Vérité ou diversion - 2

Secret bien gardé à la CDPQ

Jean Charest, l'arbre qui cache la forêt?

Chronique de Louis Lapointe

Jean Charest, l'arbre qui cache la forêt?
Je ne sais pas qui a été le premier à avoir cette bonne idée de parler de mafia et de corruption dans la construction, La Presse ou Radio-Canada, mais ça fonctionne vraiment bien, un véritable téléroman que les Québécois suivent depuis 2009.
Depuis ce moment fatidique, tous les chroniqueurs et blogueurs du Québec ont emboîté le pas. Il n’y a pas une journée où on n’évoque pas la mafia ou la FTQ construction et leurs présumés liens avec le PLQ au téléjournal ou dans les pages de la Presse.
C’était tellement une bonne idée, qu’elle a fini par coller à la peau de Jean Charest. L’arbre qui cache la forêt, c’est devenu lui. Ce dernier préférant sans aucun doute d’inoffensives allégations à de sérieuses présomptions. Ce qui lui permet de se poser en victime et d’envoyer des mises en demeure à tous ceux qui l’associent un peu trop à la mafia et à la corruption.
Toutefois, si des médias comme la Presse et Radio-Canada en font tout un plat, ils sont incapables d’aller au-delà des allégations. Comment alors conclure à la collusion de mafieux avec le PLQ ? On les a vus avec le maire Tremblay, pendant tout un automne ils l’ont accablé. Depuis son élection, plus rien.
C’est maintenant au tour de Jean Charest d’être passé à la moulinette par ses alliés objectifs de la Presse et de la SRC! Qu'il ne se décourage pas, il pourrait bientôt passer le relais au maire Vaillancourt, un nouvel arbre devant la forêt!
Jusqu'à quand abusera-t-on de notre patience ?
La spirale médiatique: tout sur la mafia et la corruption, rien sur la CDPQ
Incroyablement, il n’y a pas si longtemps encore, un autre dossier préoccupait beaucoup plus les Québécois qui venaient tout juste de perdre 50 milliards$ de leurs économies à la Caisse de dépôt et placement, dont 13 milliards$ dans les PCAA.
Étonnamment, La Presse et Radio-Canada ont choisi ce moment propice pour commencer à faire des enquêtes journalistiques qui tournent en rond, sans toutefois ne jamais dépasser les allégations.
Depuis que cette vaste offensive médiatique portant sur la mafia et la corruption dans la construction a été initiée - des phénomènes qui ont toujours existé au Québec - on a omis de dire aux Québécois ce qui était advenu de leurs épargnes, des dizaines de milliards de dollars qui se sont volatilisés!
Un succès médiatique incontestable, puisqu'aucune enquête ne sera faite par la CDPQ pour expliquer ces pertes records. Même la pétition présentée à l'Assemblée nationale qui demande la démission de Jean Charest omet le scandale de la CDPQ, c'est tout dire!
Pourtant, les policiers savent depuis longtemps tout ce qu’il y a à savoir sur la mafia et la collusion dans la construction, c’est probablement d’eux que proviennent toutes ces informations qui nous sont transmises au compte goutte et qui filtrent chaque jour dans les médias.
Y-a-t-il d’autres journalistes dans les salles de rédaction ?
La déconcertante démission de François Legault
Comme par hasard, cette vaste offensive médiatique est survenue au moment même où la classe politique a cessé de s’intéresser à la CDPQ, depuis que François Legault a démissionné de son poste de député et critique en matière de finances à l’Assemblée nationale.
François Legault et Amir Khadir ont passé l’hiver et le printemps de 2009 à scruter les dossiers de la CDPQ et à questionner le gouvernement à ce sujet.
Et puis, prétextant le cynisme de la population, François Legault a subrepticement démissionné.
Dans les jours qui ont suivi, réagissant à une de mes chroniques, À l'ombre de Michaël Jackson, un lecteur m’a écrit que François Legault en savait trop au sujet de la CDPQ et des FIER, qu’il risquait de se buter à des financiers et à des proches de son parti. Des propos d'une source crédible rapportés dans Les vraies raisons du départ de François Legault.
Maintenant qu’il souhaite revenir en politique, François Legault aura-t-il le courage de ramener le vol de nos économies perdues dans les PCAA à l’ordre du jour ou préférera-t-il se taire comme il le fait depuis juin 2009?
S’il est vraiment sincère dans son désir de nettoyer les écuries d’Augias, François Legault n’aura pas le choix de continuer là où il l'a laissé il y a 18 mois.
S’il veut être crédible face aux contribuables québécois qui demandent justice, il devra tôt ou tard faire la lumière au sujet des PCAA, de Coventree, de la CDPQ, d’Henri-Paul Rousseau et de son passage chez POWER, quitte à se faire de puissants ennemis.
N’est pas Cicéron qui veut !
De gros scandales pour en cacher un énorme
Comme je l'écrivais dans L’exemple qui vient de haut, le 23 septembre 2009,
« Un an plus tard, nous ne savons toujours pas où sont passés les 40 milliards$ de la CDPQ. On est loin des 356 millions$ des compteurs d’eau de la Ville de Montréal. Si l’on se fie aux déclarations d’Henri-Paul Rousseau, l’ancien PDG de la Caisse, ces pertes colossales seraient le résultat de la tempête parfaite. La crise économique a le dos large. (…)
Quelques mois plus tard, le PDG de la CDPQ était rendu chez Power corporation, la société mère du journal qui s’acharne aujourd’hui sur le maire Tremblay. Allez savoir pourquoi ? Il n’y a qu’au Québec qu’on peut cacher une forêt de 40 milliards$ derrière des arbres de 100 millions$. Ils ont choisi Montréal qui est réputée pour ses gros arbres et ses pigeons. De gros scandales pour en couvrir un plus gros !
Depuis le début du scandale de 40 milliards$ à la CDPQ, les médias ne nous parlent que de Vincent Lacroix, Earl Jones et des scandales financiers à la Ville de Montréal et à la FTQ-construction. Dans la même année, il s’est trouvé tout à coup de nombreux informateurs à la FTQ et à la Ville de Montréal pour vider leurs sacs. Chaque média a eu droit à son scoop. De quoi les occuper toute l’année. Pendant ce temps, la CDPQ coule dans l’indifférence. Qui enquête ?
»
Des administrateurs payés pour quoi au juste?
Même au conseil d’administration de la Caisse de dépôt et placement Les administrateurs de la CDPQ ne savaient pas, une chronique du 13 mars 2009,
«Les journaux nous ont appris ce matin que les membres du comité de vérification de la CDPQ ignoraient tout au sujet des PCAA. Or, ce comité était présidé par Claude Garcia, un consultant de l’Institut économique de Montréal qui suggérait de privatiser Hydro-Québec la semaine même où l’information concernant de possibles pertes de 38 milliards $ à la CDPQ était coulée dans les pages du quotidien La Presse. Son mandat d’administrateur ne serait pas renouvelé.
Nous avons également appris que l’ancien président du Mouvement Desjardins, Alban D’amours, président du comité de la gestion des risques avait donné sa démission comme administrateur de la CDPQ. La semaine dernière, Desjardins annonçait des pertes de 1 milliard $ reliées à ces mêmes PCAA.
»
Congédiement de Carbonneau 1 - discours de Rousseau 0
Quand les médias ne nous parlent pas de la mafia, c’est le hockey qui prend toute la place. Comment ne pas conclure que tout a été orchestré pour que nous en sachions le moins possible sur ce scandale, comme je l’expliquais le 10 mars 2009 dans La comédie des ratés?
«On se serait cru dans les meilleures années de Robert Bourassa. L’allocution d’Henri-Paul Rousseau devant la Chambre de commerce de Montréal ne méritait pas la une hier soir, alors qu’une nouvelle sportive concernant le Canadien de Montréal volait la vedette au bulletin de 18h. Les explications au sujet des 40 milliards $ perdus par la Caisse de dépôt et placement (CDPQ) ont laissé la place à la nouvelle du jour, au drame national qui se vivait alors dans toutes les chaumières du Québec, Bob Gainey venait tout juste de congédier Guy Carbonneau. »
Gros bras, pop-corn et mafia

Si Jean Charest ne déclenche pas de commission d’enquête sur la construction, malgré le concert unanime qui la réclame, c’est peut-être parce qu’il veut que les Québécois ne parlent que de ça, de la corruption et de la mafia… surtout pas de la perte de leurs épargnes dans les PCAA, un sujet beaucoup trop brûlant…
…préférant les caricatures aux sérieuses présomptions, comme je le démontrais le 12 mars 2010 dans Une commission pour la mafia et les gros bras de la construction,
« Oubliez donc les présomptions de liens occultes entre les entrepreneurs, les firmes d’ingénieurs et le PLQ, ce seront encore les gros bras et la mafia qui vont faire le show cette année.
Gageons qu’on va parler un peu moins de la caisse électorale du PLQ, du salaire supplémentaire de Jean Charest et des urgences qui débordent et un peu plus des syndicats, de la mafia et des entrepreneurs qui ont des noms à consonance italienne dans les journaux et à la télévision au cours des prochains mois ! Tant qu’à y être, pourquoi pas quelques bons vieux films ou séries sur la mafia pour nous mettre dans l’ambiance. Sortez votre pop-corn !
»
Où sont les journalistes?
Enfin, le 2 mars 2009, dans L’affaire Jean Charest, je concluais,
« Compte tenu des doutes qui ont été soulevés au sujet de ses agissements et ceux de son gouvernement au cours des derniers mois, les citoyens du Québec ont le droit de savoir si leur premier ministre leur a intentionnellement menti sur le sort de la Caisse lors de la tenue des élections de l’automne 2008. Il en va de la légalité et de la légitimité de son gouvernement. Voilà pourquoi une enquête doit être déclenchée dans les plus brefs délais !
Toutefois, ne nous leurrons pas, sans le travail crédible des journalistes, nous ne saurons probablement jamais si Jean Charest nous a menti, tout comme il n’y aurait jamais eu de scandale du Watergate sans les révélations du Washington Post.
»

***
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Louis Lapointe534 articles

  • 881 228

L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.





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7 commentaires

  • Stéphane Sauvé Répondre

    19 novembre 2010

    Enfin! J'attendais depuis belle lurette, qu'un Québecois révèle ce secret, en effet bien gardé mais qui malheureusement en cache un autre...
    Pour faire des milles sur votre idée, je crois que le secret le mieux gardé, est celui de la chute prochaine du dollars US et des conséquences dramatiques que ca aura dans nos vies. Tout est fait pour nous distraire afin que l'on puisse ni entendre, ni voir et ni suspecter le déplacement des plaques tectoniques de notre système économique.
    Pas beaucoup de temps actuellement pour expliquer, mais j'invite vos lecteurs à consulter un de ceux qui avait vu le coup venir, Franck Biancheri : http://www.clubic.com/actualite-261308-franck-biancheri-leap-e2020-effondrement-dollar-actualite.html
    Merci encore pour votre perspicacité, c'est inspirant.
    PS: Bien aimé le commentaire de l'une de vos lectrices, qui rappel la bévue involontaire de Parizeau, lorsqu'il révéla publiquement que la Caisse de dépôt était la meilleure arme du Québec pour faire la souveraineté. Ça n'a pas passé dans l'oreille d'un sourd...les bonzes de la finance Québecoise se donnaient le mot pour saboter tranquillement mais sûrement la Caisse de dépôt.
    Desmarais a vu le coup...et placa ses pions sur l'échiquier avec Bouchard, puis Charest, puis Rousseau chez Power Corp après de bons services rendus au sein de la Caisse de dépôt, puis Sabia pour le remplacer...
    Ah ce Richard! Je le sortirais volontiers de ses marais de Sagard pour lui faire voir d'autres paysage...je l'amènerais tiens, sur une île question que son attention soit portée sur autres choses que ces plans douteux...je lui ferais entendre le clapotis des vagues, un doux changement aux cliquetis de ses pièces d'or.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 novembre 2010

    Excellente analyse M. Lapointe. Tout comme vous je crois que Gesca et SRC on laissé leur journaliste nous présentés des histoires de corruption en sachant très bien que l’histoire des pertes de la CDPQ pourrait faire beaucoup plus mal à Power Corporation entre autres. J’ai toujours été conscient de cette dimension. Mais que faire dans pareille circonstance? Nous avons deux choix, laissé mourir le dossier de la corruption FTQ-entrepreneur présenté en 2009 ou continuer encore plus à fond en y intégrant les firmes d’ingénierie et autres notables et le financement des partis politiques. Tout ce beau monde est lié ensemble et, tout en haut, on pourra s’apercevoir que la haute finance et les stratèges fédéralistes sont également liés d’une manière ou d’une autre à tout ce beau monde. Je ne crois pas que cela fait le bonheur de PWC, mais maintenant qu’ils ont commencé ils ne peuvent plus se taire ça serait une bien trop belle démonstration de votre analyse. Il faut les prendre à leur propre jeu!
    Nosco

  • Archives de Vigile Répondre

    18 novembre 2010

    Monsieur Lapointe,
    Comme cela vous arrive souvent, vous savez repérer les zones d'ombre les plus préoccupantes. La corruption du gouvernement Charest n'a rien d'étonnant, même si, bien sûr, elle a tout de dégoûtant. Elle rappelle celle du gouvernement Bourassa dans les années soixante-dix. C'est une constante du côté fédéraliste, quelque chose de structurel.
    En revanche, ce qui est intriguant, et même diablement intriguant, c'est le zèle avec lequel Radio-Canada et Gesca diffusent et publient, jour après jour, des nouvelles susceptibles de confirmer le manque d'intégrité du gouvernement libéral. Or, nous le savons bien, Radio-Canada et Gesca sont des ennemis implacables du mouvement indépendantiste. S'ils semblent actuellement s'acharner sur les libéraux, ce n'est donc certes pas avec l'intention d'aider le PQ. Mais alors, qu'est-ce qui les motive ?
    À cette question, vous apportez un bon bout de réponse : un gros scandale, celui de la corruption, pour en faire oublier un autre au moins dix fois plus gros, celui des pertes de 40 milliards à la Caisse de dépôt.
    Il y a de ça, c'est sûr et certain. Mais il y a peut-être autre chose aussi.
    Depuis qu'on parle du possible avènement d'un nouveau parti dont François Legault serait le chef, Joseph Facal n'a cessé de dire qu'il n'envisageait aucun retour en politique jusqu'à ce que, tout à coup, il change de refrain, le 9 novembre dernier (http://www.vigile.net/Joseph-Facal-n-ecarte-pas-un). Ce revirement n'a fait l'objet d'aucun commentaire, ou presque, dans les médias. Pourtant, point n'est besoin d'être devin pour comprendre que la volte-face de Facal signifie que Legault a finalement réussi son coup : rassembler assez de notables de divers horizons pour lancer bientôt Force Québec.
    Dans le climat politique actuel, on peut d'ores et déjà deviner comment les médias présenteront la naissance de Force Québec. Ils parleront d'un vent de fraîcheur et nul doute que des sondages contribueront à conditionner l'opinion publique. Pensez donc, un nouveau parti, vierge et blanc comme neige !
    Or, dirigé par un ancien du PQ, ce nouveau parti ne détournera pas les non-francophones du Parti libéral. Mais il risque fort de diviser profondément le vote francophone. Surtout dans un climat politique si pourri que rien ne sera bientôt plus irrésistible qu'un vent de fraîcheur, quel qu'il soit...
    Autrement dit, le coup de 2007, mais en pire, parce que, cette fois-ci, ce ne sera pas avec des enfants d'école ou des deux de pique comme la bande à Mario.
    Je souhaite me tromper. Il faut que je me trompe !
    Mais il faudra surtout, dès sa fondation officielle, trouver le moyen de liquider Force Québec sans la moindre pitié. Hop ! dans la cuvette et on tire la chaîne !
    Luc Potvin
    Verdun

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    17 novembre 2010

    Très pertinent votre texte.
    J'ai eu l'occasion de me pencher sur le cas de la Caisse à tître de gérant d'estrade de l'économie. Vigile a été le seul média à publier mes textes.
    Juste une petite mise au point. Il faut se concentrer, non pas sur les pertes de 40 milliards, elles auraient été de 30 milliards si la Caisse avait eu un rendement comparable aux autres fonds de mêmes catégories. Il faut donc se concentrer sur la sous performance de la Caisse qui est de 10 milliards pour 2008 et 5 milliards pour 2009.
    Une semaine avant la publication du bilan désastreux de la Caisse (2008) j'ai publié ce texte pour identifier les acteurs du scandale du papier commerciale:
    http://www.vigile.net/Quebec-sink
    Sur le rôle des agences de notations de Toronto qui ont floué le Québec de 10 milliards !
    http://www.vigile.net/Le-Quebec-floue-de-plus-10
    Les raisons de la sous performance de la Caisse par rapport au autres fonds de mêmes catégories; de 10 milliards en 2008 et 5 milliards en 2009. Directement attribuable au changement de loi sur la gouvernance de la Caisse, adopté sous le bâillon en 2004 par le Gouvernement Charest:
    http://www.vigile.net/La-Caisse-Tripotage-politique-et
    Changement de loi qui a donné le pouvoir au Bureau du Premier ministre de nommé le Président du C.A. de la Caisse; ce qui a conduit à une prise de contrôle du bas de laine des québécois par des intérêts complètement étranger aux notres.
    http://www.vigile.net/La-Caisse-Alerte-rouge
    ***
    Au sujet de ce que savait M François Legault:
    (....)
    Lors de la dernière élection (2008), alors que des signes inquiétant parvenaient de la Caisse au sujet de pertes record, ce qui pouvait faire dérailler la réélection des libéraux. Les dirigeants de la Caisse sont venus à la rescousse de Charest pour dire, lors d une conférence de presse, qu’il n’y avait pas de problème de "liquidité" :
    " (…) la Caisse a cherché à se faire rassurante sur l’ampleur des liquidités dont elle dispose et sur la façon dont elle sera affectée par la crise financière actuelle. Les hauts dirigeants actuels, Pierre Brunet et Fernand Perreault, ont affirmé qu’il n’existait actuellement pas de problème de liquidités, dont le niveau est de 20 G$, ont-ils dit." (21 novembre 2008)
    http://lapresseaffaires.cyberpresse…
    Cette sortie des dirigeants de la Caisse en pleine campagne électorale était une commande politique qui n’avait pour but que de sauver la campagne de Jean Charest et assurer la réélection des libéraux. Sait-on ce que nous a coûté cette opération de transformation de la Caisse, en Caisse "électorale" de dépôt ?
    « À l’automne 2008, la Caisse avait réduit du tiers (de 36,3% à 22,4%) sa pondération en actions. À l’époque, le président par intérim Fernand Perreault avait justifié la braderie en pleine débandade boursière afin « de protéger le capital des déposants ».
    Ce chamboulement rapide du portefeuille avait coûté 2 milliards en 2008.
    En 2009, la sous-pondération en actions aura privé la Caisse d’un point de pourcentage en rendement, selon Bernard Morency, responsable à la Caisse des relations avec les déposants et des initiatives stratégiques. Sur un portefeuille de 120 milliards au 31 décembre 2008, la braderie aura encore coûté 1,2 milliard en manque à gagner l’an dernier. »
    http://lapresseaffaires.cyberpresse…
    Ces pertes « réalisées » auraient été évitées si le gouvernement avait répondu à l’invitation de l’opposition qui était prête à collaborer à ce que l’État vienne à la rescousse de la Caisse pour éviter la vente de feu : « …si c’est vrai que la caisse a des problèmes importants de liquidités, est-ce qu’il y a lieu d’aider la caisse au niveau des liquidités ? Il va falloir voir. Mais, d’abord, on veut savoir » (M. Legault, 4 novembre 2008)
    http://www.assnat.qc.ca/Fra/conf-pr…
    Mais Mme Jérôme-la Sacoche-Forget a préféré continuer à cacher la situation plutôt que de répondre à l’invitation de l’opposition pour ne pas que la gravité de la situation à la Caisse soit connue du public, ce qui eut été désastreux en pleine campagne électorale. Combien nous a vraiment coûté cette manœuvre bassement politique, au MINIMUM 3,2 milliards ; seule une enquête publique pourrait nous révéler les coûts véritables de ce tripotage politique.
    On sait maintenant que cette vente de feu a eu des incidences, non seulement sur les résultats de 2008 mais aussi sur ceux de 2009 :
    « La sous-pondération des marchés boursiers au début de 2009 a fait rater à la Caisse une partie de la relance des Bourses. C’est d’ailleurs dans le premier semestre que la Caisse a souffert de la comparaison avec l’indice de référence de ce secteur. L’institution avait alors enregistré un rendement légèrement négatif (-0,3%), pendant que l’indice était à 4,7%. Dans le deuxième semestre, la Caisse a fait mieux, avec un rendement de 10,4%, contre 9% pour l’indice. »
    http://lapresseaffaires.cyberpresse…
    .........................................................................
    JCPomerleau

  • Marcel Haché Répondre

    17 novembre 2010

    Par deux fois dans l’histoire récente du Québec, les registres de visites au bureau du premier ministre du Québec ont été publiquement vérifiés.
    La première fois concernait le registre au bureau du P.M. René Lévesque. Les libéraux avaient fouillé le registre de façon à démontrer le rôle de René Lévesque dans le règlement à rabais des poursuites à l’encontre de la F.T.Q. en suite des « saccages » qui s’étaient produit sur les chantier d’Hydro-Québec à la Baie James.
    Franchement, René Lévesque n’avait pas bien paru…Tout comme récemment Jean Charest, à la Commission Bastarache.…
    Évidemment, la commission Bastarache n’avait pas mandat d’enquêter sur la F.T.Q., encore moins sur la F.T.Q.-Construction. Ce n’était peut-être pas le « mandat » de la Commission, mais ce n‘en était pas moins « la » mission, instrumentalisée. La Commission Bastarache, en effet, n’a jamais été autre chose qu’une habile diversion devant la clameur populaire réclamant que la lumière soit faite sur les liens obscurs entre le financement des partis politiques, provinciaux et municipaux, et le merveilleux monde de la construction.
    La construction, c’est la F.T.Q.-Construction, qui domine outrageusement.
    Les deux fois où les registres du P.M. ont été vérifiés, la F.T.Q. n’était donc pas loin. Mais le grand public n’a jamais été invité à poser les questions qui auraient pu surgir tout naturellement. La F.T.Q. fait partie du grand Pouvoir, quand bien même ce serait un organisme « syndical », quand bien même elle appuierait tantôt la souveraineté, tantôt le fédéralisme, quand bien même elle se réclamerait maintenant de la transparence et même, tenez-vous bien, de la « solidarité » avec son immense Fonds.
    Avec la corruption, il faut « suivre l’argent » dit-on.
    Qui sait aujourd’hui dans quelles directions et jusqu’où pourrait mener une nécessaire commission d’enquête sur la construction ? Et même à supposer qu’une commission puisse devoir être « élargie », comme le fait valoir à bon droit Amir Khadir, on en reviendra tôt ou tard à la construction, parce que cette industrie est une formidable pépinière dans la fourniture de corrompus et de corrupteurs.
    Évidemment, on ne sait pas aujourd’hui quel pourrait être le mandat d’une commission que Pauline Marois a promis si elle était élue à la tête d’un gouvernement péquiste.
    Mais le simple fait de l’avoir promis témoigne pour elle d’une très grande habileté politique. Le P.Q. n’avait plus rien à attendre de la F.T.Q…. Hormis les actionnaires très nombreux au Fonds—les vraies affaires--, plus personne d’ailleurs n’a plus rien à attendre de la F.T.Q, libéraux inclus…

    .

  • Archives de Vigile Répondre

    17 novembre 2010

    Enfin quelqu'un qui voit plus loin que le bout de son nez. En effet, je pense comme vous. Toutes ces affaires ont débuté avec Norbourg et le scandale de la CDPQ.
    Qui parle encore du vol des milliards de nos économies? Où sont allés ces milliards ? Qui est derrière cette affaire ? La mafia italienne ? La mafia québécoise de souche ? L'OTS ? Qui sait où se sont retrouvés ces milliards.
    Tout le reste découle de cette affaire de la CPDQ.
    Et nos journalistes et autres renégats, tous partis confondus, ont mis un drap sur le sujet.

  • Lise Pelletier Répondre

    17 novembre 2010

    M.Lapointe
    L'erreur fatale qui a menée à cette fraude de la CDPQ a été faite lorsque M.Parizeau a dit que celle-ci pourrait servir à la cause nationale, le moment venu de faire le pays.
    Je me rappele m'être dit "pourquoi dit-il cela, il vient de leur donner l'arme pour nous détruire". Je sais que ce n'était pas volontaire de sa part, l'honnêteté des gens leur fait parfois faire des erreurs naives, je le sais personnellement, passons..
    Donc à partir de ce moment, les fédéralistes ont attendu de reprendre le pouvoir et nous ont envoyés Charest pour faire leur sale besogne.
    Celui-ci a changé le mandat en misant sur la rentabilité dès sa première élection, Rousseau a fait le reste du travail.
    Contrairement à vous, je crois que les québécois n'ont pas oublié cette perte de 40 milliard, ça revient régulièrement dans les différentes tribunes, même que le succès de la pétition vient en partie de là.
    Peut-être que l'arbre cache la forêt avec le dévoilement de toutes les magouilles mais il le fallait pour que le peuple se lève enfin. Mme Marois a promis une enquête publique sur la construction et le financement des partis quand elle sera élue et on y veillera..
    On pourra également demandé que l'enquête soit élargie sur la CDPQ et il à souhaiter que l'on récupère toutes les sommes volées suite à ces 2 enquêtes. Le rêve n'est pas interdit.
    Lise Pelletier
    (une québécoise parmi d'autres qui n'oublie pas)