n'a pas pu faire au moment de la publication définitive de mon texte... ce serait bien de revamper le design et le format d'édition des textes de manière à pouvoir les corriger au fur et à mesure par nous-mêmes...
    Donc, pour la correction... concernant le paragraphe sur Mouawad qui commence par : "Pour épiloguer sur Mouawad", j'ai écrit quelque chose un peu rapidement... je retouche la dernière phrase du paragraphe en question :
    "Nous ne pouvons jamais s’abstraire à la nécessité de certains sacrifices quant à un capital de sympathie pour accéder à une forme de liberté pleinement assumée."
    Nous pouvons maintenant entreprendre la suite des choses...
    Pour ma part, et c'est un souhait bien fortuit que de vouloir regrouper tant de dissidences à une militance bien portante au sein du PQ. Il faut, et formellement, rompre avec le ton des dernières semaines.
    Tout aussi militants que nous sommes, nous devons prendre état de réalité. Si notre plan est le bon, nous devons tout de même nous ajuster en cours de route. Ceci équivaut à renouveler le discours et recentrer le PQ autour de sa mission première.
    Je suis bien conscient que ce faisant, je ne redis pas quelque chose de bien nouveau, révolutionnaire. Il faut simplement se donner la peine de dire à la population que nous prenons acte de la nécessité de nous ajuster quant aux événements des dernières semaines.
    Oui, l'idée d'une coalition à venir mérite d'être explorée. Ce fragment de coalition doit trancher avec ce qui s'est déjà fait, pratiqué et observé par le passé. Démocratiquement, nous avons à porter le flambeau de notre cause et déclarer ce qui nous mènera sur le chemin de notre constituante, puisqu'il devra bien y en avoir une, ultimement. Indiquons le chemin à suivre et donnons des arguments aux partisans d'une coalition sans nécessairement appartenir à un parti politique.
    Ceci est une contribution bien personnelle à un débat qui mérite d'être aiguillonné.

  • Bruno Deshaies Répondre

    13 juillet 2011

    « ...la critique post-2 mai ».
    2011-07-12 Bruno Deshaies (voir la note à la fin s.v.p.)
    Le choc de la dernière élection était déjà inscrit dans notre histoire parlementaire *canadian* qui régit nos rapports de forces parlementaires et électoraux depuis 1792. Si monsieur Gilles Duceppe veut bien entendre ce que je dis : « Il a commis la même erreur que La Fontaine, c’est-à-dire une erreur d’appréciation. » Il a mal évalué nos rapports de force(s) avec le ROC. Il s’est enivré du parlementarisme et il a rêvé d’une démocratie propre, propre, propre. Les conséquences, il les connaît maintenant. Le même syndrome s’applique aussi à Pauline Marois et à beaucoup d’autres qui se croient au-dessus de l’HISTOIRE (passé, présent et avenir), la *grande histoire* (selon Maurice Séguin) que les Français appellent la « nouvelle histoire ». À long terme, l’histoire des structures est plus importante que l’histoire événementielle.
    L’arrogance et la suffisance des souverainistes politiques sont telles qu’ils ne se comprennent qu’entre eux (ou elles) et ils méprisent les indépendantistes, c’est-à-dire ceux et celles qui pensent dans l’optique indépendantiste − même s’il y en a, au moins, un demi-million. Que cela ne tienne ! Ils ont raison.
    Le Pouvoir... lequel ? L’histoire… laquelle ? Les structures du passé façonnées par l’histoire, que cela ne tienne. On s’en balance. Tout est simple. Il ne suffit que de se cracher dans les mains. C’est ce que font les adeptes du " packaging et marketing » de foule. Peut-on penser, un instant, que nous pourrions réunir facilement Joseph Facal, Jean-François Lisée, Lise Payette, Pierre Curzi, Louise Beaudouin, Louise Arel, Josée Legault, Victor Lévy Beaulieu, Yves Beauchemin et Paul Piché ? Je lance le défi à toutes ces personnes. Il me ferait plaisir de se voir et de se parler face à face − visière levée. Je vous laisse, à tout hasard, mon adresse Internet : bd@rond-point.qc.ca Après tout, « On est sept millions et plus, il faudrait se parler ». Nous ne serons que dix personnes !
    Le DÉFI est lancé. Passons au vote !
    NOTE : Malheureusement, le message précédent comportait des erreurs, il est remplacé par celui-ci. BD/

  • Bruno Deshaies Répondre

    13 juillet 2011

    « ...la critique post-2 mai ».
    2011-07-12 Bruno Deshaies
    Le choc de la dernière élection était déjà écrit dans notre histoire parlementaire *canadian* qui régit nos rapports de forces parlementaires et électoraux depuis 1792. Si monsieur Gilles Duceppe veut bien entendre ce que je dis : « Il a commis la même erreur que La Fontaine, c’est-à-dire une erreur d’appréciation. » Il a mal évalué nos rapports de force(s) avec le ROC. Il s’est enivré du parlementarisme et il a rêvé d’une démocratie propre, propre, propre. Les conséquences, il les connaît maintenant. Le même syndrome s’applique aussi à Pauline Marois et à beaucoup d’autres qui se croient au-dessus de l’HISTOIRE (passé, présent et avenir), la *grande histoire* (selon Maurice Séguin) que les Français appellent la « nouvelle histoire ». À long terme, l’histoire des structures est plus importante que l’histoire événementielle.
    L’arrogance et la suffisance des souverainistes politiques sont telles qu’ils ne se comprennent qu’entre eux (ou elles) et ils méprisent les indépendantistes, c’est-à-dire ceux et celles qui pensent dans l’optique indépendantiste − même s’il y en a, au moins, un demi-million. Que cela ne tienne ! Ils ont raison.
    Le Pouvoir... lequel ? L’histoire… laquelle ? Les structures du passé façonnées par l’histoire, que cela ne tienne. On s’en balance. Tout est simple. Il ne suffit que de se cracher dans les mains. C’est ce que font les adeptes du " packaging et marketing » de foule. Peut-on penser, un instant, que nous pourrions réunir facilement Joseph Facal, Jean-François Lisée, Lise Payette, Pierre Curzi, Louise Beaudouin, Louise Arel, Josée Legault, Victor Lévy Beaulieu, Yves Beauchemin et Paul Piché ? Je lance le défi à toutes ces personnes. Il me ferait plaisir de se voir et de se parler face à face − visière levée. Je vous laisse, à tout hasard, mon adresse Internet : bd@rond-point.qc.ca Après tout, « On est sept millions et plus, il faudrait se parler ». Nous ne serons que dix personnes !
    Le DÉFI est lancé. Passons au vote !

  • Bruno Deshaies Répondre

    12 juillet 2011

    « ...la critique post-2 mai ».
    2011-07-12 Bruno Deshaies
    Le choc de la dernière élection était déjà écrite dans notre histoire parlementaire *canadian* qui régit nos rapports de forces parlementaires et électoraux depuis 1792. Si monsieur Gilles Duceppe veut bien entendre ce que je dis : « Il a commis la même erreur que La Fontaine, c'est-à-dire une erreur d'appréciation. » Il a mal évalué nos rapports de force(s) avec le ROC. Il s'est enivré du parlementarisme et il a rêvé d'une démocratie propre, propre, propre. Les conséquences, il l'est connaît maintenant. Le même syndrome s’applique aussi à Pauline Marois et à beaucoup d’autres qui se croient au-dessus de l’HISTOIRE (passé, présent et avenir), la *grande histoire * selon Maurice Séguin, que les Français appellent la « nouvelle histoire ». À long terme, l’histoire des structures est plus importante que l’histoire événementielle.
    L'arrogance et la suffisance des souverainistes politiques est telle qu'ils ne se comprennent qu'entre eux (ou elles) et ils méprisent les indépendantistes, c'est-à-dire ceux et celles qui pensent dans l'optique indépendantiste − même s’il y en a, au moins, un demi-million. Que cela ne tienne ! Ils ont raison.
    Le Pouvoir... lequel ? L’histoire… laquelle ? Les structures du passé façonnées par l’histoire, que cela ne tienne. On s’en balance. Tout est simple. Il ne suffit que de se cracher dans les mains. C’est ce que font les adeptes du " packaging et marketing » de foule. Peut-on penser, un instant, que nous pourrions réunir facilement Joseph Facal, Jean-François Lisée, Lise Payette, Pierre Curzi, Louise Beaudouin, Louise Arel, Josée Legault, Victor Lévy Beaulieu, Yves Beauchemin et Paul Piché ? Je lance le défi à toutes ces personnes. Il me ferait plaisir de se voir et de se parler face à face − visière levée. Je vous laisse, à tout hasard, mon adresse Internet : bd@rond-point.qc.ca Après tout, « On est sept millions et plus, il faudrait se parler ». Nous ne serons que dix personnes !
    Le DÉFI est lancé. Passons au vote !

  • Marcel Haché Répondre

    12 juillet 2011

    Ai déjà souvent jasé avec des criminels. Je me souviens de ce tueur d’enfant—c’est ainsi qu’il m’avait parlé de lui-même, ça en disait long—qui trouvait naturel que la police le contrôle chaque fois qu’il y avait un incident avec des enfants dans le quartier.
    J’étais d’accord avec la police pour qu’elle le contrôle. Je le suis encore. Mais je croyais aussi que la police contrôlait un homme mort. Je le crois encore.
    Les jugements les plus lourds ne proviennent pas d’autrui, ni des juges ni des jurys. Ils viennent de soi.
    En parallèle, et sans confusion des genres, le peuple québécois ne peut pas avoir dit non à sa liberté, les indépendantistes s’y sont mal pris…
    Post souverainisme ou pas, Nous n’avons pas dit notre dernier mot dans cette Histoire.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 juillet 2011

    Un seul commentaire.
    S'il n'y avait pas les jurés citoyens pour rendre justice dans les affaires compliquées et graves, il y aurait des pendus à chaque carrefour avec parfois des inscriptions : "Veuillez nous excuser, nous nous sommes trompés. Veuillez présenter nos excuses à la veuve et aux enfants".
    Le peuple peut se comporter en tyran s'il ne met lui-même ses propres balises.
    Pierre Cloutier ll.m
    avocat à la retraite