Pourrait-on cesser de menacer les mal-pris

Tribune libre

La mini-réforme de la ministre Maltais est plus que nécessaire dès lors qu’on sait de quoi elle parle, ce qui n’est pas le cas de Mme Amélie Chateauneuf, ni de la cheffe de Québec Solidaire, Françoise David, à qui Radio Tralala prête complaisamment ses micros afin qu’elles enguirlandent une ministre avec leur braillage coutumier sur les coupures.
Il ne s’agit pas à proprement parler de « coupures » à l’aide sociale. La structure des barèmes à l’aide sociale reste inchangée ou sinon elle est améliorée. Certes, les propositions de la ministre concernent le réaménagement de certaines dispositions à incidence financières, mais qui tiennent compte d’une autre notion qui n’est pas seulement financière, l’employabilité.
Le 129$ dont il est souvent question, comme s’il s’agissait d’une « Coupure » en suspension, existe déjà. Il est déjà versé. C’est en fait un ajout, pour raison d’âge, au minimum prévu par les règlements. Ce 129$ fait le barème « non-disponible » depuis très longtemps pour ceux atteignant 55 ans, si à 54 ans 11 mois ils étaient classés « non participant », ce qui est le barème minimum de la prestation d’aide sociale. C’est ce 129$ par mois que pourraient perdre cette catégorie de la clientèle, les 55ans et plus, une somme considérable, mais qui pourrait être compensé facilement, et d’autant plus facilement que le ministère le propose dès à présent. De plus, et très facilement aussi, la réforme pourrait réserver à la catégorie des 55 ans et plus, ceux actuellement à l’aide sociale, ceux que des irresponsables inquiètent présentement, un droit acquis à l’égard du barème jusqu’à leur anniversaire de 58ans, mais réservant aux autres actuellement à l’aide sociale, et plus encore à ceux qui n’y sont pas actuellement, la nouvelle règle de 58 ans pour l’obtention du barème « non-disponible ». Je n’oublie jamais ici la précarité de ceux contraints de vivre avec une prestation d’aide sociale, que ce soit avec ou sans le barème « non disponible ».
Le réseau de l’aide sociale a une longue expérience et une compétence certaine à traiter avec les droits acquis. Si la proposition de la ministre allait dans ce sens, les modifications apportées fragiliserait un peu la notion d’équité, mais rien n’étant absolue, du moins personne parmi les 55ans et plus pourraient prétendre avoir été « coupé », ou sinon, vous qui me lisez et qui avez 20 ou 30 ans d’âge, vous avez déjà été « coupé » selon les règles récemment modifiées à la P.S.V., la sécurité de la vieillesse.
Il s’agit aussi, dans une moindre mesure, de corriger ce que je n’hésite pas à considérer des situations d’abus que le ministère connaissait avant que la ministre Maltais en prenne connaissance, qu’il connaît sans doute depuis très longtemps (et bien longtemps avant la venue du gouvernement péquiste) mais que la ministre ne peut pas dénoncer dans toute son ampleur. Il existe ce qui tend à devenir depuis longtemps une industrie champignon de la désintox au ministère, certains prestataires et certaines organisations font carrière en désintox, comme à une autre époque certains prestataires faisaient commerce de leur carte-médicament, comme il existe aussi une collusion certaine chez certains « entrepreneurs » entreprenants à Montréal. Mais ce n’est jamais bon auprès d’une certaine gauche communautaire bavarde, surtout braillarde, que le gouvernement ait simplement l’apparence de couper quelque part, que déjà les pleureuses de service s’amènent pour inquiéter l’ensemble d’une clientèle qui ne devrait jamais l’être. Cette nécessaire réforme, seulement projetée pour le moment, permet donc aux opposants de se faire du capital politique aux dépends du gouvernement qui ose lever un petit doigt sur une nécessité, (qui concerne en réalité une toute petite partie de la clientèle,) mais en inquiétant inutilement l’ensemble des mal pris, ce qui est un procédé lâche et méprisable, cautionné évidemment par Radio Tralala et son concurrent ami. Le ramdam vertueux et prétentieux de Françoise David relève de la manœuvre politicienne, et ne sert qu’elle-même.
Mais d’autre part…Eh oui, eh oui, il y a un « d’autre part »…Se donner l’apparence de picosser hardiment une clientèle sans défense peut aussi relever de la manœuvre politicienne, surtout sur un dossier inattaquable et une réforme nécessaire. Cela aussi serait un procédé lâche et méprisable, au surplus contre-productif à pouvoir ramener quelque vote que ce soit à la cause du gouvernement péquiste.
Quoique les propositions de la ministre soient courageuses et bien avisées, son discours ne l’est pas tant s’il reprend les fadaises du ministre libéral qui a déjà occupé son poste. En effet, Hamad n’avait cessé d’écoeurer le monde avec une immense Pénurie de main d’œuvre (700,000 postes à pourvoir), qu’il prévoyait comme une catastrophe à venir dès 2013. Nous y sommes. Le ciel ne Nous est pas tombé sur la tête. Mais si la ministre Maltais n’ajuste pas bien son discours à sa réformette, toute nécessaire qu’elle soit, c’est elle qui pourrait bien « tomber », et ce ne serait pas sur la tête…
La politique, ce n’est pas seulement le programme parfait ou le dossier inattaquable, c’est aussi et beaucoup la Perception qu’ont les gens, des électeurs, qui sont d’autant plus redoutables que le gouvernement est minoritaire…Wake up.


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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    6 mars 2013

    C'est le PQ qui menace les mal-pris et vous accusez la gauche. La partisanerie vous rend aveugle.

  • Marcel Haché Répondre

    6 mars 2013

    @ l’inconnu
    Quand on ne comprend rien à l’Aide Sociale, on l’associe à la St-Vincent de Paul. Cela permet de mélanger la charité de la dernière avec le droit de la première.
    Lorsque tout est bien mélangé, cela devient plus facile, mais complètement à côté de la question, de parler de pénalité. Mais cela ouvre la voie à parler pour rien d’un revenu citoyen qui existe déjà sous un autre nom.

  • François Ricard Répondre

    6 mars 2013

    Le BS, la St-Vincent-de-Paul étatique. À mettre à la poubelle.
    À quand un revenu de citoyenneté?
    Les plus démunis ont autant droit aux richesses de notre pays que les mieux nantis.
    La plus value et les richesses naturelles appartiennent à tous les citoyens également et leur redistribution doit être équitable envers tous et chacun.
    Le salaire de citoyenneté permettrait justement, de façon fort efficace, de faire cette redistribution. Nous avons tous droit à une part égale de nos richesses. Les plus faibles parmi nous ont aussi ce droit. Ce n'est pas de la charité dont ils ont besoin, mais bien plutôt le respect de leurs droits.
    Une pareille mesure permet aux gens de vivre dans la dignité et leur laisse entière liberté de tenter de bonifier leurs revenus sans encourir de pénalités.

  • Marcel Haché Répondre

    6 mars 2013

    @ Alain Marinoni et la fleur de lys
    J’écris (mal sans doute) pour souhaiter qu’on cesse d’inquiéter inutilement une grande clientèle, fragile, pour que cesse une partisannerie lâche à propos d’une infime partie de la clientèle de l’Aide Sociale, mais sujet qui a l’immense capacité d’inquiéter des gens sans défense.
    On me répond plus partisan, avec le discours désuet de la gauche désuète : les organismes communautaires et l’argent à prendre là où elle est et bla-bla-bla.
    Mais les organismes communautaires sont le fond de commerce de Québec Solidaire. L’indignation de Françoise David est immédiatement reprise et répercutée par ceux-là qui sont les plus près des clientèles qu’ils servent, en ce moment qu’ils desservent, comme Françoise David.
    Et puis quoi encore, Marinoni et la fleur, Emploi-Québec est un échec. Les conservateurs d’Ottawa agissent avec ENVERGURE- ce que je réclame du gouvernement péquiste- et vont bientôt questionner indirectement le gouvernement provincial sur la formation professionnelle, ce qui n’est pourtant pas de sa compétence, mais PARCE que c’est lui qui détient le rapport de force, qui détermine la grosseur de l’enveloppe des montants versés à Emploi-Québec.
    D’autres indignations en vue… Ma foi, vous devez croire à l’utilité des salons de l’emploi d’Emploi-Québec.


  • Alain Maronani Répondre

    5 mars 2013

    Si le gouvernement s'occupait un peu plus de TAXER les 10 % qui se goinfrent 55 % de la richesse, eux ils savent se faire entendre... peut-être;
    Pourrait-il en redistribuer une partie aux prestataires de l'aide sociale...
    S'occuper des malades mentaux que l'on a mis à la rue, et dont certains devraient être en structure psychiatrique, la rue c'est moins cher...
    S'occuper d'encadrer administrativement un peu moins, ces personnes en grande difficulté (style surveillance permanente des comptes bancaires, un exemple parmi tant d'autre), alléger les structures du ministère, y faire des économies, etc...
    Faciliter un peu moins la construction de condos hors de prix, et s'occuper du logement social réellement, en effectuant des réserves foncières et en taxant les propriétés et condos de luxe...
    Ce qui est nécessaire ce n'est pas la mini réforme de la ministre c'est un changement de politique...
    Bien sûr vous défendez votre boutique...il y a des abus c'est inévitable, mais les pauvres sont une cible facile, heureusement que certains groupes politiques sont plus obsédés par ceci que par l'atteinte du déficit zéro...ou la prochaine élection papale....

  • Archives de Vigile Répondre

    5 mars 2013

    Zzzz
    Françoise David ne se base pas sur sa propre opinion, mais sur celle de tous les organismes de défenses des droits des assistées sociaux et je suis désolé pour vous, ils sont d'accord avec elle d'une façon unanime.